Lali

31 décembre 2011

Les vers de Cécile 8

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Ma maison est assise au vent
Dans une plaine sombre et nue
Comme un tombeau pour un vivant
Où s’agite ma chair menue.

Les longs brouillards viennent frôler
Au soir ma porte solitaire,
Et je ne sais rien de la terre
Que ma tristesse d’exilé.

Cécile Sauvage, Œuvres complètes

*choix de la lectrice de Marina Richterova

Des traces indélébiles

Filed under: États d'âme,Signé Lali — Lali @ 20:10

Les choses vivent en moi et non dans le temps. Et, en moi, tout est présent, a écrit Agota Kristof.

Puisse-t-elle rester présente malgré sa disparition en 2011.
Tout comme Claude Léveillée, Hubert Nyssen, George Whitman, Jorge Semprun, Lucian Freud, Václav Havel, Cesária Évora, Roland Dubillard, Louky Bersianik, Hella Haasse, Pierre Rolland, Paul-Marie Lapointe, Marie-France Pisier, Dominique Desanti, George Tooker, Andrée Chedid, Édouard Glissant, parmi tant d’autres qui ont tiré leur révérence au cours des douze derniers mois, en laissant des traces que j’ose croire indélébiles.

Les lumières de Bruxelles

Filed under: Signé Armando,Vos traces — Lali @ 15:59

Avant qu’elles ne s’éteignent jusqu’aux prochaines fêtes, Armando tenait absolument à nous offrir Bruxelles et ses lumières avant de passer à 2012. Puissent ces lumières présider le plus doux des réveillons!

Les bonhommes de neige

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 12:13

Ils m’attendaient… et il m’ont même souhaité bonne année!

Comme vous le ferez peut-être

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Des mots. Il en faut si peu pour écrire une histoire, pour créer une atmosphère, pour dessiner des personnages. Des mots. Ceux qu’elle va déposer, comme vous le ferez peut-être, sur la toile de la semaine.

*toile du peintre belge Alfred Stevens

Dernières heures

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 6:01

Dernières heures du dernier jour d’une année qui tire sa révérence. Qu’en retenir sinon un bouquet de souvenirs épars? Une plage du Massachusetts, un parc montréalais dont on ne se lassera jamais, des doigts qui caressent un clavier, des mots qui bouleversent, des repas qui s’étirent, des rencontres qui font le sel de la vie…

Dernières heures avant 2012. Penchée sur un livre. Le bol de café pas loin.
Rituel d’une vie qui donne aux souvenirs une place de choix.

*toile de Kay Ritter

30 décembre 2011

Les vers de Cécile 7

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

L’enchantement lunaire endormant la vallée
Et le jour s’éloignant sur la mer nivelée
Comme une barque d’or nombreuse d’avirons,
J’ai rassemblé, d’un mot hâtif, mes agneaux ronds,
Mes brebis et mes boucs devenus taciturnes
Et j’ai pris le chemin des chaumières nocturnes.
Que l’instant était doux dans le tranquille soir!
Sur l’eau des rayons bleus étant venus s’asseoir
Paraissaient des sentiers tracés pour une fée
Et parfois se plissaient d’une ablette apeurée.
Le troupeau me suivait, clocheteur et bêlant.
Je tenais dans mes bras un petit agneau blanc
Qui, n’ayant que trois jours, tremblait sur ses pieds roses
Et restait en arrière à s’étonner des choses.
Le silence était plein d’incertaines rumeurs,
Des guêpes agrafaient encor le sein des fleurs,
Le ciel était lilas comme un velours de pêche.
Des paysans rentraient portant au dos leur bêche
D’argent qui miroitait sous un dernier rayon,
Et des paniers d’osier sentant l’herbe et l’oignon.
Les champs vibraient encor du jeu des sauterelles.
Je marchais. L’agneau gras pesait à mes bras frêles.
Je ne sais quel regret me mit les yeux en pleurs
Ni quel émoi me vint de ce cœur sur mon cœur,
Mais soudain j’ai senti que mon âme était seule.
La lune sur les blés roulait sa belle meule;
Par un même destin leurs jours étant liés,
Mes brebis cheminaient auprès de leurs béliers;
Les roses défaillant répandaient leur ceinture
Et l’ombre peu à peu devenait plus obscure.

Cécile Sauvage, Œuvres complètes

*choix de la lectrice de Raymond Rochette

Paysage sans bateaux

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:48

Jô n’attend plus rien. Comme si tout ce qui fait partie de l’espoir s’était enlisé il y a bien longtemps. Si longtemps. Et pourtant, Jô n’a pas l’âge de celles qui ont renoncé ou déjà tout vécu de ce que la vie apporte. Tout n’est pas derrière elle. Mais Jô n’y croit pas, n’y croit plus. N’y a peut-être même jamais cru.

À 38 ans, elle a choisi le renoncement. Il ne lui arrivera plus rien. C’est ce qu’elle pressent, ce qu’elle ressent. Ça ne fait pas pas mal, c’est juste un constat. Elle peut vivre avec. Elle vit déjà avec.

Cela, Maria Judite de Carvalho, l’auteure notamment de Tous ces gens, Mariana…, le dépeint avec finesse, sans tomber dans le pathos. Ce petit monde qui entoure Jô. L’homme qu’elle n’épousera pas. L’enfant qu’elle n’aura pas. L’amie qui parle, mais qui n’écoute pas. Celui qui est parti. Ces gens qui se tiennent au bord de sa vie, qui ne la connaissent pas vraiment, parce qu’elle n’a jamais tout à fait accepté qu’ils fassent partie de son intimité. Et aussi avec une certaine tendresse. Car, malgré tout, malgré le fait qu’elle ait abandonné, ou semble l’avoir fait, Jô est attachante. Émouvante.

On peut regarder les bateaux sans vouloir prendre la mer. C’est ce qu’il faut retenir de ce court roman qui fait vibrer en soi des rêves jamais éteints.

Bruxelles, Noël et Armando

Filed under: Signé Armando,Vos traces — Lali @ 15:28

De la Grand-Place aux Galeries Royales Saint-Hubert

en passant par la cathédrale des saints Michel et Gudule

Voici en images les récentes promenades d’Armando dans Bruxelles aux couleurs des fêtes.

Et l’hiver…

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 11:10

Et l’hiver qui est là alors qu’on se demandait s’il viendrait un jour. Et le froid qui est là, cinglant, mais dont on sait qu’il ne s’éternisera pas.

Et la neige qui craque sous mes pas.

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