Mots et maux 3
Les heures sont pressées
Les heures sont pressées
toi que je ne quitte pas des yeux
toi que je regarde aller
et venir dans mes pensées
c’est vrai, j’ai tort de vouloir mieux.
Ne te déplaise, je veille
à ce que nul fâcheux ne vienne
car je sais tout ce qui te déplaît
te voir est un bonheur
que je sais ne pas être complet.
Sans doute t’ai-je eu
sans doute t’ai-je bu
car la pensée est un vin
dont les rêveurs s’enivrent du parfum.
L’amour épanche sa propre mélodie
sans dire un mot
sans que l’on songe à toi
pourtant je suis pressé
que les heures pensées
me regardent autant
que tes yeux que je vois entièrement.
Jean-François Sabourin, Mots et maux
*choix de la lectrice de Jozef Oleszkiewicz