Lali

27 mars 2025

Des personnages attachants

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:03

Dès les premières pages de Florence & Léon, j’ai été conquise, rien de moins. Il faut dire que ces deux personnages sont très attachants. Florence, même si elle a un problème aux poumons qui l’empêche de respirer à fond. enseigne la natation. Léon, qui n’a pas une bonne vue, est agent d’assurances.

C’est en raison d’une collision qu’ils font connaissance. Et c’est devant un café glacé et un jus mangue et melon qu’ils re racontent, et qu’ils parlent de ce qui les empêche de vivre à plein. Manquer d’air, pour Florence, c’est comme respirer à travers une paille. Ne voir qu’en partie, pour Léon, c’est un peu comme voir ce qui l’entoure à travers une paille.

Et si l’un et l’autre s’entraidaient et faisaient en sorte que les carences de l’un soient compensées par les forces de l’autre? Une histoire qui m’a rappelé mes parents qui, en vieillissant, avaient perdu en partie la vue et l’ouïe pour l’un, la mobilité pour l’autre, et qui affirmaient haut et fort que tout allait bien puisqu’à deux, ils obtenaient la note parfaite de 100 %.

Une belle histoire signée Simon Boulerice, soutenue par les illustrations de Delphine Côté-Lacroix. Une histoire que vous pouvez aussi voir et entendre si vous en avez envie.

26 mars 2025

L’homme qui écoutait chanter l’oiseau

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:35

L’album écrit par Christian Merveille et illustré par Valeria Docampo, L’homme qui écoutait chanter l’oiseau, est bouleversant, à l’instar de tous les livres qui portent le logo d’Amnesty International. Oui, bouleversant. C’est le moins qu’on puisse dire. On ne peut en effet fermer l’album sans verser une larme.

Cela commence de façon bien innocente. Un homme refuse de se coucher au sol lors du passage du Roi parce qu’il veut entendre l’oiseau chanter alors que c’est obligatoire de se prosterner et de ne pas lever les yeux. On l’emprisonne pour cette raison. Mais comme l’oiseau le visite pendant qu’il est derrière les barreaux, on le rend aveugle. Puis, comme ce n’est pas suffisant, puisqu’il peut toujours entendre le chant de l’oiseau, on le rend sourd. Il n’a plus rien pour se rattacher à la vie que ses souvenirs puisqu’il ne peut plus voir ou entendre l’oiseau.

Vous aurez compris qu’il s’agit d’un livre sur la torture, sur ce qu’on inflige à celles et ceux qui sont différents et qui ne veulent pas se plier à des lois qui briment leur liberté et leurs droits. Vous aurez sûrement aussi deviné que cet homme sera un jour libéré. Les albums jeunesse se terminent souvent bien dans la vie. Et tant mieux. Il faut laisser un opeu d’espoir aux jeunes.

Puissent de nombreuses bibliothèques scolaires avoir ce livre sur leurs rayons. Il est essentiel.

20 mars 2025

Le nuage de papa

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:52

Pas facile d’aborder un sujet aussi sensible que la dépression d’un parent sans utiliser de mot savant, sans parler de médication. Agnès de Lestrade a réussi ce tour de force avec Le nuage de papa. Un album qui relate ce que vit le papa de l’héroïne de cette histoire, écrite au je, et qui nous est racontée de façon poétique.

Pas de drame. Juste de la tristesse et l’impossibilité de sourire. Tout cela en raison d’un nuage qui prend beaucoup de place et qu’on essaie de faire disparaître par toutes sortes de moyens, notamment en soufflant dessus.

Or, le nuage est tenace. Il faudra du temps pour qu’il ne prenne plus toute la place et que le papa retrouve le sourire. Mais il y parviendra. Pour le moment. Il n’est pas dit que le nuage ne réapparaîtra pas.

Une totale réussite que cet album illustré par Stéphanie Marchal.

26 février 2025

Louise et Rose

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:39

Ce sont les illustrations de l’artiste vietnamienne Khoa Le, découvertes en butinant d’un site à l’autre comme j’aime tant le faire, qui m’ont poussée à chercher à en apprendre davantage sur son travail. C’est ainsi que j’ai emprunté à la bibliothèque le très bel album écrit par par April Genevieve Tucholke, Louise de la nuit.

L’album nous présente Louise, qui aime le noir, la nuit, les araignées, les cimetières, et Rose, qui aime la lumière, les couleurs vives, les papillons et les fêtes d’anniversaire. Or, Louise ne comprend pas Rose. Rose ne comprend pas plus Louise.

Mais on peut être sœurs, avoir des goûts très différents et s’aimer, se soutenir, s’accepter. C’est le message que livre cet album aux images toutes plus belles les unes que les autres et sur lesquelles on a envie de s’attarder pour en examiner les moindres détails.

Texte et illustrations se complètent et se répondent, et on se laisse emporter de page en page par cette histoire toute simple qui m’a émue. Ma sœur et moi avons si peu en commun, à l’instar de Louise et Rose. Mais toute notre vie, nous avons été là l’une pour l’autre. Et si j’aime les cimetières qu’elle n’aime pas, j’aime aussi, tout comme elle, le rouge et le rose.

Si Monique aimait les albums jeunesse, ce qui n’est pas le cas, je lui offrirais celui-ci, qui parle un peu de nous. Oui, de nous, et de nombreuses autres sœurs, j’en suis convaincue.

27 janvier 2025

Le libraire de Wigtown

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:54

J’ai beau ne plus travailler en librairie depuis 19 ans, je demeurerai une libraire dans l’âme toute ma vie, je crois. Et je serai toujours attirée par les livres où il est question de librairies et où les personnages sont des libraires. Je ne pouvais donc qu’ajouter à ma pile de livres à lire, ou plutôt à mes piles de livres tant elles sont nombeuses, Le libraire de Wigtown. Mais il n’est pas resté là longtemps. J’avais trop envie de me plonger dans les aventures de Shaun Bythell, qui tient une librairie de livres d’occasion à Wigtown depuis 2001.

Wigtown, ai-je appris dès les premières pages de ce journal de bord quotidien qui s’étale sur un an, est la ville écossaise du livre. Chaque automne s’y tient un festival du livre très prisé, et ce n’est pas le seul événement littéraire qui fait vivre cette petite communauté. En effet, chaque année, des prix sont remis à des poètes qui ont retenu l’attention du jury. Et Wigtown compte 17 librairies et entreprises liées au monde du livre.

The Bookshop est l’une de ces librairies. Et pas la moindre, car elle est la plus importante librairie de livres d’occasion de toute l’Écosse. C’est donc avec un plaisir sans faille que j’ai lu Le libraire de Wigtown.

Chaque chapitre nous donne à lire les aventures au quotidien mois par mois. On voit donc défiler les clients réguliers de la librairie comme ceux qui sont de passage, des gens qui veulent se départir de livres et qui pensent qu’ils en tireront une fortune, les personnes qui travaillent à la librairie, les amis et connaissances de Shaun Bythell. Tout cela donne lieu à des anecdotes cocasses et à une réflexion sur le métier de libraire.

Chaque chapitre commence par un extrait des souvenirs de George Orwell de la courte période où il a été libraire, que vous pouvez lire en version originale ici. Curieusement, comme le fait remarquer Shaun Bythell, ce qu’a écrit Orwell dans les années 1930 est encore d’actualité à quelques détails près. Ce qui a vraiment changé la donne ces dernières années est la vente en ligne et l’arrivée d’Amazon. Voici ce qu’en disait Bythell en 2016 : « Si Amazon semble profiter aux consommateurs, une multitude de personnes invisibles pâtissent des conditions dissuasives que la firme impose aux vendeurs : les auteurs ont vu leurs revenus s’effondrer au cours des dix dernières années, tout comme les éditeurs – ce qui veut dire qu’ils ne peuvent plus se permettre de prendre de risque avec des écrivains inconnus. Au bout du compte, cela nuit à la création elle-même, et les professions intermédiaires ont disparu. Amazon semble obsédée par l’idée d’égaler l’offre de ses concurrents, voire de vendre moins cher encore – au point qu’on se demande parfois comment elle peut bien en tirer profit. La triste vérité est la suivante : à moins que les auteurs et les éditeurs ne s’unissent pour résister au géant de la vente en ligne, le monde du livre finira complètement sinistré. » La situation s’est sûrement aggravée depuis.

J’ai tellement aimé Le libraire de Wigtown que j’aurais envie de me rendre en Écosse pour voir cette librairie de plus près, prendre part au festival et piquer une jasette avec Shaun Bythell. Pour le moment, je vais me contenter de commander Petit traité du lecteur. Je n’en ai donc pas fini avec les réflexions de ce libraire écossais.

18 janvier 2025

Les passants de Lisbonne

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:06

Quel magnifique roman d’atmosphère que Les passants de Lisbonne de Philippe Besson. Dès les premières lignes, on a envie de faire plus ample connaissance avec Hélène et Mathieu, lesquels se remettent tous deux de la perte d’un être cher. Le mari d’Hélène est mort dans un tremblement de terre à San Francisco. L’amoureux de Mathieu s’est lassé de la vie décousue qu’il menait entre la France et le Portugal, et a laissé une lettre de rupture sur la table de l’appartement qu’ils partageaient à Lisbonne.

C’est dans cette ville que les protagonistes de ce roman intimiste se promènent et se racontent.

Hélène et Mathieu séjournent dans le même hôtel. C’est ainsi qu’ils se rencontrent. Elle ne connaît pas Lisbonne. Elle a un peu choisi cette ville au hasard pour s’éloigner un temps de son quotidien. Il lui fera découvrir cette ville qui lui est chère et où vit Diego, qui a choisi de rompre sans face à face.

Au fil de leurs pas, de leurs arrêts et des repas qu’ils partagent, ils se confient, Hélène davantage au début. Elle ignorait qu’elle avait tant besoin de le faire. Puis, c’est au tour de Mathieu de révéler ce qu’il fait de ses nuits pour oublier.

Mais on n’oublie pas l’amour d’une vie. La mort n’efface pas l’amour. Une rupture ne gomme pas l’amour qu’on a éprouvé. Et Philippe Besson l’exprime si bien. Oui, je le redis, un magnifique roman.

30 décembre 2024

Insoluble

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:42

Je n’avais pas lu de suspense de James Patterson depuis de nombreuses années. Et aucun de ceux qu’il signe avec un autre depuis un moment. Je me réjouissais donc de plonger dans Insoluble.

Et j’ai été prise au jeu dès le début. La chasseuse de tueurs en série Emmy Dockery est un personnage attachant. On aime tout de suite son énergie et sa détermination à toute épreuve. Mëme au péril de sa vie, comme ce fut le cas lors de son enquête précédente, car il s’agit ici du deuxième volet mettant en vedette l’analyste du FBI. Mais on peut très bien lire Insoluble sans avoir lu Invisible. Ce qui était mon cas.

Il ne faut pas avoir peur des histoires compliquées quand on s’attaque à ce roman de 400 pages. D’une part, Emmy cherche à prouver que certains accidents n’en sont pas, mais qu’il s’agit plutôt de l’œuvre d’un tueur déterminé qui agit froidement et d’autre part, à débusquer celui qui signe Citizen David ses gestes terroristes, qui ne visent que des entreprises et ne tuent personne.

De plus, on la soupçonne d’être une taupe qui renseigne la presse. Elle est donc sous haute surveillance sans qu’elle le sache alors qu’elle tente de faire son boulot, malgré toutes les embûches sur son chemin. Et comme si ce n’était pas assez, tous les fils finissent par s’emmêler, si bien qu’on s’y perd. Si j’ai compris qui se cachait sous Citizen David, j’ai dû relire certains passages pour comprendre qui était le tueur en série, de même que ses motivations, et pourquoi celui qu’elle soupçonnait n’était pas le coupable.

La fatigue est sûrement pour quelque chose dans tout ça. À moins que ce soit la précipitation des auteurs à tout boucler rapido presto sans laisser au lecteur le temps de saisir clairement le sens de chaque détail?

28 décembre 2024

Philippe

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 17:08

Je lis toujours les quatrièmes de couverture quand je fouine d’un rayon à l’autre avec l’idée d’être surprise par un sujet, une histoire, un lieu. Et cet extrait de Philippe de Camille Laurens en guise de résumé a suffi pour que j’aie envie de lire ce livre : « On peut bien dire qu’on est malheureux, mais on ne peut pas dire le malheur. Il n’y a pas de malheur dans le mot malheureux, Tous les mots sont secs. Ils restent au bord des lèvres. Le malheur est toujours un secret. »

Je ne m’attendais pas à un récit qui fasse état de la mort d’un enfant quelques heures après sa naissance. Je ne m’attendais pas au constat d’une erreur médicale. Or, c’est beaucoup de cela dont il est question. Même s’il s’agit avant tout d’un cri de douleur. Du partage d’une détresse infinie. De cette volonté de comprendre ce qui a bien pu se passer pour que Philippe passe si rapidement de la vie à la mort.

Il y a plus d’un coupable dans cette histoire, c’est ce que Camille Laurens a compris au fil de son enquête. Les erreurs inacceptables, les gestes écartés, les prétextes injustifiés et injustifiables, la méconnaissance, tout s’est additionné, prouvant que cette mort n’avait rien à voir avec la malchance.

Un livre qui nous fait entrer dans l’intimité d’une femme, d’un couple. Un livre bouleversant, je dois l’avouer. Mais j’aurais aimé une quatrième de couverture moins vague pour mieux me préparer à cette lecture qui n’a rien à voir avec la légèreté.

20 décembre 2024

Joséphine

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:59

Je devais avoir 10 ou 11 ans quand j’ai entendu parler de Joséphine Baker. Pas de la danseuse, ni de la chanteuse. Mais de cette maman de douze enfants de toutes origines qu’elle avait adoptés et qu’elle appelait sa tribu arc-en-ciel. Je me rappelle qu’à l’époque j’avais été émue par son histoire et par toute l’énergie qu’elle avait déployée pour donner le meilleur à ses enfants alors qu’elle était totalement ruinée.

C’est plus tard que j’ai connu la danseuse de La revue nègre et celle qui chantait J’ai deux amours. Plus tard encore que j’ai connu son rôle au sein de la Résistance.

L’album Joséphine fait le tour de toutes celles qu’elle a été. Et quel album remarquable! Patrick Hruby Powell n’a négligé aucun détail. Autant la vie personnelle de Joséphine Baker y est-elle présentée, autant la condition des Noirs aux États-Unis et la ségrégation raciale qui y régnait sont-elles expliquées. L’illustrateur Christian Robinson, quant à lui, s’est appliqué. Chaque planche est une petite merveille. L’album est publié par Rue du monde, un éditeur jeunesse qui peut se vanter de ne publier que des livres de grande qualité et indémodables.

Et pour finir, une petite anecdote qui m’a bien plu : Joséphine Baker a fait ajouter l’accent aigu à son prénom quand elle a obtenu la nationalité française. Et cette citation de Joséphine : « Vivre, c’est danser. J’aimerais mourir à bout de souffle, épuisée, à la fin d’une danse. »

11 décembre 2024

La dame du Ritz

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:23

Il y a quelque temps que j’ai lu La dame du Ritz, mais j’ai, semble-t-il, oublié de vous parler de ce roman que j’ai tout simplement dévoré.

La dame du Ritz, c’est Blanche Auzello, l’épouse du directeur du Ritz, à Paris, un des personnages secondaires et énigmatiques du roman de Philippe Collin, Le barman du Ritz, que j’ai lu tout récemment.

Blanche, de nom de jeune fille Rubinstein, est née à New York dans une famille juive. Actrice à l’époque du cinéma muet, elle traverse l’océan et s’installe à Paris. C’est là qu’elle fait la connaissance d’un prince égyptien, avec laquelle elle entretiendra des liens intimes une grande partie de sa vie, même après son mariage avec Claude Auzello, lequel est loin d’être un mari fidèle. Mais tous deux semblent très bien vivre cette situation particulière, et là n’est pas le sujet du roman.

C’est son rôle au sein de la Résistance qui est au cœur de ce roman inspiré de faits véridiques. Mais pas que cela. En effet, la vie quotidienne au Ritz occupé par les Allemands a une place tout aussi importante, de même que tout ce qui se rapporte aux faits et gestes de Claude Auzello. La femme du Ritz prend quelques libertés avec l’Histoire, on s’en doute. Mais il le faut si on souhaite écrire un roman d’atmosphère et non un roman uniquement axé sur les faits.

Il est rare que je lise rapidement en ce moment. Or, j’ai lu quasi d’une traite La dame du Ritz. Comme on lit un roman policier. Parce qu’on veut savoir comment tout cela va se terminer. Blanche sera-t-elle arrêtée? Comment réussira-t-elle à s’en sortir? Et son amie Lily?

Qui s’intéresse à cette époque et plus particulièrement à l’Occupation de Paris devrait tout comme moi ne sera pas être en mesure de déposer le roman très longtemps. À chaque fin de chapitre, on a hâte au suivant!

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