Lali

18 janvier 2025

Les passants de Lisbonne

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:06

Quel magnifique roman d’atmosphère que Les passants de Lisbonne de Philippe Besson. Dès les premières lignes, on a envie de faire plus ample connaissance avec Hélène et Mathieu, lesquels se remettent tous deux de la perte d’un être cher. Le mari d’Hélène est mort dans un tremblement de terre à San Francisco. L’amoureux de Mathieu s’est lassé de la vie décousue qu’il menait entre la France et le Portugal, et a laissé une lettre de rupture sur la table de l’appartement qu’ils partageaient à Lisbonne.

C’est dans cette ville que les protagonistes de ce roman intimiste se promènent et se racontent.

Hélène et Mathieu séjournent dans le même hôtel. C’est ainsi qu’ils se rencontrent. Elle ne connaît pas Lisbonne. Elle a un peu choisi cette ville au hasard pour s’éloigner un temps de son quotidien. Il lui fera découvrir cette ville qui lui est chère et où vit Diego, qui a choisi de rompre sans face à face.

Au fil de leurs pas, de leurs arrêts et des repas qu’ils partagent, ils se confient, Hélène davantage au début. Elle ignorait qu’elle avait tant besoin de le faire. Puis, c’est au tour de Mathieu de révéler ce qu’il fait de ses nuits pour oublier.

Mais on n’oublie pas l’amour d’une vie. La mort n’efface pas l’amour. Une rupture ne gomme pas l’amour qu’on a éprouvé. Et Philippe Besson l’exprime si bien. Oui, je le redis, un magnifique roman.

30 décembre 2024

Insoluble

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:42

Je n’avais pas lu de suspense de James Patterson depuis de nombreuses années. Et aucun de ceux qu’il signe avec un autre depuis un moment. Je me réjouissais donc de plonger dans Insoluble.

Et j’ai été prise au jeu dès le début. La chasseuse de tueurs en série Emmy Dockery est un personnage attachant. On aime tout de suite son énergie et sa détermination à toute épreuve. Mëme au péril de sa vie, comme ce fut le cas lors de son enquête précédente, car il s’agit ici du deuxième volet mettant en vedette l’analyste du FBI. Mais on peut très bien lire Insoluble sans avoir lu Invisible. Ce qui était mon cas.

Il ne faut pas avoir peur des histoires compliquées quand on s’attaque à ce roman de 400 pages. D’une part, Emmy cherche à prouver que certains accidents n’en sont pas, mais qu’il s’agit plutôt de l’œuvre d’un tueur déterminé qui agit froidement et d’autre part, à débusquer celui qui signe Citizen David ses gestes terroristes, qui ne visent que des entreprises et ne tuent personne.

De plus, on la soupçonne d’être une taupe qui renseigne la presse. Elle est donc sous haute surveillance sans qu’elle le sache alors qu’elle tente de faire son boulot, malgré toutes les embûches sur son chemin. Et comme si ce n’était pas assez, tous les fils finissent par s’emmêler, si bien qu’on s’y perd. Si j’ai compris qui se cachait sous Citizen David, j’ai dû relire certains passages pour comprendre qui était le tueur en série, de même que ses motivations, et pourquoi celui qu’elle soupçonnait n’était pas le coupable.

La fatigue est sûrement pour quelque chose dans tout ça. À moins que ce soit la précipitation des auteurs à tout boucler rapido presto sans laisser au lecteur le temps de saisir clairement le sens de chaque détail?

28 décembre 2024

Philippe

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 17:08

Je lis toujours les quatrièmes de couverture quand je fouine d’un rayon à l’autre avec l’idée d’être surprise par un sujet, une histoire, un lieu. Et cet extrait de Philippe de Camille Laurens en guise de résumé a suffi pour que j’aie envie de lire ce livre : « On peut bien dire qu’on est malheureux, mais on ne peut pas dire le malheur. Il n’y a pas de malheur dans le mot malheureux, Tous les mots sont secs. Ils restent au bord des lèvres. Le malheur est toujours un secret. »

Je ne m’attendais pas à un récit qui fasse état de la mort d’un enfant quelques heures après sa naissance. Je ne m’attendais pas au constat d’une erreur médicale. Or, c’est beaucoup de cela dont il est question. Même s’il s’agit avant tout d’un cri de douleur. Du partage d’une détresse infinie. De cette volonté de comprendre ce qui a bien pu se passer pour que Philippe passe si rapidement de la vie à la mort.

Il y a plus d’un coupable dans cette histoire, c’est ce que Camille Laurens a compris au fil de son enquête. Les erreurs inacceptables, les gestes écartés, les prétextes injustifiés et injustifiables, la méconnaissance, tout s’est additionné, prouvant que cette mort n’avait rien à voir avec la malchance.

Un livre qui nous fait entrer dans l’intimité d’une femme, d’un couple. Un livre bouleversant, je dois l’avouer. Mais j’aurais aimé une quatrième de couverture moins vague pour mieux me préparer à cette lecture qui n’a rien à voir avec la légèreté.

20 décembre 2024

Joséphine

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:59

Je devais avoir 10 ou 11 ans quand j’ai entendu parler de Joséphine Baker. Pas de la danseuse, ni de la chanteuse. Mais de cette maman de douze enfants de toutes origines qu’elle avait adoptés et qu’elle appelait sa tribu arc-en-ciel. Je me rappelle qu’à l’époque j’avais été émue par son histoire et par toute l’énergie qu’elle avait déployée pour donner le meilleur à ses enfants alors qu’elle était totalement ruinée.

C’est plus tard que j’ai connu la danseuse de La revue nègre et celle qui chantait J’ai deux amours. Plus tard encore que j’ai connu son rôle au sein de la Résistance.

L’album Joséphine fait le tour de toutes celles qu’elle a été. Et quel album remarquable! Patrick Hruby Powell n’a négligé aucun détail. Autant la vie personnelle de Joséphine Baker y est-elle présentée, autant la condition des Noirs aux États-Unis et la ségrégation raciale qui y régnait sont-elles expliquées. L’illustrateur Christian Robinson, quant à lui, s’est appliqué. Chaque planche est une petite merveille. L’album est publié par Rue du monde, un éditeur jeunesse qui peut se vanter de ne publier que des livres de grande qualité et indémodables.

Et pour finir, une petite anecdote qui m’a bien plu : Joséphine Baker a fait ajouter l’accent aigu à son prénom quand elle a obtenu la nationalité française. Et cette citation de Joséphine : « Vivre, c’est danser. J’aimerais mourir à bout de souffle, épuisée, à la fin d’une danse. »

11 décembre 2024

La dame du Ritz

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:23

Il y a quelque temps que j’ai lu La dame du Ritz, mais j’ai, semble-t-il, oublié de vous parler de ce roman que j’ai tout simplement dévoré.

La dame du Ritz, c’est Blanche Auzello, l’épouse du directeur du Ritz, à Paris, un des personnages secondaires et énigmatiques du roman de Philippe Collin, Le barman du Ritz, que j’ai lu tout récemment.

Blanche, de nom de jeune fille Rubinstein, est née à New York dans une famille juive. Actrice à l’époque du cinéma muet, elle traverse l’océan et s’installe à Paris. C’est là qu’elle fait la connaissance d’un prince égyptien, avec laquelle elle entretiendra des liens intimes une grande partie de sa vie, même après son mariage avec Claude Auzello, lequel est loin d’être un mari fidèle. Mais tous deux semblent très bien vivre cette situation particulière, et là n’est pas le sujet du roman.

C’est son rôle au sein de la Résistance qui est au cœur de ce roman inspiré de faits véridiques. Mais pas que cela. En effet, la vie quotidienne au Ritz occupé par les Allemands a une place tout aussi importante, de même que tout ce qui se rapporte aux faits et gestes de Claude Auzello. La femme du Ritz prend quelques libertés avec l’Histoire, on s’en doute. Mais il le faut si on souhaite écrire un roman d’atmosphère et non un roman uniquement axé sur les faits.

Il est rare que je lise rapidement en ce moment. Or, j’ai lu quasi d’une traite La dame du Ritz. Comme on lit un roman policier. Parce qu’on veut savoir comment tout cela va se terminer. Blanche sera-t-elle arrêtée? Comment réussira-t-elle à s’en sortir? Et son amie Lily?

Qui s’intéresse à cette époque et plus particulièrement à l’Occupation de Paris devrait tout comme moi ne sera pas être en mesure de déposer le roman très longtemps. À chaque fin de chapitre, on a hâte au suivant!

5 décembre 2024

La librairie sur la colline

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:41

C’est par une publication d’une représentante du monde du livre faisant partie d’une autre vie et avec qui j’ai gardé contact par l’entremise des réseaux sociaux que j’ai appris l’existence de La librairie sur la colline. Un livre qui donne envie de partir pour la Toscane pour rencontrer Alba Donati et franchir le seuil de sa librairie.

Alba Donati, poète et touche-à-tout de la littérature, a choisi pour ses 60 ans d’ouvrir dans son village natal une librairie à son image. Une librairie où elle ferait lire des livres qu’elle aime, où elle vendrait aussi des objets se rapportant aux écrivains, où il y aurait un jardin la jouxtant, où elle accueillerait autant l’une des 180 personnes de son patelin que de partout en Italie, et même d’ailleurs. Et c’est ce qu’elle a fait.

C’était pourtant un défi colossal. Mais la pandémie, qui est arrivée à peine quelques semaines après l’ouverture de la librairiet et qui a touché de plein fouet l’Italie et un incendie n’ont pas eu raison de la ténacité d’Alba. C’est ce qu’elle nous livre dans ce journal de bord qui s’étale sur près d’une année, et dont le titre anglais Diary of a Tuscan Bookshop: A Memoir est peut-être plus juste.

Page après page, Alba Donati nous parle des difficultés comme du plaisir quotidien de sa nouvelle vie, de sa mère, de sa fille, des clientes qui lui font confiance et qui lui écrivent pour la remercier, des enfants qui fréquentent la librairie, des ventes du jour, et de ce qu’elle ressent.

Je voudrais que la libreria Sopra la Penna ne soit pas à l’autre bout du monde. Je voudrais pouvoir m’y rendre facilement et commander en ligne. Je voudrais qu’Alba, qui aime tant Emily Dickinson, me fasse découvrir d’autres poètes qu’elle apprécie. Je voudrais prendre le thé avec elle.

La libraire que j’ai été pendant un quart de siècle s’est retrouvée dans certains passages et dans sa volonté et sa passion de faire lire certains auteurs. Et du bonheur que cela procurait quand je visais juste, quand j’avais proposé le bon livre à la bonne personne.

Qui a été libraire, qui aime fréquenter les librairies, qui a une grande faim de livres, trouvera dans La librairie sur la colline un amour quasi inconditionnel pour la littérature et la passion pour un métier qui n’a rien à voir avec les vendeurs des grandes chaînes. Un livre qui devrait plaire à quelques-uns des amis du pays de Lali, je crois.

30 novembre 2024

Un jeudi saveur chocolat

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:57

Un jeudi saveur chocolat nous offre douze tranches de vies mettant en scène des personnages ayant un lien plus ou moins direct avec un petit café isolé de Tokyo qui nous est présenté dès les premières pages.

Voilà qui pourrait résumer ce roman choral qui ressemble beaucoup à un recueil de nouvelles, chacun des chapitres pouvant en effet être qualifié de nouvelle puisqu’il s’autosuffit. Mais le tout, quand on a saisi ce qui unit un personnage à un autre, que la scène se déroule à Tokyo ou à Sydney, constitue un fort joli collage.

Tous les personnages sont attachants, du serveur à celle qui commande tous les jeudis un chocolat chaud en passant par celles et ceux qui se sont arrêtés dans ce café et par les personnes faisant partie de leur entourage. Vous aurez compris que quiconque entame la lecture du roman de Michiko Aoyama tombe rapidement sous le charme. Ce fut mon cas. Et qu’en dire plus, ce serait vous priver du plaisir de la découverte.

« Mais si nous ne faisons rien au moment où naît un souhait, peut-être qu’au bout du compte, il disparaîtra avec nos sentiments. » C’est ce que je retiendrai de ce roman, car cette citation résume bien chacun des épisodes tout en nous rappelant l’essentiel d’agir pour que ne s’éteigne pas un rêve, un désir, un souhait, un appel.



27 novembre 2024

Le barman du Ritz

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:33

Je ne me lasse pas de lire des romans portant sur la Seconde Guerre mondiale, l’Occupation et la Résistance, surtout lorsqu’ils s’inspirent de faits réels et mettent en scène des personnages qui ont existé. Je ne pouvais donc qu’être attirée par le premier roman de Philippe Collin, Le barman du Ritz.

Ce barman, c’est Frank Meier, autour duquel tout gravite, le bar du Ritz à Paris ayant été une plaque tournante lors de l’Occupation, l’hôtel ayant accueilli pendant cette période des officiers de la Wehrmacht, des écrivains, notamment Sacha Guitry, des collaborateurs, des résistants, des membres du jet set, comme Coco Chanel, et abrité des employés pas tous irréprochables.

Chacun, en effet, a tenté de tirer le meilleur parti possible de la situation, Frank Meier, comme les autres. Si son activité la plus importante demeure la création de cocktails, laquelle a fait sa réputation, ce ne fut pas la seule. Le barman, originaire du Tyrol, donc parlant allemand, était aussi juif. Il s’appliqua donc pendant quatre ans à cacher ce détail important et à protéger d’autres personnes, comme Blanche Auzello, l’épouse du directeur du Ritz, elle aussi juive de naissance. Il n’hésita pas non plus à obtenir de faux passeports pour qui devait masquer ses origines, en échange d’une rémunération. Autrement dit, Frank Meier joua sur deux tableaux. Il ne fut pas le seul. De nombeux livres sur le sujet en ont traité.

Le roman de Philippe Collin est ponctué d’extraits du journal (imaginaire) du barman, ce qui nous donne une certaine vision de l’intérieur. Mais c’est ce que j’ai le moins aimé du Barman du Ritz. Ces interventions cassaient le rythme, même si elles portaient un éclairage sur certaines situations. Cela ne m’a nullement empêchée de dévorer ce roman que je recommande à quiconque s’intéresse à cette époque de l’Histoire.

Finalement, il faudra que je lise un jour un roman d’Ernst Jünger, qui séjourna au Ritz à cette époque, à titre d’officier adminitratif militaire, et que je ne connaissais que de nom et qui est un des personnages importants du Barman du Ritz. Bien des livres nous mènent à des découvertes et à d’autres livres. C’est un des bonheurs de la lecture.

21 novembre 2024

Aux anges

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:28

Les livres de Francis Dannemark, disparu trop tôt, alors qu’il avait encore sûrement de nombreux personnages en tête et bien des histoires à raconter, m’ont tous plu dès le premier que j’ai lu.

C’est encore le cas avec Aux anges, qui relate le voyage que font deux amis de longue date qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps. Une expédition qui sert à l’un des deux de prétexte, car il doit visiter certains clients, mais qui devient pour les deux l’occasion de parler, d’écouter de la musique, de faire des rencontres en raison d’un problème mécanique, d’aller creuser dans leurs souvenirs et de dépasser la surface des choses.

Aux anges est un beau roman intimiste où il est question d’amitié et d’amour, de la vie comme de la mort, et surtout, de l’espérance qui nous pousse à franchir les frontières pourtant ténues que nous nous imposons, peut-être inutilement. La vie peut être si simple, finalement. C’est ce que nous apprend ce court roman. Un roman où l’optimisme prend la plus grande place en raison des rencontres imprévues, parfois surréalistes, des personnages colorés, des questions qu’ils se posent et que nous nous posons.

Le roman de Francis Dannemark va bien au-delà de la légèreté de la trame de départ. Il pousse à la réflexion, aborde la gravité de certaines situations, voire d’incontournables regrets.

Pourquoi l’amour ne triompherait-il pas? C’est cette option qu’a choisie l’auteur, mais pas du tout ce à quoi l’on s’attendait! Joli coup de théâtre pour ce roman bien ficelé et enthousiasmant!

21 septembre 2024

Un dénouement prévisible

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:59

Tout roman portant sur les librairies et les bibliothèques m’attirera toujours. Je ne pouvais donc pas passer à côté de La bibliothèque des petits miracles. Sa lecture m’a apporté quelques heures de détente, même si j’ai compris dès les premières pages que j’aurai droit à un dénouement heureux.

En bref, l’histoire raconte comment un groupe de citoyens fait tout ce qu’il peut pour sauver de la fermeture sa bibliothèque locale. Les façons d’y parvenir sont originales, il y a beaucoup d’humour dans ce roman. Il y a même une histoire d’amour qui prend bien du temps à prendre son envol. Mais on sait bien que ces deux amis d’enfance finiront bien par se rendre compte qu’il y a plus que de l’amitié entre eux. Car tout est prévisible, je vous l’ai déjà dit.

La bibliothèque des petits miracles n’est pas le meilleur roman portant sur les bibliothèeques que j’aie lu, mais je ne me suis pas ennuyée une minute, ce qui est déjà beaucoup. Je n’hésite donc pas à le recommander à quiconque aime autant que moi les librairies et les bibliothèques.

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