Lali

30 juin 2010

Les extraits de revues 7

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Encore ce soir, les revues de poésie traînaient sur la table, attendant la lectrice peinte par Maurice Denis, laquelle a choisi d’ouvrir le numéro de mai-juin 1987 de la revue Poésie fondée par Pierre Seghers en 1940 sous le nom de Poésie 40. Revue de laquelle elle a tiré ce poème :

Les armes de l’été

Écoute la palpitation de l’espace
ce sont les pas de la saison en chaleur
sur les braises de l’année

Rumeur d’ailes et de crotales
tambours lointains de l’averse
crépitation halètement de la terre
sous son vêtement d’insectes et de racines

La soif éveille et construit
ses grandes cages de verre
où ta nudité est eau enchaînée
eau qui chante et se déchaîne

Avec les armes de l’été
tu entres dans ma chambre entres dans mon front
et détaches le fleuve du langage
regarde-toi dans ces promptes paroles

Le jour brûle peu à peu
sur le paysage aboli
ton ombre est un pays d’oiseaux
que le soleil d’un geste dissipe

(Octavio Paz)

Elle avait cinq ans

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 19:34

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Elle avait cinq ans quand elle est arrivée dans ma vie. Cachée derrière son père, timide et intimidée. Elle avait cinq ans et nous nous sommes tout de suite aimées d’un amour complice, tendre, heureux, qui nous rendait fortes face à une vie qui nous blessait l’une comme l’autre.

Et probablement nous aimerons-nous toujours, à distance, pour qu’aucune ombre du passé ne vienne ternir ou détruire les images que nous avons conservées de ces neuf ans ensemble en éliminant toutes celles qui nous ont fait mal.

Je sais qu’elle est heureuse, maintenant. Que je suis un peu pour quelque chose dans ce qu’elle est devenue, dans cette joie de vivre qui l’anime, dans sa force. Elle le dit haut et fort à qui veut l’entendre. Et la savoir heureuse, après tout ce qu’elle a traversé, me rend heureuse, même si je ne suis pas encore prête à prendre le téléphone pour lui parler de vive voix. Et pourtant, je sais qu’elle n’attend que ça. Ma puce, cette petite fille aux yeux bleus pour qui j’ai tout bravé et tout accepté, au détriment de moi-même. Pour qu’elle puisse être heureuse un jour. Ma puce, cette belle jeune femme pleine de vie, qui donne aujourd’hui à ses enfants un peu de ce que je lui ai insufflé.

*illustration de Claudine Gévry, artiste montréalaise

Coquelicots, jolis coquelicots

Filed under: Signé Chantal,Vos traces — Lali @ 17:13

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J’ignore si Chantal trouvera quelques coquelicots dans les Alpes, mais ceux qu’elle a dénichés avant de partir, près de Fontainebleau, ont tout pour me plaire!

Un remarquable roman sur l’aphasie

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Certains livres abordent des sujets graves sans porter sur eux tout le poids de cette gravité. Tel est le cas de La dernière licorne de la Namuroise Eva Kavian, une auteure dont j’ai apprécié chacun des livres (voir ici, et là aussi) et qui, avec celui-ci, fait une incursion dans la littérature jeunesse. Un livre porté par l’amour : celui qu’on donne, celui qu’on reçoit, celui qu’on espère, celui dont on doute.

Et c’est cet amour plus fort que tout que Paula a pour Anna, sa sœur aînée devenue aphasique lors d’une chute où la plus grande a tout fait pour protéger la plus petite qui constitue la ligne directrice de ce splendide roman fait de tendresse et d’humour, ceux qu’on retrouve dans tous les livres d’Eva Kavian et qui en font des livres remarquables et marquants.

Un amour tel qu’un jour, pour sauver Anna, Paula ira jusqu’à prendre sa place dans une institution. Un séjour qui la révélera à elle-même et qui fera qu’en quelques semaines tous les événements venus bouleverser son quotidien (notamment la mort de son grand-père) déclencheront une suite d’événements dont tous sortiront métamorphosés.

Un livre qui pose en même temps un regard sur l’aphasie, sur ce monde dans lequel vivent ceux qui en sont atteints et sur les manières de les aider à vivre une vie normale. Un sujet grave, disais-je. Mais c’est sans compter la façon de raconter d’Eva Kavian, sa manière de présenter chacune des étapes de l’apprentissage de Paula avec les yeux d’Anna, qui savent donner juste assez de légèreté au sujet pour que nul n’étouffe, impuissant.

Une fois de plus, chapeau à Eva Kavian qui m’a transportée dans sa Wallonie le temps de quelques expressions bien belges (« faire les poussières », entre autres) tout en nous livrant un roman fort où domine l’amour.

La suggestion du 30 juin 2010

Filed under: Couleurs et textures,La suggestion du jour — Lali @ 12:00

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Espérons que la lectrice peinte par Irina Kalentieva a beaucoup de temps devant elle, car quand elle va découvrir ce lieu dédié aux artistes qui bloguent, elle risque bien d’y passer des heures et des heures!

Conversation

Filed under: Signé Armando,Vos traces — Lali @ 10:11

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C’est à une conversation entre lampadaire et arbres qu’Armando nous invite à prendre part avec cette photo. Il a juste oublié de mentionner le sujet de celle-ci. Mais peut-être avez-vous entendu quelques mots qui pourraient nous mettre sur la piste?

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Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

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Ceux qui se taisent disent plus de choses que ceux qui parlent tout le temps. [Octave Mirbeau]

*toile de Francesco Pige

Les jardinières suspendues de la rue Saint-Paul 1

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 6:54

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De quoi faire sourire et réjouir. Et ce ne sont pas les seules. À suivre, donc!

À l’heure du jazz 6

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Melody Gardot interprétant Love Me Like a River Does

*pour le lecteur de Sandra Burshell et pour vous

29 juin 2010

Les extraits de revues 6

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Il me plait d’imaginer que sans mon concours la lectrice peinte par Maurice Quentin de La Tour n’aurait jamais ouvert le numéro de février 1983 de La nouvelle barre du jour. Il me plait aussi d’imaginer que ces mots l’ont touchée :

l’élémentaire fusion des accès à l’imaginaire
la ville comme un surplus dans nos mémoires
on déporte les choses vers leur parfum secret

(Claude Beausoleil)

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