En vos mots 721

Il fait si noir en hiver que lorsqu’on se lève, il fait noir. Que lorsque se terminent nos journées de travail, il fait à nouveau noir. C’est pour cette raison que j’ai choisi pour vous cette toile du peintre canadien Peleg Franklin Brownell.
Pour que vous la racontiez en vos mots. Pour que vous nous parliez de la lumière, de la noirceur, de l’influence de celles-ci sur les moments où vous lisez.
À vous d’animer ce tableau, comme vous l’avez si bien fait pour celui de dimanche dernier. C’est avec plaisir que nous vous lirons dans sept jours, et pas avant, comme le veut l’habitude.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous les envosmistes et à ceux et celles qui les lisent!
Sous la lampe la petite apprenait à lire.
Sa maman l’assistait, fatiguée de sa journée.
Mais devant tant de bon vouloir et tant de désir,
Elle ne pouvait qu’être tout émerveillée.
Comment by anémone — 6 février 2021 @ 14:35
Un chien aboie au loin. La pluie frappe, doucement au carreau de la cuisine. Petite Louise déchiffre lentement la belle histoire que sa maman lui a lue, la veille, avant de s’endormir. Celle du petit ours brun perdu dans une forêt qui vient de brûler.
Les légumes pour la soupe cuisent dans la cocotte en fonte noire. La vapeur se faufile sous le lourd couvercle, portant à ses narines l’odeur parfumée de thym.
Jeanne regarde avec beaucoup d’affection ce bout de chou si vive, faisant maintes et maintes bêtises.
Tu dois apprendre à lire, ma petite Louise répète-t’elle. Je t’achèterai d’autres livres, tu emprunteras ceux de la bibliothèque du village.
Jeanne lit, également, avec avidité, les journaux ou es livres de sa fillette.
Aujourd’hui, il n’y a pas de devoirs scolaires, c’est dimanche.
La nuit est tombée, l’heure du repas approche. La table est mise par Jean. Une fois assiettes creuses, verres et les couverts posés, la cocotte sur le repose-plat, Jeanne plonge la louche et verse un mélange de légumes (du jardin) à chacun. De l’eau dans les verres, la serviette de table au cou et le pain coupé près de l’assiette, chacun déguste.
C’était un beau dimanche, qui se termine après une si belle promenade en voiture dans la forêt vosgienne enneigée.
Comment by LOU — 7 février 2021 @ 4:55
J’aimais l’entendre parler, avec la joie de l’enfance heureuse. Son enfance.
Celle passée loin de la grande ville. Au grand air. Il y avait sa grand-mère Fiona, dont la seule évocation de son nom suffisait à illuminer son regard, puis son papa, le seul grand amour de sa vie et sa bienveillante et douce maman. Grand-Père avait disparu quelque part sur un champ de bataille anonyme durant la grande guerre. Ce n’était pas vraiment une blessure. Juste une absence. Comme une ombre dans un portrait de famille.
J’aimais l’entendre me dire son grand livre du bonheur. Son chien Mikos. Son premier voyage à la plage. Son premier jour de classe. Maman qui la regardait, d’un œil amusé et complice, faire ses devoirs. Jamais un reproche. Juste des encouragements et un infini parfum de tendresse.
Il y avait des soirées où je ne parlais pas. J’étais juste heureux de l’écouter. L’enfance me paraissait si belle dans ses mots. Cela me rendait heureux.
Puis, il arrivait qu’elle s’aperçoive d’avoir trop parlé. Toute seule. Alors, elle se tournait vers moi et d’un air enfantin et me demandait : Et toi?… Raconte.
Et moi je lui souriais en guise de réponse. Puisque je n’avais rien d’autre à raconter.
Comment by Armando — 7 février 2021 @ 6:41