Lali

5 décembre 2013

Le long d’un amour 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

À la promesse
voici que nous accédons

De par le monde
Les marées s’étaient
retirées
De par le monde
Les marées sont toutes
revenues
Nous sommes bien d’ici
égarés
retrouvés
Au centre de l’immense cercle
unis à tous les battements

Sur la crête d’une vague
Ou enfouis
jusqu’à toucher laves
Consentant
à mourir
Pour n’avoir plus
à mourir

François Cheng, Le long d’un amour

*choix de la lectrice d’Edgard Maxence

Caravane

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:37

caravane

Avec Caravane, Ingrid Chabbert aborde un sujet peu représenté dans la littérature enfantine, sinon pas du tout, soit la vie d’une famille itinérante qui se déplace en caravane en fonction du travail temporaire qui est offert au père ou à la mère. Ces nombreux déplacements d’un lieu rarement agréable à un endroit qui n’offre rien de beau, des terrains vagues servant plus souvent qu’autrement de décor, ont fait de cette vie qui peut sembler instable pour qui la regarde de l’extérieur avec des yeux prêts à juger en fonction de ce que la société appelle des « normes » une vie somme toute assez stable.

Même si Léonie ne reste jamais deux mois dans une école, elle va tout de même à l’école. Même si les parents ne travaillent pas longtemps à un endroit, et même s’ils n’arrivent pas toujours à travailler tous les deux, il y en a toujours un qui travaille. Et c’est loin d’être une vie facile quand on est une petite fille qui rêve de voir la mer quand elle se lève et de se faire des amis.

Mais telle est la vie de Léonie. Une vie sans domicile fixe, mais une vie avec un toit sur la tête. Une vie où on ne sait pas de quoi demain sera fait, mais une vie où on s’aime. Beaucoup. Une vie qui ne ressemble probablement pas à la vôtre. Une vie sur laquelle vous jetez peut-être un regard sans sympathie.

Et pourtant. On ne doit pas pointer du doigt. Vous le savez. Même si vous ne le faites pas toujours. Caravane devrait contribuer à casser cette habitude. Avec des mots simples, et sans faire montre de jugement à l’égard de cette vie qu’est celle de Léonie et de ses parents, Ingrid Chabbert nous raconte une belle histoire d’amour que Soufie a illustrée avec douceur. Résultat : un bel album sur la tolérance.

Est-ce grave?

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 14:37

KUCZYNSKI (Pawel) - 1

Enfant, j’aimais les livres. Je les aime toujours. Et pas seulement ceux qui sont réservés aux grandes personnes. Vous qui me lisez avez sûrement constaté l’attrait particulier qu’ont sur moi les albums destinés aux plus petits, ceux écrits à l’intention des lecteurs débutants ou pour les adolescents. Ceux qui osent parler de certains sujets difficiles. Sans détour. Avec poésie. Ces livres illustrés dont je ne me lasse pas.

Je ne suis pas en mesure d’expliquer la raison de cet attrait. Je sais seulement que la littérature jeunesse m’interpelle et que si j’entre dans une librairie ou une bibliothèque, il est presque certain que je vais visiter la section réservée aux jeunes. Je n’y peux rien. C’est plus fort que moi.

Je n’essaie plus d’être l’adulte qui se terre en moi et qui sort de sa tanière quand il n’a pas le choix, quand je dois ab-so-lu-ment être raisonnable. Le reste du temps, je n’ai pas d’âge. Du moins pas celui que fournit la date de naissance inscrite à mon permis de conduire.

Est-ce grave? Peut-être. Je refuse de le savoir. Un album attend la petite fille en moi qui vit au grand jour.

*illustration de Pawel Kuczynski

Ce que mots vous inspirent 1071

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

La poésie, c’est le temps durant lequel un homme oublie qu’il va mourir. (Georges Perros)

*toile de Félix Armand Heullant