Sonnets portugais 7
La lectrice peinte par Henri Manguin a à peine bougé, tant elle était absorbée par les mots d’Elizabeth Barrett Browning et de ses Sonnets portugais. Recueil duquel elle a retenu ceci pour vous :
Laisse le tranchant tel un couteau
Se refermer et ne faire aucun mal
Dans la main close de l’Amour, douce et chaude,
Et n’écoutons plus les querelles humaines
Après le clic du fermoir. Vie à vie –
Je m’appuie sur toi, Aimé, sans alarme,
Et me sens protégée comme par un charme
Contre la lame des mondains, qui nombreux
Sont faibles face à l’injure. Encore très blancs
Les lys de nos deux vies peuvent affermir
Leurs fleurs sur leurs racines, accessibles à
La rose céleste qui tombe par gouttes;
Ils poussent droit, hors d’atteinte, sur la colline.
Dieu seul, qui nous fit riches, peut nous faire pauvres.