En vos mots 145
Une fois de plus, voici l’heure d’accrocher la toile de la semaine, celle qui patiemment attendra jusqu’à dimanche prochain vos histoires, vos poèmes, ou même juste une phrase, puisque ce n’est pas avant que tout ce que vous aurez écrit sera validé, ceci afin que nul ne se laisse troubler par un regard déjà posé.
C’est donc sur une toile de l’artiste Peter Szunowski que vous déposerez vos mots, à laquelle vous donnerez une vie à la hauteur de votre sensibilité ou de votre humour, comme si vous savez si bien le faire semaine après semaine depuis le début de cette aventure qu’est En vos mots. Laquelle a dépassé les frontières du pays de Lali, à ma plus grande joie; Armando et Lautreje éditant par la suite chez eux leurs textes.
Puisse la toile de ce dimanche vous donner envie de laisser vos traces!
Je n’ai jamais cru aux rivières d’espoirs qui dansent dans le regard de ceux qui croient que le monde est plus grand si on écarte nos bras.
Je n’ai jamais cru aux silences des plaines, quand le soleil d’été fouette le sol caillouteux pour le rendre stérile.
Je n’ai jamais cru aux tempêtes de neige qui blanchissent les jardins des grandes villes et rendent la vie presque immobile.
Je n’ai jamais cru à mes prières lorsque la peur m’envahit, certains soirs où mes souvenirs d’enfance viennent, comme des monstres sans visage, m’empêcher de dormir.
Je n’ai jamais cru que les dieux viennent la nuit jalouser nos rêves et s’en vont à l’aube, cacher leur honte d’exister.
Et pourtant, lorsque j’entends ta voix, je crois à l’amour. Je crois à la vie.
Comment by Armando — 17 janvier 2010 @ 9:12
Tous les week-ends de printemps et d’été, c’est le même rituel pour le couple Anna et Robert.
Mariés depuis cinq ans, sans enfant, Anna et Robert forment un couple heureux. Tellement heureux, que le voisinage les envie bien souvent.
Ils habitent une jolie ferme coquette dans cette belle campagne. Anna s’occupe du jardin, des poules, prépare des confitures pour l’hiver, entretient la maison tandis que Robert travaille dans une administration. Le soir venu, ils se racontent leur journée et se réjouissent de chaque week-end. Il faut dire qu’ils habitent dans une région avec un microclimat magnifique. Il fait presque toujours beau.
Le dimanche matin, Anna prépare le pique-nique pour la journée. Tout est bien rangé dans son panier et n’oublie jamais de prendre un livre et son ombrelle. Anna est toujours habillée élégamment et Robert aussi même s’il pêche.
N’ayant rien oublié, le joyeux couple parte main dans la main et se dirige vers le petit sentier qui longe la rivière. L’endroit est bucolique. Aujourd’hui, les marguerites forment un immense tapis blanc, de l’autre côté de la rivière, le blé offre sa couleur chaude et les moutons paissent près du moulin. La rivière émet de doux sons grâce aux petits clapotis de l’eau et les oiseaux leur font un magnifique concert.
Arrivés à un coude de la rivière, Robert s’arrête et regarde autour de lui et dit: Ma chérie, je pense qu’aujourd’hui nous allons nous installer ici. Nous y serons bien. Les truites aiment se tenir dans ce coin.
Aussitôt dit, aussitôt Robert dépose sa grosse boîte en bois avec ses affaires de pêche. Anna peut ainsi s’en servir comme siège.
C’est tout un cérémonial.
Robert après avoir préparé sa ligne avec hameçon et appât, lance son fil le plus loin possible tandis qu’Anna prend son ombrelle, son livre et s’installe.
Comme on est bien Robert! Oui ma chérie, je te l’avais dit, ce coin est une petite merveille.
J’espère pêcher deux ou trois truites que nous mangerons ce soir…
et moi, dit Anna, je te préparerais une bonne salade du jardin avec des pommes de terre.
Puis chacun garde le silence pendant un long moment. Robert a les yeux rivés sur son fil et Anna est plongée dans son histoire. Elle est tellement absorbée qu’elle n’a pas vu que Robert a déjà pêché quatre truites. Oh, quel bonheur se dit-il.
Anna, Anna, regarde!
Bravo mon chéri! Et elle lui offre son plus beau sourire.
Et si nous mangions le pique-nique, Robert, qu’en dis-tu?
Avec plaisir, Anna. Cette pêche m’a donné faim.
Au fait, ma chérie, que lis-tu aujourd’hui?
Et bien, cette semaine, j’ai retrouvé sur une étagère un livre de maman. Il a été écrit par Henri Tanner « Les pèlerins du soleil ». Robert, écoute juste ce petit passage…
« Ces pins groupés sur cette colline, ce chemin qui va, parmi les pierres blanches, ce lointain au bleuté maritime, cette maison avec sa pelouse jaune et cet air abandonné, ces vallonnements où les buissons restent immobiles, comme des moutons, tout cela fait penser à quelque pays des Alpilles, entre Tarascon et les Baux.
Nous savons pourtant que nous sommes dans la Plaine aux Rocailles, derrière le Salève qu’on devine sous la caresse d’un soleil très faible.
Je sens bien, en ce midi de janvier que récite le clocher d’une église lointaine, que ce dépaysement délicieux est un don du soleil »
Voilà, je vais m’arrêter là! N’est-ce pas beau?
Magnifique ma chérie.
« Le bonheur ne se cherche pas: on le rencontre. Il n’est que de savoir le reconnaître et de pouvoir l’accueillir ».
Bernard Grasset
Comment by Denise — 23 janvier 2010 @ 12:10
Rien
Pas un souffle, pas un bruit
Pas un oiseau, pas un nuage
Rien
Pas un mot, pas un rire
Juste le temps comme figé
juste le silence entre nous
qui vibre indifférent …
Mais
Si je lève les yeux
La rivière coulera à nouveau
Offrant son clapotis en cadeau
Les herbes danseront
Sous le vent léger
Le moulin distribuera
Le bleu tendrement
Et
Ton sourire sera là
Encore
Pour moi …
Comment by Hespérie — 24 janvier 2010 @ 7:17
– Des poissons alphabet
Tandis que se lasse la rivière
Aux ailes des grands moulins
Tandis que le jour doucement prépare ta soirée
Et ne traîne plus comme un appât
Tandis que la rivière se lasse
Sous le soleil faiblissant
L’été se suspend par dessus les peupliers
Comme des figurines de papier
Tandis que des profondeurs de l’onde
Des poissons alphabet
Bondissent sous tes yeux
Les maisons éclatées rendent une image
Plus rêche à ton oreille
Aux sons de mille cloches
Tandis que la forêt s’assombrit
D’une volonté d’ombrelles en sommeil déjà
À chaque écho son ruisseau
À chaque mouton son pré
À chaque collerette sa fleur
À chaque frondaison son arbre
Et toi, ma Doucette
Assise sur mon panier de pêche
Tu lis ici
Encore un peu, chez Lali
Oxy
Comment by Oxymore — 24 janvier 2010 @ 7:54
Denise, et quelle belle citation pour conclure ! Merci et bravo pour tes textes toujours plein de joies et d’amour simple . C’est un plaisir . Mes bisous lecteurs assidus 😉
Armando, Oxymore, bravo pour vos participations. Encore une fois, chacun à votre manière vous avez raconté la toile offerte par Lali . Vos sensibilités, votre musique, au service des mots et voilà de quoi nous réjouir!
Bises à vous
Un petit bonjour à Lali pour lui souhaiter une belle fin de dimanche
Comment by Hespérie — 24 janvier 2010 @ 13:50
John, il est dit ici dans mon livre que les poissons de nos jours fréquentent déjà les meilleurs écoles et connaissent la ruse de leurs ennemis de toujours, les pêcheurs du dimanche. J’ai su cela dans une formation intitulée Comment attraper le poisson malin et c’est pour cette raison que je pêche uniquement le lundi.
Mais nous sommes dimanche, John…
Oh, taisez-vous Escalope chérie, les poissons vont finir par s’en rendre compte…
Comment by Yo-Yo — 24 janvier 2010 @ 14:23
Lui, rêve en espérant des poissons voyageurs malchanceux. Elle, voyage dans son livre en attrapant les mots…
Comme notre lectrice, je préfère attraper vos jolis mots et dans mon petit panier. j’ai fait provision de ceux..
★ d’ Armando » Et pourtant, lorsque j’entends ta voix, je crois à l’amour. Je crois à la vie. »
★ de Denise » Le bonheur ne se cherche pas: on le rencontre. Il n’est que de savoir le reconnaître et de pouvoir l’accueillir. »
★ d’Hespérie
» Et
Ton sourire sera là
Encore
Pour moi »
★d’ Oxymore
« Tandis que des profondeurs de l’onde
Des poissons alphabet
Bondissent sous tes yeux.. »
Merci et plein de bises à tous pour ce beau bouquet de mots offerts en partage!
Comment by Chantal — 24 janvier 2010 @ 14:39
Eh bien très beaucoup merci Chantal, je vois qu’on méprise mes envolées lyriques ou est-ce que j’ai de l’acné?…
Comment by Yo-Yo — 24 janvier 2010 @ 14:59
Que tout cela est beau, le texte d’Armando et les poèmes d’Hespérie et d’Oxymore!
Merci Hespérie et Chantal pour vos mots chaleureux…
Bonne semaines à vous tous et bisous
Comment by Denise — 24 janvier 2010 @ 15:15
Oh, Yo-Yo, le petit oublié… J’ai beaucoup aimé ton texte! Merci, Merci et gros bisous!
Bonne pêche pour demain… choisis une rivière pleine de poissons!
Comment by Denise — 24 janvier 2010 @ 15:20
Je suis désolée Yo-Yo de cet oubli ! Sur la page ouverte, où j’ai écrit mon commentaire, n’apparaissaient pas encore tes belles « envolées lyriques »..
J’espère quand même que tu as attrapé de beaux poissons malins lundi !
Plein de Bises de tout coeur Yo-Yo!
Comment by Chantal — 25 janvier 2010 @ 18:21