Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve. [Antoine de Saint-Exupéry]
*toile de Gillian Furlong
Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve. [Antoine de Saint-Exupéry]
*toile de Gillian Furlong
La véritable intimité est celle qui permet de rêver ensemble avec des rêves différents. [Jacques Salomé]
*toile de Mike Smith
http://www.mikesrealart.co.uk/index.htm
On croit que les rêves, c’est fait pour se réaliser. C’est ça, le problème des rêves : c’est que c’est fait pour être rêvé. [Coluche]
*toile d’Ellen Foster
Un dimanche au lit, ça vous va? Il y a tant de lectrices et de lecteurs au lit que j’ai choisi d’en réunir quelques-uns ce dimanche. En commençant par les personnages d’Anton Ebert.
Et qui dit lit dit, en plus de lecture, sommeil. L’un comme l’autre sont propres à rêver. Les citations du jour tourneront donc autour du rêve…
Elle ne savait rien de Ronsard, ou alors son nom, mais tellement peu, et encore moins ce qu’il avait écrit, si bien que la lectrice de Matthew Ballou s’est laissée prendre par les mots du poète.
Sonnet à Hélène
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
« Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle! »
Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.
Je serai sous la terre, et, fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.
Il sait qu’elle est là. Allongée, en compagnie d’un livre. Parfois vêtue d’une robe boutonnée jusqu’au col. D’autres fois, pratiquement nue. Mais toujours allongée dans cette pose, soir après soir. Elle dévore les mots. Elle attend qu’il se glisse derrière pour être dévorée à son tour.
*sur une toile de Janos Czencz
Bien évidemment que je vis dans lieu où il y a des piles de livres partout. Dans le bureau, au salon, dans la chambre. Bien évidemment. Je voudrais vivre autrement que je ne saurais pas. Bien vite, il faudrait que je fasse des piles si jamais il me venait l’envie de tout ranger. Car il y a quelque chose de rassurant dans les piles. Un avenir. Des projets. Des idées.
Et pire, j’aime les regarder. Il y a quelque chose de terriblement vivant dans ces livres en équilibre dont on tire celui du dessous pour retrouver une phrase. Tout peut basculer, mais tout tient bon. Un peu, comme dans la vie. On croit qu’on va tomber. Parfois. Et puis non. La vie et le bonheur sont plus forts que la tristesse ou les griffures au cœur.
*sur une toile d’Anne-Catherine Phillips
Lali, comme la liseuse, la littéraire, la libraire qu’elle a été pendant un quart de siècle. Mais ça pourrait aussi être la rêveuse. Une rêveuse qui a créé un pays à sa ressemblance, une espèce de jardin où les fleurs poussent librement. Un lieu qui mêle tableaux qui la font écrire ou qui illustrent ce qu’elle écrit. Un lieu où sérieux côtoie légèreté, parce qu’il faut des deux pour un certain équilibre.
Lali, comme la liseuse. Qu’elle est aussi, alors que se glissent à l’occasion au milieu des toiles quelques remarques sur ses lectures. Comme elle est aussi mélomane, cinéphile, poète, photographe à ses heures.
Elle vit dans ce pays où certains sont venus la rejoindre. Avec leurs écrits, leurs photos, leurs commentaires, leur humour, leur sens du partage.
Elle vit dans cette contrée inventée de toutes pièces pour un peu plus de bonheur au quotidien. Et le bonheur d’en donner, qui est de tous le plus important.
Puisse ce lieu où elle s’exprime être toujours aussi bleu que l’univers de la lectrice de Lucio Ranucci, malgré certains jours plus gris. Puisse-t-il y avoir beaucoup de lumière et du rouge, parce que c’est la couleur du cœur.
Et puissiez-vous, vous qui le fréquentez ou qui venez de le découvrir, vous y sentir bien.