Lali

Il est vrai que je n’ai pas laissé aux lectrices du soir Malgré les ruines et la mort de Sophia de Mello Breyner depuis un moment. Probablement parce qu’il est en permanence sur ma table de chevet ou sur mon oreiller. Mais pour quelques jours, j’ai accepté de le laisser aux lectrices du soir, à commencer par celle peinte par Miriam Briks qui a choisi cet extrait pour nous.

Je retournerai…

Je retournerai au poème comme au pays à la maison
Comme à l’enfance d’antan par mégarde perdue
Pour quêter obstinée la substance de tout
Et crier de passion sous mille feux allumés

Il la laissait dormir et il profitait de ces heures où il la regardait enlacer l’oreiller pour écrire. Pour lui écrire des histoires. Des histoires qui ne seraient qu’à elle, juste à elle. Et quand il avait fini d’écrire, il se glissait à ses côtés et la chaleur de son corps contre le sien la réveillait.

Elle caressait alors la feuille de papier qu’il avait posée sur son ventre. Longuement. Tendrement. Presque lascivement.

Et elle lisait pour lui les mots qu’il avait écrits pour elle. Et tandis que les mots s’échappaient de ses lèvres, amoureusement, son corps s’ouvrait sous les caresses de son amant.

Plus tard, bien plus tard, on les retrouverait emmêlés, les mots au pied du lit.

*sur une toile d’Eden Darmon

Les couleurs de la haie de l’arrêt d’autobus du soir étaient si jolies que je ne résiste pas à la tentation de vous les offrir tout de suite…

L’arbre était rouge. Il était rouge de ce rouge dont seul octobre a le secret. Rouge comme l’amour qui unissait ceux qui l’avaient choisi pour s’abandonner à la tendresse des mots et à la tendresse tout court. L’arbre était rouge. On raconte même qu’il n’a jamais perdu ses feuilles et qu’il est rouge pour l’éternité.

*sur une toile d’Archie Mason

Une seconde rose, après toutes ces couleurs, ne vous fait pas craquer? Alors, je ne comprends pas, ni Armando, qui l’a cueillie pour nous.

Lilas, qui avait fait en sorte de nous faire tomber en amour avec l’automne dès les premières du jour, poursuit avec succès sa mission. Je suis conquise…

Chantal a décidé de nous rendre amoureux de l’automne breton et de ses riches couleurs. Pour cela, elle nous emmène au Cap Fréhel… Vous venez?

Une rose pas du tout flamboyante pour vous faire aimer l’automne? Pourquoi pas… Celles de cette saison sont souvent les plus belles!

Certains jours, on n’a pas assez de nos deux yeux, tant il y a à voir autant au ciel qu’au sol…

Vous n’êtes toujours pas amoureux de l’automne? Et avec quelques gouttes de rosée sur du rose, est-ce que vous serez séduits à tout jamais?