Un peu de poésie et de Bretagne 7
Et parfois ces mots qu’on ne cherche plus, mais qu’on attend toujours, nous arrivent au hasard d’un livre posé sur une table un soir d’automne. Et ce qu’on ne cherche plus est là. Écrit par Gérard Le Gouic dans Fermé pour cause de poésie. Et l’espace de quelques lignes, on est autre chose que la lectrice peinte par Ben Cowan. On devient celle pour qui les vers ont été écrits.
Ces îles en dehors de soi
entre les phares qu’on devine,
ces îles sans dérive
que les tempêtes raniment,
vers elles mon attente
se compose de mort et d’approche,
hâtives et lentes
comme si je venais de traverser
l’océan,
de renverser l’horizon,
le soleil,
d’accélérer le cycle du sommeil,
ces îles plates et noires,
transparence ou trait plus épais de l’eau,
les habiterai-je jamais
à défaut de moi-même?