Les vers de Ronsard 3
Comme les précédentes, la lectrice de Stanley Parkins n’a pas su résister à la poésie de Ronsard. Elle a même ajouté que lus à la lueur d’une chandelle, les poèmes avaient encore plus de sens, avant de me tendre le livre pour que je lise celui-ci :
Les quatre saisons
Vue la douleur qui doucement me lime,
Et qui me suit, compagne, pas à pas,
Je prevoy bien qu’encor je ne suis pas
Pour trop aimer à la fin de ma rime.
Dame, l’ardeur qui de chanter m’anime,
Et qui me rend en ce labeur moins las,
C’est que je voy qu’agréable tu l’as,
Et que je tiens de tes pensers la cime.
Je suis, Amour, heureux et plus qu’heureux
de vivre aimé, et de vivre amoureux
De la beauté d’une Dame si belle,
Qui lit mes vers, qui en fait jugement
Et dont les yeux me baillent argument,
de soupirer heureusement pour elle.