Lali

19 octobre 2008

Les vers de Sophia 33

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Elle s’est enfoncée dans les pages du recueil Malgré les ruines et la mort de Sophia de Mello Breyner comme on s’enfonce parfois en soi. Pour se chercher. Pour se trouver ou trouver les morceaux qui nous manquent. Et la lectrice de Jeronimo Costa a su que c’était bien dans ces pages qu’elle se trouvait.

Là nous contemplâmes la véhémence du visible
L’apparition totale exposée en entier
Et ce dont nous n’avions même pas osé rêver
Était le vrai

Voyage jusqu’à toi

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:01

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Tu es assise devant moi et j’essaie
De trouver ta trace
Toi qui t’égares à nous chercher
Je ne sais sous quels cieux
Et pour arriver jusqu’à toi
Je traverse des mers de glace
Finalement je t’aperçois là-bas
Tout au fond de tes yeux

Là-bas où tu vis en été
Là-bas où tu m’as oublié
Qu’il est long le voyage jusqu’à toi!
Qu’il est long le voyage, attends-moi!
J’aurai tous les courages
Aide-moi à chasser les orages
Au fond de moi
Qu’il est long le voyage jusqu’à toi
Attends-moi, attends-moi

Tu es assise devant moi
Et j’essaie de sauver la face
Nos regards s’interrogent mais ne se répondent plus
Par-dessus d’inutiles fleurs
Machinalement nos doigts s’enlacent
Pourquoi faisons-nous rêves à part?
Pour m’inviter, dis, qu’attends-tu?

Là-bas où tu vis en été
Là-bas où tu m’as oublié
Qu’il est long le voyage jusqu’à toi!
Attends-moi, attends-moi!
Qu’il est long le voyage jusqu’à toi!
Qu’il est long le voyage, attends-moi!

(Salvatore Adamo)

*toile de Martha Hofrichter

Bruxelles (de Bénabar)

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:01

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Je n’avais pas de cadeau
Pour t’offrir à Noël
J’en voulais un très beau
J’ai pensé à Bruxelles
Offrir une ville, c’est vaniteux
Je le reconnais mais j’m’en fous
Parce que c’est quand même mieux
Que de rien offrir du tout
Tu te serais contentée
D’un cadeau moins tape-à-l’œil
D’un livre ou d’un CD
D’une paire de boucles d’oreilles
Mais dans une bague ou un collier
Je te mets au défi
De faire entrer, sans les casser
Saint-Josse et la gare du Midi

{Refrain:}
Alors Bruxelles je te la donne
Mais faut l’dire à personne
Ca menacerait la couronne
Et j’ai donné ma parole d’homme
Qui vaut ce qu’elle vaut

Il a fallu que le roi s’en mêle
Il disait, à court d’arguments :
« C’est ma capitale, bordel!
Et ce n’est pas un présent! »
J’ai dit : « Mon King, je vous arrête
Bruxelles est un joyau
Nous sommes en période de fête
C’est idéal comme cadeau »
Il s’entêtait dans son refus
Je l’ai d’ailleurs trouvé têtu
Il disait : « C’est pas à toi
Et tu peux pas l’offrir comme ça
Bruxelles est aux Bruxellois
-C’est entendu, j’ai dit au roi
Mais ils n’en sauront rien
Ce sera notre secret, mon cher Souverain »

{au Refrain}

« Moi qui suis roturier
C’est mon seul titre de noblesse
Je voudrais négocier
Soyez cool, Votre Altesse »
Le Roi qui est un gentleman
A étudié la question
« Comme c’est pour une dame
J’vais t’faire une proposition
Bien entendu, m’a-t-il dit
Tout ça ne sort pas d’ici
Mais en échange je veux Paris
En-dessous de quoi, j’gagne pas ma vie »
« Sans hésiter, j’ai répondu
C’est d’accord, marché conclu
Avec vous Messire
Faire des affaires, c’est un plaisir »

{au Refrain}

(Bénabar)

*toile d’Elizabeth Gordon Werner

On prend toujours un train pour quelque part

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:01

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Une gare au petit matin,
Deux amours se tiennent la main.
Ils sont tristes ou ils sont heureux.
On n’en sait rien, mais ils sont deux.
La vie c’est ça, tu le sais bien :
Un train s’en va, un autre vient.

On prend toujours un train pour quelque part,
Un grand train bleu, un grand train blanc, un grand train noir.
On prend toujours un train pour quelque part.
Au bout du quai flottent des mains et des mouchoirs.

Toi et moi, nous irons très loin.
On s’aimera tant et si bien
Que le monde entier n’en saura
Ni le comment ni le pourquoi.
Un jour, les derniers jours viendront.
Nous prendrons le dernier wagon.

On prend toujours un train pour quelque part,
Un grand train bleu, un grand train blanc, un grand train noir.
On prend toujours un train pour quelque part.
Au bout du quai flottent des mains, des au revoir.

(Paroles de Louis Amade, chantées par Gilbert Bécaud)

*toile de Gérard Crepel

Une balade en bateau

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:01

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On était partis faire une balade en bateau
Elle m’a dit tu devrais emporter un chapeau de paille

C’était le trois juillet vers onze heures du matin
L’horizon ressemblait à un dessin de carte postale

John parlait des poissons je regardais au loin sur l’océan
Et le bruit du moteur l’obligeait à crier de temps en temps
Elle était juste auprès de moi décoiffée par le vent

On a trouvé une crique à l’heure du déjeuner
En quittant le bateau elle s’est accrochée à mon bras

J’ai pêché des oursins, la mer m’a fait du bien
John m’a dit en riant : J’ai grillé du requin pour toi

J’ai bu du vin rosé, on entendait crier les goélands
Plus tard on s’est baignés à l’heure où le soleil était brûlant
Elle était juste auprès de moi mouillée par l’océan

On est restés longtemps allongés sur le sable
A regarder le ciel à écouter danser les vagues

En ramassant son sac elle m’a dit sois gentil
Allume une cigarette et restons un peu sur la plage

John et Marie disaient qu’ils avaient pris un coup d’soleil dans l’dos
Elle m’a tendu les mains pour l’aider à monter sur le bateau
Elle était là tout contre moi sa peau contre ma peau

On était partis faire une balade en bateau
Elle m’a dit tu devrais emporter un chapeau de paille

(Philippe Lavil)

*tableau de Dorothy Stirling

Dans les wagons de première classe

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:01

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Isolés de la populace
Par un mur en duralumin,
Les privilégiés de première classe
Sur le cuir posent leur popotin

Tout constipés derrière la glace
Leur beau ticket vert à la main,
Pour quelques centimes de surtaxe
Ils méprisent le Genre Humain

{Refrain:}
Dans les wagons de première classe
Du métropo-po-politain,
Y a pas de cris, y a pas de crasse,
Pas de pinces-culs prolétariens

Il y a là quelques douairières,
Entre deux toasts, entre deux thés,
Qui, le dimanche, s’offrent une croisière
De Lamarck à la Trinité

Il y a là quelques rombières,
Talons pointus, envisonnées,
Cils en carton et cœur de pierre,
Et les tétons amidonnés

{au Refrain}

Dans ces fourgons calorifiques,
J’allais oublier ces Dupont
Qui, comme titre honorifique,
Pour eux tous seuls, s’payent un wagon

D’autres reçoivent la rosette,
La croix des braves au Panthéon,
C’est à Notre-Dame de Lorette,
Qu’eux, ils méritent de la Nation

{au Refrain}

Oui c’est ainsi que nous vivons,
Chacun de nous numéroté,
Depuis les rois et les wagons,
Jusqu’à la Sainte-Trinité,

Alors, Bon Dieu ! Ne me parlez
Plus de l’égalité des races,
Même le métro nous rit au nez,
De Sébasto à Montparnasse

{au Refrain}

(Henri Tachan)

*toile de Patricia O’Neal

Les voyages

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 18:01

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Ah! Les voyages
Aux rivages lointains,
Aux rêves incertains,
Que c’est beau, les voyages
Qui effacent au loin
Nos larmes et nos chagrins,
Mon dieu!
Ah ! Les voyages.
Comme vous fûtes sages
De nous donner ces images
Car les voyages,
C’est la vie que l’on fait,
Le destin qu’on refait.
Que c’est beau, les voyages
Et le monde nouveau
Qui s’ouvre à nos cerveaux,
Nous fait voir autrement
Et nous chante comment
La vie vaut bien le coup
Malgré tout!
Ah ! Jeunes gens,
Sachez profiter de vos vingt ans.
Le monde est là.
Ne craignez rien.
Il n’est pas méchant.
Il vous guidera.
Ah ! Les voyages
Qui murissent nos cœurs,
Qui nous ouvrent au bonheur,
Mais que c’est beau, les voyages!
Et lorsque l’on retourne chez soi,
Rien n’est comme autrefois
Car nos yeux ont changé
Et nous sommes étonnés
De voir comme nos soucis
Etaient simples et petits,
Car les voyages
Tournent une page.
Ah ! Les voyages…

(Barbara)

*toile d’Henry MacGinnis

Huit jours en Italie

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 17:01

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Chérie, te souviens-tu du lac de Côme
Où nous avons passé huit jours jolis
Dans une petite auberge jaune de chrome
Au bord de l’eau près des galets polis
J’commençais à r’ssentir tous les symptômes
Des nouveaux arrivants en Italie
Et malgré mon absence de diplômes
Je n’parlais qu’la langue du pays

Gelati, spaghetti, frittati, legumi, salami
Panino, vitello, formaggio et brodo di pollo
Minestra, senapa, gazzosa, e cioccolata
Les signori, ils sont servis!

J’étais dev’nu calé sur la dînette
Mais je ne savais pas parler d’amour
Il aurait bien fallu que je répète
Avec une brune aux yeux de velours
Mais tu n’as pas voulu que je m’instruise
Et tu as potassé ton Assimil
Puis un beau soir qu’on se faisait des bises
Tu m’as glissé d’un air subtil

Ti voglio, ti amo, caro mio, un bacio, Corbaccio
Tenero, diletto, devoto, intimo, cochono
Sospiro, e spero, aspetto, m’eccita tanto
Vieni vieni vieni au lit

Mais tout c’que tu m’as fait dans le plumaro
Dis-moi où tu l’avais appris…

(Boris Vian)

*toile de Don Nagel

Ici comme ailleurs

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 16:01

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La ville ressemble à ces villes sans âme
Le long des autoroutes
Ici comme ailleurs, les visages recherchent
Des promesses de bonheur

Et quand vient la pluie et quand vient la nuit
Sur la route des heures, les désirs, les délires
Et les désillusions ont des couleurs de feu
Au milieu des néons

Les cœurs sont brisés mais faut pas en parler
Malgré les années, la mémoire des larmes
Parmi le vacarme, la fumée, les bouteilles
Des amoureux fragiles se disent à l’oreille
Mon amour, mon amour

{Refrain:}
Ici comme ailleurs
J’ai besoin de toi
Ici comme ailleurs
J’ai besoin de toi
J’ai besoin de toi

La ville ressemble à ces villes sans âme
Le long des autoroutes
Ici comme ailleurs, les visages recherchent
La tendresse des mots

Et quand vient la pluie et quand vient la nuit
Sur la route des heures
Ils sont maigres ou bien riches
Des anges ou des bêtes, ils sont prêts à mentir
Pour un peu de chaleur

Et des cœurs brisés, ceux qui ont tout donné
Épuisé la pudeur qui cachait la douleur
Dévorés par le feu, ils ont dans leurs yeux
Ce désir d’éternité
Quand ils murmurent mon amour, mon amour, mon amour

{au Refrain, x2}

La ville ressemble à ces villes sans âme
Le long des autoroutes
Ici comme ailleurs, j’ai toujours en moi
La douceur de tes yeux
Mon amour {x6}

(Richard Séguin)

toile d’Andrej Mashkovtsev

La barque du rêve

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 15:01

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Sur les flots bleus
S’est éloigné mon amour
Je guette cœur anxieux
L’espérant chaque jour

C’est la barque du rêve
Qui ramènera mon amour
Et sans fin sur la grève
J’en attends le retour
A mes pieds l’on déchante
Que je t’aimerai toujours
Et mon âme s’enchante
De ce rêve d’amour

Loin de mon cœur
Crains-tu pour lui le danger?
Pourtant, sois sans peur
Je le garde inchangé

C’est la barque du rêve
Qui ramènera mon amour
Et sans fin sur la grève
J’en attends le retour
A mes pieds l’on déchante
Que je t’aimerai toujours
Et mon âme s’enchante
De ce rêve d’amour

(Paroles de Louis Hennevé et L. Palex, chanson interprétée par Léo Marjane et Tino Rossi)

*toile de Diane Leonard

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