Un peu de poésie et de Bretagne 1
Elle a d’abord été intimidée. Les lectrices le sont toujours quand elles sont les premières à toucher la couverture d’un nouveau recueil qui restera là quelques jours. Oui, intimidées. Pour toutes sortes de raisons. Celle de William Hilton, comme les autres. Mais cela n’a pas duré. Tout de suite elle a été attirée par le titre. Qui l’a fait sourire. Et la lectrice est entrée dans Fermé pour cause de poésie. Gérard Le Gouic venait de la séduire par ces vers :
Mon bel amour de sang,
N’enlève plus à mes lèvres vite grises
Ton absinthe de baisers aigus.
Ce soir, au détour du port, je me suis rencontré.
J’ignorais tout de mon abondante réalité
Et j’ai donné de la tête contre mon front.
À tâtons, j’ai dégrafé mon destin d’attache,
Entassé mes distances éparses,
Et j’ai blasphémé de peur.
Car je veux jouir ou trépasser d’un seul cri,
Non vivre et mourir en mélange.
Mon bel amour de grès,
N’écarte plus de mes yeux trop longs à te cueillir
L’hydromel de ta présence totale.