Lali

23 mars 2007

Le désir du peintre

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:40

victor rousseau 2

Victor Rousseau a été l’un des sculpteurs wallons les plus importants de son époque et a laissé peu de dessins derrière lui au profit de sculptures et de bas-reliefs nombreux. Lui dont on disait qu’il sculptait avec grâce, délicatesse et sensualité les corps féminins, a, dans le trait pudique des lignes, peut-être dessiné – amoureusement – une lectrice plus impudique que toutes celles dont la nudité s’étale.

Dans l’épaule, dans la nuque, dans l’arrondi des fesses, il n’y a que désir. Il n’y a que le désir flagrant du peintre pour sa lectrice qu’il a dessinée comme il aurait caressé et étreint son corps.

Le reste de l’histoire n’appartient qu’à eux.

En écoutant Francis Poulenc

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 23:02

poulenc 2

Il y a du café et du chocolat noir. Et la musique de chambre de Poulenc. Et moi qui n’ai pas envie de dormir. Qui ai juste envie de me laisser emporter par les sonates, par le piano de Patrick Rogé et la flûte de Patrick Gallois.

Car j’aime le désordre de ces pièces qui, je ne sais pourquoi, m’aide à ordonner mes pensées et me pousse à écrire. J’aime ces envolée aux chutes qui désorientent. J’aime ce que cette musique suscite en moi d’histoires. À moins que ça ne soit parce que cette musique est accompagnée de café et de chocolat ?

Rien ne viendra la troubler

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:54

leduc

Des gens parlent-ils autour d’elle ? Ou alors est-elle dans le silence ? Cela n’a pas vraiment d’importance. La lectrice d’Ozias Leduc a fait abstraction de tout ce qui est autour d’elle pour se consacrer uniquement à son livre. Rien ne viendra perturber l’harmonie qu’elle a créée. Et quiconque la connaît sait cela. Et qui ne la connaît pas le sent. Peut-être confusément, mais il le sent.

Rien ne viendra troubler ce qui la lie au livre. Rien.

La lectrice de Gwen John

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 6:46

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Deux fois, elle a peint sa lectrice dans une pose quasi identique. Deux fois, Gwen John s’est attardée à peindre à nouveau sa lectrice.

Était-ce de l’acharnement à trouver la perfection ? Était-ce un besoin de nuancer le tableau de départ ? Ou alors voulait-elle transmettre avec le plus de justesse possible le regard attentif de la lectrice sur son livre ?

Déjà ailleurs

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 6:05

isenberger

C’est toujours ainsi qu’il la trouvait. Allongée, avec un livre. Absorbée. Et comme il aurait voulu un jour réussir à ce que ses yeux se posent sur lui avec autant de passion qu’elle en avait quand ceux-ci se posaient sur les pages d’un livre.

Toujours il manquait un soupçon d’étincelle. Un rien. Mais juste assez pour qu’il ressente ce manque.

Pourtant, la lectrice d’Eric Isenberger s’abandonnait à lui. Pourtant, elle était entièrement à lui dans l’amour. Mais ce n’était pas assez. Il aurait voulu lui manquer dès qu’il franchissait la porte. Or, il savait que ce n’était pas le cas. Elle était déjà ailleurs, loin de lui, loin de leur récente étreinte, allongée, avec un livre.

Nuit complice

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 5:43

guillou-brennan

Elle n’a pas encore regardé dehors. À quoi bon savoir tout de suite si elle apportera un parapluie ou non, alors qu’il fait bon lire sous l’éclairage de la lampe du salon ? La lectrice de Chantal Guillou-Brennan jettera un œil par la fenêtre plus tard. Bien plus tard. Quand il fera suffisamment clair pour que le ciel puisse lui donner des indices. Pour l’heure, seuls lui suffisent les pages, les mots sur celles-ci. Pour l’heure, il n’y a que le livre qui compte. Tous les jours, elle a rendez-vous avec lui, alors que la nuit qui se termine se fait leur complice.