Lali

17 mars 2007

La lectrice de Winslow Homer

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:55

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Réputé pour ses toiles représentant des paysages marins, Winslow Homer a pourtant, au cours de sa vie, peint une lectrice, une seule, toujours la même. Sur la chemin de l’école, livres à la main. Allongée ou assise. Une seule fois avec une lettre au lieu d’un livre. Mais toujours la même, une seule. Qui, sûrement, le regardait peindre, tandis qu’elle lisait. Fièrement. J’aime croire que c’est sa fille.

Le CD du jour

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 23:23

manring

Comme je suis de plus en plus dans ma petite bulle, dans mon petit univers où il m’est difficile de laisser entrer quiconque pour le moment, parce que j’ai tout donné de moi la dernière fois, mes yeux comme mes mots, je passe beaucoup de temps avec ma musique, mes livres, mes lectrices et l’écriture, sans besoin de parler à quiconque, sans m’exprimer ailleurs qu’ici. Et tout ça ne me rend pas malheureuse, loin de là. Je sais que je suis encore capable de me donner entièrement et qu’un jour, peut-être, je ne le ferai pas en vain.

Oui, un jour peut-être je pourrai écouter Drastic Measures de l’excellent bassiste Michael Manring avec celui qui me troublera et qui se laissera troubler par cette musique paisible, comme peuvent l’être les corps après la fusion.

Oui, un jour, peut-être. Mais d’ici là, le CD va beaucoup tourner, car j’aime écrire en écoutant cette musique dérangeante parce que pas toujours selon les règles de base de l’harmonie, par moments, et à d’autres douce, juste douce et mélodique.

Quand on a tout chez soi

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:04

clausen

Inutile de sortir quand on a tout chez soi: des livres et de la musique. Inutile de sortir quand il y a des bancs de neige partout et qu’on ne trouvera pas ce qu’on a déjà. C’est sûrement ce que se dit la lectrice de George Clausen, bien installée dans son petit décor qu’elle appelle son nid.

Parfois, elle aurait envie de partager une phrase avec quelqu’un qui serait là à lire lui aussi. Mais ça lui passe bien vite, elle ne sait pas du tout ce que c’est que de lire près d’un homme qui se livrerait à la même activité. Mais dans les livres, quand un auteur relate un tel moment, ça la laisse songeuse. Ce serait donc possible, même si ça ne lui est jamais arrivé ?

La visite à l’observatoire

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 13:56

saturne

Il y a cinq semaines, j’ai vu Saturne. Non, pas à la télé, ni dans un magazine. J’ai vu Saturne, de mes yeux vu. Bien entendu, pas à l’œil nu, mais grâce à un télescope installé à l’OSTI (l’Observatoire Sur le Toit Insensé), en banlieue de Montréal, là où le ciel est clair et où voit les étoiles. J’avoue que je ne suis pas une fan d’astronomie, comme l’est Luc, le grand manitou de l’observatoire et mari de mon amie Marie-Josée, même si je suis souvent dans la lune…

Tout de même, c’est impressionnant de monter au grenier, d’emprunter un escalier étroit qui mène à l’observatoire, de voir ce télescope tout aussi impressionnant, car ce n’est pas tout à fait le genre d’engin que les gens ont habituellement sur leur toit. Un toit qu’on a ouvert, ce qui non plus n’est pas courant.

Et puis, on suit les directives, on laisse l’œil s’habituer à la lentille et tout à coup, Saturne est là, jaune, comme dans les livres, mais c’est dans le ciel que ça se passe. Ça donne une drôle de sensation. Je ne pourrai plus regarder le ciel de la même façon. Saturne est là, je le savais, mais là je le sais davantage.

Le journal du samedi

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 13:39

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Le samedi, c’est SA journée. La lectrice de Cynthia Whalen sort chercher des journaux et elle en a pour la journée à les dévorer. Pourtant, le New York Times aurait à lui seul de quoi l’occuper jusqu’au dimanche soir tant il compte de pages, mais elle en prend presque toujours deux ou trois de plus, au cas où. Ce serait dommage d’avoir du temps pour lire et de ne rien avoir à se mettre sous la dent, pense-t-elle. C’est donc chargée de journaux qu’elle rentre des courses du samedi matin, les journaux constituant le plus lourd de ses achats. Et arborant un large sourire, il va sans dire.

Les lectrices d’Anna Oneglia

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 9:10

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C’est à peine si je suis en mesure de voir de l’autre côté de l’allée piétonnière devant chez moi tant il neige et il vente. En fait, je devrais plutôt utiliser le bon terme et parler de rafales de neige. Le genre de température qui nous fait nous réjouir quand les courses sont faites et qu’on ne manquera pas de café. Autrement, il y a de quoi faire triste mine, car ce n’est vraiment par un temps pour mettre un chat dehors.

Ça va donc être une journée où je vais lire, écrire et écouter de la musique. Où je vais rêver aussi. Et bien entendu, faire et refaire du café. Et poster des billets. Et parce que c’est bien trop blanc tout ce que je vois que je choisisse l’une ou l’autre des six fenêtres, j’ai choisi les lectrices d’Anna Oneglia pour mettre un peu de couleur. Comme les livres en mettent sûrement dans la vie de chacune d’entre elles.

Le fauteuil

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:35

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La plupart des gens qui lisent le font partout, sans égard au décor et au bruit. D’autres ne lisent qu’au lit, que dans les longs trajets de métro, que dans leur bain ou dans leur fauteuil préféré, celui qui sert essentiellement à ça. Un fauteuil confortable comme semble l’être celui de la lectrice de la sculpteure Susie Chisholm. Le mien est dans ma chambre. C’est celui sur lequel je m’asseyais enfant, serrée contre mon grand-père qui m’enseignait les lettres, puis les mots, celui aussi que ma sœur et moi transformions en jeu alors que l’une était assise et que l’autre donnait des poussées dessus pour le faire tourner le plus vite possible à nous en étourdir.

Il a bien sûr changé d’allure depuis, puisqu’il est passé d’un revêtement brun foncé à un joli vert semblable à celui des péridots translucides. Mais il ne m’a jamais quittée et je ne vois pas le jour où ça arrivera. Il fait partie intégrante de mon univers quotidien comme de celui de mon univers de lectrice. Il est ce lieu des premiers mots, il est celui de ceux qui continuent de me faire vivre.

Lampe de chevet sur une lectrice

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:18

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Elle a décidé de lire avant de dormir et le sommeil est venu alors qu’elle a peut-être juste fermé les yeux pour imaginer la scène qu’elle venait de lire. Et la lampe de chevet est restée allumée, le livre ouvert. Et la lectrice de Philippe Lelièvre rêve. Peut-être à ce qu’elle vient de lire, peut-être à autre chose. Et quand elle s’étirera, qu’elle frottera ses yeux, elle n’aura qu’à reprendre sa lecture abandonnée au profit du sommeil et du rêve.

Prétexte

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 0:34

langley

Est arrivé à la lectrice de Walter Langley ce qui arrive à tous les lecteurs et à toutes les lectrices, régulièrement. On se dit qu’on va lire une heure et trois heures plus tard, nous sommes toujours là, livre ouvert.

Et pas de doute possible, c’est ce qui est arrivé à cette lectrice. Vêtue d’un tablier, elle a vraisemblablement cuisiné et dû se dire qu’elle allait lire pendant que ça mijotait, et a de temps en temps jeté un œil et brassé afin que ça ne colle pas. Si bien que le ragoût a mijoté, qu’elle s’est levée plusieurs fois livre à la main. Si bien que ça a mijoté le temps que ça devait mijoter et qu’elle a éteint le feu depuis un moment. Si bien que le prétexte de lire en surveillant son chaudron ne lui sert plus. La lecture a gagné et les heures ont filé.