Une lettre comme un morceau d’âme
Une lettre c’est magnifique et précieux comme un morceau d’âme.
[Anne Dandurand]
C’est peut-être la raison pour laquelle la lectrice de Lucius Rossi attache autant d’importance à celle qu’elle est en train de lire. Ce qu’elle tient ainsi, ce ne sont pas des mots sur du papier, c’est un morceau de l’âme et du cœur de celui qui l’a écrite. Pas juste des mots.
Et dans ceux qu’elle lit, elle voit l’âme torturée, déchirée, de celui qui a inscrit ces mots. Elle sent combien cela a dû lui être difficile d’en arriver à ce constat. Combien l’absence définitive qu’il a choisie n’est peut-être pas le choix qu’il aurait dû faire, mais qu’il s’est imposé, parce qu’il n’en a pas vu de meilleur au moment d’écrire. Et dans cette lettre qui est magnifique, même si elle sonne le glas de leur histoire, il y a quelque chose de très beau, de très généreux, même si elle a du mal à penser à cette éventualité. Il lui souhaite d’être heureuse sans lui. Non pas parce qu’elle n’est pas exceptionnelle, mais parce qu’il est, lui, dans l’impossibilité de la combler comme il juge qu’elle devrait l’être.
Et elle n’est plus tout à fait triste, car il y a quelque chose de courageux à ne pas partir sur la pointe des pieds. Pas tout à fait triste, mais si, tout de même un peu. Car il lui faudra vivre sans ce qu’ils s’étaient promis.