Lali

18 mars 2007

La lectrice au bain

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:31

alfred stevens 2

Plaisir double, pense sûrement la lectrice d’Alfred Stevens, plongée dans l’eau très chaude de la baignoire, tandis qu’elle a déposée à côté d’elle le livre qu’elle s’apprête à lire. Plaisir double que celui de profiter du plaisir d’être enfoncée quasi jusqu’au cou dans l’eau tandis qu’on peut en même temps se délecter d’un roman. Et même triple: on peut aussi rêver.

Les larmes d’une lectrice

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 22:24

mary bullock

Le futur n’est autre que du présent qui se précipite à notre rencontre.
[ Frédéric Dard ]

N’est-ce pas ce qui vient d’arriver à la lectrice de Mary Bullock que de voir le futur se précipiter alors qu’elle ne s’y attendait pas ? Elle qui se préparait à le rejoindre dans quelques heures et imaginait son futur proche comme celui de tendres retrouvailles n’avait pas imaginé une seule seconde que quelques mots allaient suffire à modifier ses plans. Mais on ne choisit pas toujours, la vie impose elle-même ses choix, et si ce n’est pas la vie elle-même, ce sont souvent les autres.

Ici, le futur qui se précipite n’a rien d’agréable, on le constate à la tête posée sur les genoux de celle qui vient de lire la lettre déposée à ses pieds. Mais parfois, c’est le contraire qui se produit. Souvent, ce qu’on n’attendait pas, qu’on n’osait pas espérer arrive soudainement. Et c’est la joie, pas toujours la tristesse.

Bien que dans le présent, nous sommes déjà dans un futur qui peut se décider en quelques secondes et dont nous pouvons être les initiateurs comme le subir. À nous de tirer le meilleur de ce qui nous arrive de bon comme de moins bon. Et dont nous comprendrons peut-être le sens un jour.

La lectrice et sa causeuse

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:43

miecznikowski

Quand on possède une causeuse et non un sofa trois places, il n’y a pas de meilleure position que celle adoptée par la lectrice d’Alicia Miecznikowski, la tête à un bout et les jambes sur le dossier à l’autre. Le vrai de vrai confort. Elle le sait, elle qui s’est installée ainsi voilà sûrement quelques heures et qui n’a nulle envie de se lever. Elle le sait bien, elle qui chaque soir squatte la causeuse comme lieu ultime de plaisir.

L’amant de la lectrice

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:39

mckenna

Ça commence par la précipitation, parce que trop de temps entre deux rendez-vous. Et ça se termine par l’homme qui regarde l’heure et qui dit que ça a encore passé trop vite. Elle connaît la chanson, voilà des années que c’est ainsi. Des années qu’ils ne sont deux qu’au lit, et quelquefois au concert, au théâtre ou au restaurant. Des années qu’ils vivent ainsi en parallèle, chacun ayant une vie ailleurs, des histoires d’amour, même. Des années qui font qu’ils finissent toujours par se retrouver, malgré tout. Presque instacts. Qu’ils se racontent, qu’ils partagent. Tout en sachant que ce qu’il y a entre eux est quelque chose de spécial, sans jamais le nommer, sans le briser non plus, malgré des absences parfois prolongées.

Et quand il la quitte, non sans l’avoir tendrement serrée contre lui, comme si elle était ce qu’il a de plus précieux au monde, elle se réapproprie les lieux, le sofa, le lit où il n’a jamais dormi. Et la lectrice de K. L. McKenna retourne au roman qu’elle lisait avant son arrivée.

Lire pieds nus

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:08

hilary rosen

La nuit est tombée sur la ville voilà un moment, bien avant qu’elle ne rentre. Et comme toujours, dès qu’elle a mis les pieds dans l’appartement, la première chose que la lectrice de Hilary Rosen a faite, après les manteau et les bottes retirés, a été d’enlever aussi les collants pour se retrouver pieds nus. Il n’y a qu’ainsi qu’elle soit bien. Elle a besoin de sentir sous la plante de ses pieds le plancher au même titre qu’elle a besoin de sentir sous ses doigts le papier. Se promener en chaussures chez elle lui semble aussi insensé que de lire avec des gants.

Une phrase qui prend toute la place

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 16:20

pierre poli

Plusieurs fois, elle a ouvert et refermé le livre. Mais c’est un de ces jours où elle n’y arrive pas, où trop de pensées s’agitent en elle pour qu’elle puisse trouver dans la lecture le plaisir habituel. la lectrice de Pierre Poli aimerait pourtant mettre de côté tout ce qui tourne dans son esprit, toutes ces questions qui l’empêchent de se concentrer sur les mots. Mais rien n’y fait. Une seule phrase qui gomme les autres, celles des livres, a pris toute la place et s’est insidieusement glissée en elle. Une phrase assassine. Dont il faudra bien qu’elle se débarrasse. Mais qui est là. Qui prend toute la place. Et réduit à néant tout un pan de l’horizon qui se profilait.

Un dimanche à la fenêtre

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 9:35

ann hardy

Ce qu’elle aime les dimanches, la jeune lectrice d’Ann Hardy. Pas de courses interminables dans les magasins pour faire les provisions pour la semaine, pas de cours de ballet. Et pas de devoirs, parce qu’ils ont été faits la veille. Une journée pour lire, pour traverser une partie de la pile, pour rêver. Il y aura les pauses repas, celle pour faire des biscuits avec sa mère, comme tous les dimanches, mais l’essentiel sera toutes ces pages qu’elle va dévorer, là, près de la fenêtre, son endroit de prédilection.