Lali

13 mars 2007

La question

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:21

joseph siffred duplessis

Elle a ce geste que nous avons tous. La lectrice de Joseph-Siffred Duplessis a laissé les doigts entre de deux pages le temps de répondre à son interlocuteur. Pas question de fermer le livre, pas question de mettre de glisser un signet. L’interruption sera brève, elle en a décidé ainsi. Oui, elle a ce geste que nous avons tous. Ce geste qui indique qu’on veut bien être dérangé, mais pas trop longtemps. Je dirais même que c’est un geste qui ne laisse aucun doute sur ce fait.

Mais pourquoi certains, alors qu’on a gentiment répondu à leur question, continuent-ils d’en poser alors que visiblement nous ne voulons que retrouver les pages retenues par nos doigts ?

La rue McGill avant le défilé

Filed under: Mon Montréal — Lali @ 19:39

ruemcgill

Tout fond pour nous faire croire à un printemps hâtif alors qu’il y encore une semaine, il faisait -24 degrés. Mais dans ce pays qui est le mien, il est bien trop tôt pour le printemps. C’est juste un avant-goût, un signe d’encouragement, car tant que la tempête de la Saint-Patrick n’est pas passée, l’hiver est là, sous-jacent, prêt à revivre. Il ne faut pas se laisser berner par les apparences.

Pourtant, les météorologues n’annoncent rien de tel dans les jours à venir, alors que la Saint-Patrick est dans quatre jours, que dimanche une parade va traverser la rue Sainte-Catherine d’ouest en est, une des plus importantes d’Amérique, d’ailleurs.

Moi qui n’aime pas la foule, moi qui fuis les rassemblements, j’aime pourtant cette fête où défilent des fanfares, des clowns, des joueurs de cornemuse. Et je pousse le jeu jusqu’à porter du vert, pour souligner mon appartenance aux Irlandais, à cause d’une arrière-arrrière-grand-mère du côté paternel, qui s’appelait O’Connor. Pourtant, c’est bien loin, tout ça. Mais comme quiconque a du sang irlandais, aussi dilué soit-il, j’en tire une certaine fierté, sans même savoir pourquoi.

Et peut-être ce dimanche irai-je me poster là, tout à côté de la rue McGill pour participer discrètement à la fête. La clémence du temps des derniers jours donne envie d’être dehors. De respirer, de danser dans la rue. Et en plus, ce serait l’occasion de faire des photos bien différentes que celles d’arbres couverts de neige. Des photos de rassemblement, de gens, de fête. Je vais finir par me tenter moi-même.

La course au livre

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 18:26

alan_flinn

Elle a mal boutonné son manteau et elle a couru jusqu’à la maison. Elle a presque lancé ses bottes tant elle avait hâte de se retrouver dans sa chambre. Il n’y a qu’au milieu de ses jouets, de ses peluches, de ses livres, de son bazar -dixit sa mère – que la lectrice d’Alan Flinn est vraiment heureuse. Il n’y a que son petit univers qui la comble.

Elle a couru pour retrouver ce pavé qui va la tenir des jours et des jours et auquel elle a pensé tout l’après-midi. Sa course lui a fait gagner cinq minutes de lecture. Ça valait bien la peine de sprinter, pense-t-elle en souriant.

La lectrice à la jambe repliée

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 11:43

andreeva

J’adore m’asseoir ainsi, une jambe repliée sous l’autre, comme le fait la lectrice de Natalia Andreeva. Et pas que sur un sofa ou un lit, comme ici, mais même sur une chaise de bureau. Et je suis si souvent assise de cette manière que j’ai fini par râper la peau de ma cheville à force de la frotter sur les différents tissus, particulièrement celui des chaises, à la maison ou au bureau.

Tant pis pour la peau usée sur laquelle j’applique quelque crème hydrante quand il m’arrive d’y penser. Car je suis si bien assise ainsi devant mon écran, à tenir un livre ou à noircir les pages d’un cahier que j’en oublie ma cheville.

La lectrice privilégiée

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:04

fanny rabel

Certains livres durent le temps de leur lecture, sans laisser de traces indélébiles. D’autres marquent un certain temps, parce qu’ils sont arrivés au bon moment et qu’ils ont ouvert les portes de notre univers.

D’autres, plus rare, durent toute une vie. Et peut-être est-ce un de ces livres que tient la lectrice de Fanny Rabel. Le seul qu’elle ait conservé et qu’elle relit ponctuellement. Le seul qui lui parle suffisamment pour qu’elle trouve dans chacune de ses lectures quelque chose de nouveau.

C’est une privilégiée. Beaucoup, toute leur vie, cherchent LE livre, celui qui changera leur vie, celui qui les accompagnera, sans jamais le trouver. D’autres ne se limiteront pas à un seul et posséderont quelques livres à ouvrir n’importe quand. LE livre n’existe pas, des livres qui sont LE livre pour certains, fort probablement.

La regarder

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:39

arellano

La lumière se pose doucement sur elle tandis qu’il fait de plus en plus en plus jour. Pour lui qui la regarde, c’est le plus beau des paysages. Elle, dans la lumière, faisant ce qu’elle aime.

Et tandis que la lectrice de Migdalia Arellano lit, il la regarde. Avec cet espoir qu’il pourra la regarder ainsi pendant des années. Parce que le bonheur, c’est aussi simple que ça.

Les préparatifs

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:17

Albert Lynch

Fait-elle comme nous faisions Chantal, Annemarieke et moi, la lectrice d’Albert Lynch, qui a abandonné ses livres le temps d’écrire une lettre ? Découpe-t-elle dans des magazines de jolies photos et des reproductions de toiles pour ensuite les coller sur le papier à lettres afin de le décorer ?

J’aime penser qu’elle fait ce que nous faisions, qu’elle prend le temps de tout préparer minitieusement et que l’image choisie donnera le ton à sa lettre.

La lectrice de Carl Vilhelm Holsoe

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 6:58

holsoe 1

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holsoe 2

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holsoe A

Et pendant des semaines, des mois, des années, il l’a peinte. Dans toutes les pièces, dans tous les éclairages. Habillée de clair ou de noir. Une lettre ou un livre à la main. Et pendant des semaines, des mois, des années, la lectrice de Carl Wilhelm Holsoe s’est laissée peindre.