Écrire dans la pénombre
Comme la lectrice de Thomas Pollock Anschutz, je déserte mes livres pour écrire. Comme elle, je n’éclaire pas beaucoup la nuit tombée pour ne pas troubler l’ambiance feutrée qui règne et à laquelle je suis sensible. Je suis dons dans une demi-pénombre quand j’écris le soir, même si je sais que ce n’est pas une bonne chose pour la vue, mais une excellente pour l’inspiration. Un éclairage brutal enlèverait beaucoup de plaisir à la chose, je crois. Comme si écrire s’adaptait à l’éclairage naturel.
Et si la pénombre me sied, avec un minimum de lumière, la clarté du jour me va tout aussi bien, même si cela veut parfois dire un ciel gris. Ou noir de l’orage à venir.
Ce que j’aime, c’est l’idée que le ciel, qu’il soit clair ou qu’il soit sombre, m’inspire différemment, mais m’inspire et ce, presque toujours. Et je constate que ce n’est pas tant la pièce qui a besoin d’être éclairée, mais la feuille sur laquelle l’encre glisse.