Aussi libre que moi
Je serais restée là, à l’écart, comme la lectrice de Catherine Mayet. Sans prendre de place, et même muette. Le temps que L. devienne libre de son temps, libre dans sa tête, libre de vivre une vie autre que celle des urgences et du travail qui s’empile, une vie autre que celle des soucis et des frustrations. Et je serais restée dans la marge le temps qu’il parvienne à cette liberté à laquelle il aspire et qui n’est qu’une question de quelques semaines, de semaines trop remplies, de semaines qui vont le bouffer, de semaines qui l’épuiseront, mais qui le mèneront au but qu’il s’est fixé, à cette liberté.
Oui, je serais restée entre parenthèses, mais il n’a pas voulu m’imposer cette solution, préférant s’isoler et se retirer de notre univers à nous. Et pourtant, malgré cette coupure qu’il s’impose pour ne pas perdre de vue ses objectifs et les mener à bien, je ne peux m’empêcher de penser que nos vies se croiseront à nouveau. Qu’un jour sa tête et ses heures seront libres. Et que peut-être je pourrai lui chanter ces mots d’une chanson de Calogero:
Tu peux venir te poser sur moi
Je ne veux rien t’imposer
Reste aussi longtemps que tu voudras
Si le voyage à mes côtés
Peut simplement te garder
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
Aussi libre qu’on soit
Si tu es comme je crois
Aussi libre que moi
N’aie pas à craindre de me bouleverser
Ce qui pourrait arriver
Je te laisserai sur ma peau
Te tatouer
À mon anneau t’accrocher
Et sans barreau te garder
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
Aussi libre qu’on soit
Si tu es comme je crois
Aussi libre que moi
Ne résiste pas à cette envie
Viens contre tout, contre moi
T’engager comme avec toi je le suis
Sans garde-fou et rester
J’ai fait le vœu de te garder
Aussi libre que moi
Si tu es comme je crois
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
Aussi libre qu’on soit
Si tu es comme je crois
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
{ad libitum}