Lali

2 mars 2007

Aussi libre que moi

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 21:11

catherinemayet

Je serais restée là, à l’écart, comme la lectrice de Catherine Mayet. Sans prendre de place, et même muette. Le temps que L. devienne libre de son temps, libre dans sa tête, libre de vivre une vie autre que celle des urgences et du travail qui s’empile, une vie autre que celle des soucis et des frustrations. Et je serais restée dans la marge le temps qu’il parvienne à cette liberté à laquelle il aspire et qui n’est qu’une question de quelques semaines, de semaines trop remplies, de semaines qui vont le bouffer, de semaines qui l’épuiseront, mais qui le mèneront au but qu’il s’est fixé, à cette liberté.

Oui, je serais restée entre parenthèses, mais il n’a pas voulu m’imposer cette solution, préférant s’isoler et se retirer de notre univers à nous. Et pourtant, malgré cette coupure qu’il s’impose pour ne pas perdre de vue ses objectifs et les mener à bien, je ne peux m’empêcher de penser que nos vies se croiseront à nouveau. Qu’un jour sa tête et ses heures seront libres. Et que peut-être je pourrai lui chanter ces mots d’une chanson de Calogero:

Tu peux venir te poser sur moi
Je ne veux rien t’imposer
Reste aussi longtemps que tu voudras
Si le voyage à mes côtés
Peut simplement te garder
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
Aussi libre qu’on soit
Si tu es comme je crois
Aussi libre que moi

N’aie pas à craindre de me bouleverser
Ce qui pourrait arriver
Je te laisserai sur ma peau
Te tatouer
À mon anneau t’accrocher
Et sans barreau te garder
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
Aussi libre qu’on soit
Si tu es comme je crois
Aussi libre que moi

Ne résiste pas à cette envie
Viens contre tout, contre moi
T’engager comme avec toi je le suis
Sans garde-fou et rester
J’ai fait le vœu de te garder
Aussi libre que moi
Si tu es comme je crois
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
Aussi libre qu’on soit

Si tu es comme je crois
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
Aussi libre que moi
{ad libitum}

Oui, certains roulent en hiver

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 17:10

bicyclettes

Il neige toujours. Les bicyclettes sont sûrement davantage enfouies sous une épaisse couche que plus tôt, lorsque je les ai photographiées. Les braves qui roulent l’hiver devront attendre quelques jours avant de sillonner la ville à vélo. Quoique ça reste à prouver. Car dans ce pays froid qui est le mien, il y a des gens qui roulent été comme hiver, que ni la glace ni les quinze degrés sous zéro, ni le vent ni la pluie n’arrêtent. Car dans ce Montréal des quatre saisons il y a des gens qui parcourent les kilomètres de cette vaste ville pour aller au travail ou ailleurs, ayant élu ce moyen de transport facilité par des pistes nombreuses.

Il neige toujours et dans quelques heures, elles seront peut-être ensevelies tout à fait. Mais je sais que demain je croiserai un de ces intrépides qui sera tout fier de son exploit en pleine ville sinistrée.

Une lectrice comblée

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 16:45

vangogh

En voilà une qui est comblée. Tout dans sa façon de lire indique le plaisir chez cette lectrice de Vincent Van Gogh. Il y a comme un sourire d’aise sur ses lèvres. Du moins est-ce ce que je perçois. Car finalement tout n’est toujours qu’impressions, qu’elles soient fugitives ou non.

Et je la sens d’autant plus comblée qu’il y a derrière elle un pan de livres qui attendent leur tour. Ce petit sourire n’est pas près de disparaître, je crois.

La lectrice au collier

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 13:08

albertandre

On peut imaginer que la lectrice s’est faite belle pour un homme. Qu’elle a mis un peu de rose aux joues et de rouge aux lèvres pour lui plaire, qu’elle porte un collier qu’il lui a offert. On peut tout imaginer à partir d’une toile qui se donne à vivre sous nos yeux.

On peut aussi imaginer qu’elle se donnera dans l’instant à cet homme qu’elle aime et qui franchira la porte. Et le livre que lisait la lectrice d’Albert André tombera au sol.

Neige de mars

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 12:54

neige070302-03

neige070302-01

neige070302-02

La neige se glisse partout: dans l’encolure des manteaux, dans les poches, et même dans les bottes. Les trottoirs sont à peine dégagés, ou l’ont été, mais la poudrerie a pris le dessus en semant de petites montagnes ici et là.

Mais c’est beau. Nul doute là-dessus.

La beauté est dans cette neige qui tombe, immaculée. Dans cette neige qui alourdit les arbres et les pas. Qui éclaircit le gris et donne aux autres couleurs de la vivacité. La beauté est dans ces flocons qui tombent, épars, plongeant la ville dans un doux engourdissement.

Combien de temps encore ?

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 10:43

van_que

Combien de fois commencera-t-elle cette lettre sans parvenir à la terminer, celle qui a mis de côté les livres pour écrire ? Combien de temps s’acharnera-t-elle à trouver les mots justes, comme tous ceux qui tentent de s’exprimer le plus clairement possible en ne perdant pas de vue l’objet, la raison propre de la missive ? Combien de jours encore la lectrice de Van Que cherchera-t-elle dans des souvenirs ceux précis qu’elle doit mentionner sans savoir si ce sont toutefois ceux qui toucheront ? Combien de feuilles seront raturées alors que les mots se rebelleront ?

Peu importe. Ce n’est que dans l’écriture de cette lettre qu’elle trouvera enfin la paix avec elle-même.

Regard de biais

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 10:22

anitaklein2

J’aime cette manière qu’ont les lectrices et les personnages d’Anita Klein de pencher la tête. Comme si elles regardaient le monde avec un angle. Comme si elles détournaient le regard sans perdre de vue le livre ou l’activité à laquelle elles s’adonnaient.

anitaklein1

Oui, décidément, j’aime ces lectrices qui jouent de séduction, sans calcul, presque avec innocence. Mais qui savent, comme toutes les femmes savent, que c’est dans les yeux que tout se joue.

Quand la neige tombe

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:55

cherylneave

Et l’univers se résume à ce fauteuil, aux livres sur les rayons, à la tasse de café, au chien qui veille. La tempête sévit dehors une fois de plus, mais la lectrice de Cheryl Neave ne sent pas sur son cou le vent. Elle est juste bien. Paisible.

La neige tombe, le ciel est lourd derrière la fenêtre, mais pour elle la vie est douce et chaude alors que le livre lui raconte d’autres vies, des ailleurs qui font rêver.

Changer, pourquoi faire ?

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 0:38

evanavarro

Et il faudrait qu’elle change ? Qu’elle se vende et qu’elle demande ? Qu’elle accepte de n’être qu’à un seul ? Et il faudrait qu’elle se plie aux règles qu’ils fixent ? Non. La lectrice d’Eva Navarro n’est pas de celles qui changeront. Il y a trop longtemps qu’elle vit comme ça, qu’elle est bien comme elle est. Il y a trop longtemps que les livres ont pris la place des hommes qui veulent la modeler ou qui s’amusent à la jauger et à la juger. Il y a trop longtemps qu’elle est bien dans sa peau, dans sa vie, seule dans son grand lit. Il y a trop longtemps qu’elle est heureuse dans cette vie qu’elle a adoptée ou qui l’a choisie.

Elle ne changera pas de vie pour un baiser, le plus doux soit-il. Elle ne se laissera pas convaincre de partager le quotidien avec celui qui la mène parfois à l’ivresse. Elle ne se figera pas dans ce qu’eux souhaitent, espèrent et attendent. Elle sera ce qu’elle est, sauvage la plupart du temps. Ce qui dérange profondément. Et désobéissante. N’en faisant qu’à sa tête. Bien décidé devra être celui qui tentera de l’apprivoiser. Car vite fait, dès qu’elle sentira une quelconque pression sur elle, elle laissera tout en plan et retournera au pays des livres. Et en emportera quelques-uns à la plage où elle ira seule. Comme elle le fait depuis des années.