Le peintre et l’écrivaine
Ils échangeaient des toiles, les commentaient. C’était leur jeu outre le désir qu’ils avaient l’un pour l’autre. Celle de Leslie Marcus dans laquelle elle se reconnaisait à cause des formes, du livre, lui avait beaucoup plu. Une parmi tant d’autres. Une de celles qui les a unis durant 55 jours.
Le peintre se laissait séduire par les toiles qu’elle lui envoyait. L’écrivaine se laissait séduire par les mots du peintre. Elle imaginait qu’il la peindrait un jour. Il souhaitait qu’elle écrive leur histoire. Mais une passion qui tourne court au bout de moins de deux mois se raconte-t-elle ? Et que pourrait-elle en dire celle qu’il a sortie de ses bouquins ? Qu’elle écrivait nuit et jour avant qu’un peintre ne vienne mettre le désordre dans sa vie et que ce désordre lui manque, que sa peau lui manque, et qu’elle fera ce qu’elle faisait avant, ce qu’elle a toujours fait, c’est-à-dire écrire ?
Il n’est pas certain qu’elle y parvienne, que j’y parvienne. Le regard troublant d’un peintre désormais absent a laissé mon corps en braises.