Lali

10 mars 2007

L’amatrice de dessins

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:07

jacques palyart

Elle a quitté ses livres quelques heures. Peut-être lisait-elle la biographie d’un grand peintre, ce qui a attiré la lectrice amatrice de dessins peinte par Jacques Palyart chez un artiste afin d’examiner les droites, les couleurs, les arrondis, afin de bien s’imprégner de ce qu’est le travail d’un artiste avant de retourner à sa lecture. Tout ça dans le but d’apprécier davantage ce qu’elle lit.

Il n’est pas impossible de plus qu’après de nombreuses questions visant à saisir les différences entre les matériaux, les techniques et les outils, elle reparte avec un croquis. J’ai envie de le lui souhaiter.

Un blanc-coca pour rêver

Filed under: Le plaisir des papilles,Mes histoires belges — Lali @ 22:50

peket

Parce que je veux croire que je vais partir et que je boirai du blanc-coca sur place dans trois mois et demi, je me suis servi un petit mélange bien wallon, à savoir du peket nature avec du coca.

J’étirais ma bouteille depuis mon retour en juillet 2005, mais ce soir j’avais trop envie de croire que je vais partir et je voulais ajouter du poids à cette foi en trinquant à celle-ci. Étonnant pour moi de me servir ainsi un verre d’alcool – dilué – alors que je suis seule. C’est ce que je me disais en regardant sur le comptoir une bouteille de vin ouverte il y a quatre semaines et que je n’ai pas touchée depuis.

Mais ce soir, je suis dans ma bulle, je rêve et j’écris et ce n’est pas un un blanc-coca qui va me faire perdre la tête. Ce sera différent le soir où j’irai à Liège à la Maison du Peket pour une dégustation de genièvre (l’autre nom du peket), car la carte en offre 250 différents, la plupart fruités. Ce soir-là, je risque de rentrer sur les rotules, mais bon je serai en vacances, si prétexte il faut!

Des notes, du rythme et du bonheur

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 22:32

scott cossu

Certaines musiques ressemblent à la douceur de vivre, à un coucher de soleil sur la mer, à la tendresse. C’est le cas de l’album Stained Glass Memories de Scott Cossu qui a tourné sur le lecteur toute la journée. Sans que je ne me lasse. Mélange de musique celtique, aux accents parfois folk, ce disque est souvent classé dans la section nouvel âge. Et pourtant, c’est tellement limiter cette musique en la répertoriant comme telle…

Car la musique de Scott Cossu, c’est la vie, c’est un world beat avec des racines universelles, avec un piano qui a des airs de ragtime et une guitare qui tire comme dans le blues dans Cajun Kitchen Blues. C’est aussi le vent du large qu’on entend dans certaines pièces comme It’s a wonderful life. Il n’y a que du bonheur ici. Des notes, du rythme et du bonheur.

De clarté et de noirceur

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:52

albert anker 1

albert anker 2

Qu’elle soit de noir vêtue et assise dans le noir ou en robe claire dans la clarté, la lectrice du peintre suisse Albert Anker reste aussi attentive. Elle est de cette race de lectrices qui ont toujours un livre sur elles. Et qui, dès qu’elles ont un peu de temps, peu importe le lieu, le sortent de leur sac ou de leur poche.

Lectrice avide, elle va ainsi de livre en livre, s’abreuvant à ces histoires qui la font voyager et percevoir une partie de ce qui constitue l’être humain avec tout ce qu’il comporte de constradictions. Et elle va ainsi de livre en livre, jamais rassasiée, dans le noir et dans la clarté, en robe noire noire et en robe claire.

Trente ans à écrire

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 21:33

joaquin mateo

J’avais quinze ans et j’écrivais des poèmes. Nuit et jour, jour et nuit. Lesquels je tapais ensuite à la machine dans un décor moins enchanteur que celui peint par Joaquin Mateo, mais qui dans mon esprit d’alors aurait été celui idéal pour l’écrivaine que je voulais devenir.

J’avais quinze ans et j’écrivais des poèmes pendant les cours de biologie, de chimie et de physique. Je passais mes journées à faire des rimes, à utiliser des mots savants que j’avais lus dans des livres. J’aimais particulièrement utiliser aux confins; je trouvais entre toutes cette image on ne peut plus poétique. Et dramatique, car c’est à cet âge-là qu’on l’est le plus.

J’avais quinze ans. C’était il y a trente ans. Et j’écrivais un poème qui s’appelait Adolescence retrouvée, comme si je l’avais perdue. Il m’arrive de sourire en relisant les textes de cette époque. Comme j’étais triste et mélancolique, comme je me réfugiais dans l’écriture parce que je me sentais incomprise. J’étais une adolescente, quoi !

Mais si je remonte ainsi dans le temps, c’est parce que je me rends compte que cette année signera un anniversaire. Mes premiers textes publiés auront trente ans dans quelques mois. Combien en ai-je écrits depuis? Je préfère ne pas compter. Entre les poèmes et les nouvelles publiés dans des magazines littéraires, les chroniques, les critiques dans d’autres revues, la pièce jouée et les deux romans pour enfants qui auront, eux, dix ans et tous les textes dans des cahiers, les débuts de roman, les poèmes qu’il faudra colliger un jour, les textes de chansons qui n’ont pas été chantés, les billets ici, ça fait bien de l’encre et du papier. Mais c’est peut-être aussi la preuve que pendant trente ans j’ai été vivante et que j’ai tenté de poursuivre ce rêve né de ce premier recueil collectif tiré à 700 exemplaires, dont il m’en reste deux seulement.

Du papier, des stylos, une machine à écrire même pas électrique et j’étais heureuse. Du papier, des stylos, un ordinateur et je suis toujours heureuse. J’écris.

La bonne position pour lire

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:03

linda horvay

Je sais bien qu’il n’y a pas de position ou d’endroit pour lire. Je sais. Mais quand je vois une lectrice allongée comme celle de Linda Horvay, j’admets que cette position est très, très confortable pour lire. Et elle le sait sûrement, cette lectrice.

Je l’imagine même en avoir tenté plusieurs avant de se décider pour celle-ci, qui était la toute première en fait, celle qui lui était venue spontanément. Comme si elle avait besoin de s’assurer que c’était bien la bonne. D’ailleurs, ne faisons-nous tous pas la même chose ?

Une lecture qui fait rougir

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:49

alexis grimou

Que peut bien lire la jeune lectrice d’Alexis Grimou qui lui fait ainsi les joues rouges ? Serait-elle en train de lire en cachette le journal intime de sa grande sœur dans lequel elle relate son premier baiser avec détails ou le trouble dans lequel la jeune fille s’est trouvée plongée ? Peut-être même y a-t-il là des choses qu’elle ne peut tout simplement pas comprendre parce que ces mots-là ne font pas partie de son vocabulaire?

Je m’aventurerais quand même à dire qu’elle lit des choses qui ne sont pas de son âge et qu’il va y avoir une jolie scène le jour où elle mentionnera négligemment un détail qu’elle ne peut connaître que si elle a lu le journal de sa sœur.

Samedi soir de lectrice

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:20

emmanuelleboblet

Les pâtes sont à gratiner, les CD sont choisis ainsi que le livre. La lectrice d’Emmanuelle Boblet a tout prévu. Rien ne la détournera de son samedi soir organisé avec minutie. Pas un coup de fil, rien. La soirée est elle et elle a bien l’intention de la goûter jusqu’au bout, même si elle s’endort sur sa chaise, le livre à la main.

Une grande partie du bonheur a été dans les préparatifs, dans le menu. Et dans le livre qui allait lui servir de compagnon. Elle a hésité longuement entre un de ceux de la pile des livres à lire et un à tirer des rayons. Un livre qu’on a lu il y a longtemps et qui nous rappelle d’agréables moments a gagné sur la nouveauté.

Rue de Furstenberg

Filed under: Ailleurs,Couleurs et textures — Lali @ 19:59

musee delacroix

Il faisait beau et chaud en cette première semaine de mars 1986 à Paris. Jasmine avait même mis les vêtements à sécher dehors sur son balcon du boulevard de la République, à Boulogne-Billancourt. Il faisait beau et nous nous promenions en t-shirt, apportant un pull au cas où. C’était l’été en plein mois de mars et je traînais dans Paris.

Un des bonheurs de cette escapade de dix jours a été la découverte du Musée Delacroix, rue de Furstenberg. Moins prisé que les musées plus imposants, moins publicisé aussi, on pourrait le rater si on ne voulait à tout pris y aller. Et j’en avais l’intention, surtout que le musée est au cœur du Quartier latin, là où je finis toujours par échouer.

Un escalier, dès le seuil franchi, mène au musée-atelier de l’artiste qui a peint Frédéric Chopin et George Sand, dont la liaison avait alimenté l’imaginaire romantique de l’adolescente que j’avais été.

chopin_delacroix

george sand

Pour le reste, je ne connaissais que très peu l’artiste en dehors du tableau La liberté guidant le peuple. J’allais donc découvrir. Et ce qu’on trouve au musée en dehors d’un décor d’un autre siècle, des objets qui faisaient le quotidien du peintre, ce sont avant tout des toiles ayant pour thème le Maroc qu’il avait visité en 1832. Une véritable découverte et une belle entrée pour vouloir connaître davantage le peintre.

À qui a envie d’autre chose que des files d’attente au Louvre ou ailleurs, voilà bien un lieu à voir. Pour découvrir un peintre. Et aussi parce qu’autour il y a suffisamment de terrasses et de cafés pour que cette expédition soit parfaite.

Les lectrices drapées

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 17:09

albert joseph moore 1

albert joseph moore 3

albert joseph moore 2

Qu’elles soient lectrices ou non, tous les personnages féminins du peintre Albert Joseph Moore ont en commun une tenue faite d’un drapé ou composée de l’addition de plusieurs.

Or, il y a quelque chose de sensuel et de terriblement attirant dans une telle tenue. Comme si les lectrices étaient prêtes à être déballées, je n’ose pas dire dédrapées – le mot n’existant pas, mais vous auriez tout de suite saisi. Oui, l’une comme l’autre sont une invitation à d’autres plaisirs bien moins chastes que celui de la lecture.

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