Lali

28 mars 2007

La lectrice au chignon

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:48

gribin 1

gribin 5

gribin 3

gribin 4

liz gribin 2

gribin 6

Elle a toujours les cheveux noués dans un chignon fait en deux temps, trois mouvements quand elle lit. C’est la seule solution qu’elle ait trouvé pour ne pas avoir le visage voilé par ceux-ci quand elle est penchée sur son livre. La lectrice de Liz Gribin a bien tenté de tenir son livre droit devant elle, mais elle n’aime pas cette position rigide.

Il n’y a que le cou plié, le corps penché sur le livre qu’elle a l’impression de vraiment entrer en lui. Et s’il lui faut pour cela ne pas laisser ses cheveux libres, qu’à cela ne tienne, il suffit de retirer trois ou quatre pinces et ils le redeviennent, le livre fermé.

La suggestion de la libraire

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:10

julio fossa calderon

Elle ne sait pas encore que de nombreuses heures ont passé depuis qu’elle a ouvert son livre. La lectrice de Julio Fossa Calderon n’a absolument rien vu d’autre de sa soirée que les pages de son livre. Elle a cru entendre la sonnerie du téléphone, mais le temps qu’elle réalise que c’était ça, celle-ci s’était éteinte. Et puis, elle n’avait pas envie de décrocher, de toute manière. Aucune conversation ne saurait remplacer son bonheur de ce soir alors qu’elle est sous le charme de ce livre que sa libraire lui a suggéré. Ce livre a été écrit pour vous, a-t-elle affirmé.

Demain, elle laissera un joli bouquet à sa libraire. Elle sent les choses, celle-là, mieux que bien des gens de son entourage.

Dégustation de chocolat

Filed under: Le plaisir des papilles — Lali @ 22:30

blochnoircognac

Il y a quelques semaines j’ai décrété qu’en dehors de faire la chasse aux lectrices, j’allais partir à la découverte de chocolats que je ne connais pas. J’ai un peu négligé cette idée pour me lancer dans la chasse aux lecteurs qui vont venir tenir compagnie à mes lectrices jusqu’à ce que dimanche, faute de ne pouvoir trouver à garer la voiture rue Saint-Denis, je propose à mes parents un arrêt chez Fleur de Sel, l’épicerie fine que j’aime tant rue Beaubien, en biais du cinéma, à mes parents.

Cet endroit n’est ni plus ni moins que la caverne d’Ali Baba de la gourmandise. Amateurs de chocolats, de vinaigres, de thés, de confitures et autres délices sont sûrs de ne pas sortir de là les mains vides. Une de mes trouvailles de ce dimanche et ma gâterie de ce soir (deux carrés seulement) : le chocolat noir au cognac de Camille Bloch. Ma langue a frémi de plaisir.

Le carnet

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 21:59

tim ford

Que note ainsi la lectrice de Tim Ford en lettres miniscules dans son carnet? Des phrases glanées au fil de ses lectures? Des recettes? Des numéros de téléphone? Les restaurants qu’on lui suggère? Ou alors se sert-elle de ce carnet pour écrire au fur et à mesure les phrases qui viennent à elle et qui lui serviront plus tard?

J’avais autrefois, il y a bien longtemps de cela, un petit carnet rouge à anneaux que je traînais partout et qui servait à tous les usages que je suppose à celui de cette lectrice. Il était toujours dans mon sac. Je recopiais ailleurs les débuts de poèmes ou les phrases tirées de mes lectures. Puis, j’ai préféré un cahier avec des feuilles quadrillées pendant une époque et le carnet rouge a été oublié. Enfin, presque. Je l’ai retrouvé récemment. Étonnamment, il y a encore sur une page, écrite à l’encre brune par Paul en 1982, la recette d’un ris de veau rissolé qu’il avait ramenée de Paris. Un poème écrit le même été alors que nous roulions vers Maisons-Alfort, Monique, Odile et moi, avec Thierry pour chauffeur. Des prénoms accolés à des numéros de téléphone qui ne me disent rien. Quelques dessins.

J’ai rangé le carnet dans la boîte. Comme le fera éventuellement celle qui note peut-être des impressions dans le sien, dans quelques mois, pour le retrouver des années plus tard.

Celle qui a troublé plus d’un homme

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:26

mastafayeva

Le livre que lit la lectrice de la lectrice de l’artiste d’Azerbaidjan Raida Mustafayeva raconte-t-il ce trouble qui naît entre un homme et une femme? Le raconte-t-il en de si belles phrases qu’elle est incapable de quitter son livre?

Elle qui a troublé plus d’un homme dans sa vie se demande-t-elle si le livre saura lui expliquer pourquoi le désir trouble s’envole comme il était venu, sans crier gare? Elle qui voudrait tant comprendre l’âme humaine va-t-elle trouver ce qu’elle cherche dans le livre qu’elle lit depuis des heures?

La lectrice en rouge sur fond rouge

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:12

ben benn

Elle est feu, elle est passion, même si elle paraît bien bien sage, ainsi assise sur sa causeuse, un livre entre les mains. Mais demandez-lui seulement ce qu’elle lit et la lectrice de Ben Benn va vous entraîner dans un monde que vous ne soupçonnez même pas.

Elle prendra le temps de vous narrer chaque détail d’une scène qui tient en une page si bien que ce que vous pourriez lire en un heure, si c’est elle qui vous le résume, en prendra six. Car la lectrice en rouge imagine ce qui n’est pas écrit, commente l’action, le drame qui se noue, compare avec une autre scène d’un autre livre. Car la lectrice sur le sofa ne se limite pas à ces seules pages qu’elle veut vous rendre passionnantes mais elle vous fait entrer dans son univers de lectrice, dans tous les livres qu’elle a lus.

Non, ne vous méprenez pas. Ce n’est pas parce qu’elles lisent, silencieuses, que les lectrices ne seront pas en mesure de vous entraîner dans leur monde qui est celui des mots qu’on dit.

Presque la même d’une toile à l’autre

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:32

masri 3

masri 2

masri 1

Elle a toujours été allongée. Appuyée sur un coude ou sur l’autre, le livre presque au même endroit. Là où la lectrice d’Albert Masri est différente est ailleurs, dans les couleurs, dans la technique, dans le choix du médium utilisé. Comme si l’artiste ne s’était jamais lassé de la regarder dans une telle pose. Et de la peindre autrement. Avec d’autres yeux et d’une autre manière.

Lire au grand air

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:25

robert todonai

Il fait un ciel qui donne envie de lire dehors. Il fait un soleil qui laisse présager une magnifique journée, un soleil peut-être pas aussi ardent que celui dont les rayons se posent sur la lectrice de Robert Todonai qui s’abrite sous sous ombrelle, mais un soleil qui donne tous les espoirs.

Et comme je rêve qu’il fasse juste assez chaud pour sortir avec deux pulls afin de pouvoir lire au grand air. Je sais que ça ne va plus tarder, car chaque jour les bancs de neige se diluent pour devenir des flaques d’eau. Ce qui alimente bien sûr mon désir que ça se fasse vite tant j’ai cette urgence d’être dehors à regarder la nature renaître. Un œil sur elle, l’autre sur mon livre.

Les sœurs

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 1:37

robert lewis reid

Elles lisent, côte à côte. Comme deux sœurs peuvent le faire. Comme je l’ai fait avec la mienne il y a bien longtemps de cela, au temps de notre enfance, en voiture ou à la plage. Une tête blonde, une tête brune, penchées sur les livres avec la même concentration.

Ces scènes sont imprimées dans ma mémoire alors que les années ont coulé sur nous, qu’elles ont accentué les différences déjà présentes entre nous. Différences dans notre façon de vivre et d’être, de concevoir le bonheur, mais liées à jamais et toujours heureuses de nous voir, bien que rarement.

La blonde est une scientifique, la brune une littéraire. La blonde aime que sa maison soit pleine de gens alors que la brune préfère la solitude. La blonde adore aller magasiner pour acheter des vêtements, tout le contraire de la brune qui accueille avec joie le résultat des ménages saisonniers de la garde-robe de la magasineuse. La blonde ne lit plus, la brune toujours autant.

Cette blonde, cette brune, ce sont nous, Monique et moi. Fières l’une de l’autre sans pour autant avoir des passions en commun. Présentes l’une pour l’autre quand le besoin se fait sentir. Même si le lien est préservé au quotidien par une mère aimante qui communique avec elles, qui transmet les nouvelles et qui sert souvent d’intermédiaire pour des messages, des invitations, le lien est là, indéfectible.

Nous ne lirons peut-être plus jamais côte à côte comme nous l’avons fait. Nous ne voyagerons peut-être plus jamais ensemble comme nous l’avons fait aussi. Nous n’irons plus au cinéma tous les dimanches comme nous le faisions adolescentes. Mais nous avons en nous le souvenir d’avoir fait tout ça et d’autres bonheurs, d’autres anniversaires à partager.

Comme Caroline de Fenêtres sur la cour en a elle aussi avec la sienne et à qui je dédie ces sœurs lectrices de Robert Lewis Reid pour ce si beau billet qu’elle a écrit sur ce qui unit les sœurs.