Le bestiaire du dimanche 5
Lézard
Couché sur une pierre
Léché par le soleil
Un lézard solitaire
Jouissait de son sommeil
Cette félicité
Fut de courte durée
Car une cacophonie bizarre
Transforma son rêve en cauchemar
À la ferme, non loin
Cinq joyeux canetons
Jouaient aux quatre coins
Dans l’étable à cochons
Le lézard déguerpit
Sans demander son reste
Fuyant tout ce bruit
Comme on fuit la peste
Combien de citadins
Aimeraient se voir lézard
Quand déjà il se fait tard
Ou quand vient le matin?
(tiré du livre d’André Vigeant, Le bestiaire d’Anaïs)
*toile de Christian Krohg
