Lali

17 septembre 2007

Histoires

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:48

barthelmes

Il aime sortir pour lire son journal. S’asseoir à un banc et s’imprégner de la vie autour. Les klaxons des voitures, des bribes de conversation, tous ces bruits de la ville. Irremplaçables. Qui donnent à sa lecture une musique de fond pour lui permettre de rêver. Enfin, rêver est un bien grand mot. Ce n’est peut-être pas tout à fait ça.

Le lecteur d’Andrew Barthelmes s’amuse. Il imagine. Il dessine des vies aux regards qu’il croise. Il invente des princes charmants aux demoiselles esseulées, une amoureuse au bout du monde à celui glisse une lettre dans la fente de la boîte, des enfants qui viennent le dimanche à celle qui traverse la rue, un rendez-vous galant à celle guindée qui fait des manières, un gâteau d’anniversaire à celui qui lorgne la vitrine de la pâtisserie, des ailes à l’enfant qui voit son ballon s’envoler.

Et la vie est là. Dans toutes ces histoires qu’il n’écrira peut-être jamais. Mais qui resteront peut-être plus vives dans sa mémoire que celles qu’on lui raconte et qui manquent si souvent de poésie.

Un commentaire »

  1. C’est son banc, sa place et son bout d’asphalte. Et que l’on ne vienne pas le déranger. Si quelqu’un fait mine d’approcher, il glisse son regard vers le journal qu’il tient toujours ouvert, et s’y plonge pour disparaître.
    Il ne vient pas là pour discuter mais pour voyager.
    Il a le choix. Il lui suffit de regarder attentivement les plaques d’immatriculation…
    Il part de Dublin ou de Stockholm, parfois plus vaguement de Pologne ou de Tchéquie ou encore il descend de Bruges ou d’Amsterdam et il conduit camions, voitures de sport ou guimbardes mal ficelées.
    Il a le choix.
    La seule chose dont il est sûr et qui ne varie jamais, c’est sa destination : là-bas vers le sud où il fait chaud. Et çà sent le thym, le romarin, la lavande, il chantonne et le soleil brûle jusqu’au soir sur la garrigue. A peine est-il arrivé au pays de Pagnol que la nuit tombe, il plie son journal, se lève et rentre à la maison.
    Demain il reviendra sur son banc, à sa place, sur son bout d’asphalte et… que l’on ne vienne pas le déranger. Si quelqu’un fait mine de l’approcher, il glissera son regard vers le journal qu’il tient toujours ouvert et il s’y plongera pour disparaître.
    Il ne vient pas là pour discuter mais pour voyager.

    Comment by Reine — 18 septembre 2007 @ 16:00

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