Lali

21 juillet 2024

En vos mots 900

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Déjà le 900e En vos mots! Signe que les années filent et que les mots fidélité et constance s’appliquent pour cette catégorie, animée ponctuellement par certains, régulièrement par d’autres, notamment Anémone et Armando, lequel peut affirmer avec fierté qu’il a participé à tous les numéros depuis le début de cette aventure.

Cette semaine, je vous propose de faire vivre à votre façon une illustration de l’artiste colombienne Laura Diez. Comme le veut l’habitude, aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain. Cela vous laisse donc plus que le temps nécessaire pour écrire quelques lignes et lire les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier.

D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent!

2 commentaires »

  1. Très joyeuse et bien éclairée par sa lampe, Anémone vient de se caler dans son fauteuil préféré, confortablement vêtue et un sourire rayonnant aux lèvres. Le soleil est déjà couché, et la guirlande qui orne le mur semble célébrer la fête nationale. De loin, elle a entendu avec plaisir le feu d’artifice. Cette guirlande de fanions colorés honore la joie et la vie chaque jour de l’année, mais elle a aujourd’hui particulièrement sa raison d’être. Anémone, comme chaque semaine, vient d’écrire son texte pour son amie Lali. Mais cette semaine est en réalité un peu particulière. Elle fête avec ceux et celles qui l’aiment la 900ème édition de l’une des charmantes rubriques créées par Lali, et si joliment nommée En vos Mots. Anémone s’est donc décidée à relire tous les textes qu’elle a écrits jusqu’ici pour cette plaisante chronique. Et il y en a un paquet. Il lui faudra certes y passer la nuit. Une nuit magnifique de fête et de célébration! Et, même si c’était le fruit du hasard qu’il concorde avec ce bel anniversaire, cela valait bien un feu d’artifice.

    Comment by anémone — 22 juillet 2024 @ 14:43

  2. Lisboa, 28 juillet 2024

    Ma chère B.,

    Même si la mémoire me fait défaut si souvent, je pourrais te dire le lieu exact où j’ai croisé, pour la première fois, il y a si longtemps, la couverture d’un bouquin dont le titre prétendait que les femmes qui lisent sont dangereuses.

    Ces mots, en couverture, ont fait leur nid dans ma tête et ils y sont restés jusqu’à aujourd’hui. Il faut que je te dise que depuis, j’ai acheté ce livre et qu’il m’arrive de le parcourir, de temps à autre, avec un gourmand délice.
    Bien évidemment, je n’ai jamais oublié ce meuble, plein de livres et d’autres babioles où il me semblait qu’un poétique désordre se foutait pas mal de la fine couche de poussière, caressé par la lumière d’un chaleureux soleil d’automne, où cette couverture avec une femme élegante et belle, assise à côté de quelques livres et de son chapeau, les jambes croisées et le menton appuyé sur sa main gauche, qui me regardait fixement, comme si elle était surprise de m’entendre murmurer comme un imbécile, Laure Adler…. Laure Adler… Laure Adler… tout en faisant abstraction de Stefan Bollmann. Pourtant lui aussi, là, impassible, devant mes yeux.
    Te dire combien je peux être maladroit. Parfois.

    Depuis, je t’avoue que j’y pense, chaque fois qu’il m’arrive de croiser une lectrice en guettant chez elle la dangerosité énoncée en couverture. Et cependant je ne peux que figer, avec mon appareil photo, un instant d’intimité qui deviendra, avec le temps, bien plus qu’un souvenir. À travers une image. Inaltérable et belle.
    Un image, comme tant d’autres qu’il m’arrive de regarder en me faisant la promesse qu’un jour, je ferai un album photo pour que la trace de celles qui lisent, empreintes d’un air paisible et absent, aux quatre coins de mes promenades, deviennent plus qu’un souvenir de quelques secondes. Une photo égarée. Mais l’image de l’instant où il me semble que la lectrice est protégée dans son monde où rien d’autre que les mots et les images qu’ils engendrent n’existent.

    Et, chaque fois, lorsque je plonge mon regard dans ces clichés devenus des images familières, je me souviens qu’un jour, il y a si longtemps, dans un meuble plein de livres où une fine couche de poussière semblait se moquer du temps qui passe…
    Il m’arrive de murmurer dans un presque silence que s’il est vrai que les femmes qui lisent sont dangereuses, alors ce ne serait pas moins vrai que je resterai un éternel amoureux du danger paisible de les voir à la fois si proches et si inaccessibles. Si femmes. Si libres. Et que, sans doute, c’est cela le seul danger. Mais pour qui?…

    Je t’embrasse.

    Armando

    Comment by Armando — 27 juillet 2024 @ 13:47

Flux RSS des commentaires de cet article. TrackBack URI

Laisser un commentaire