Lali

1 janvier 2023

En vos mots 819

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Pour ce premier En vos mots de l’année, je vous propose de donner vie à cette illustration de l’artiste italienne Simona Mulazzani, qui m’a beaucoup plu. Beaucoup, beaucoup.

Comme le veut l’habitude, aucun texte ne sera validé avant dimanche prochain, ce qui vous laisse amplement le temps d’écrire quelques lignes et de lire les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier.

D’ici là, bon début d’année à celles et ceux qui s’arrêtent au pays de Lali régulièrement ou à l’occasion, Ou même par hasard.

Que 2023 nous apporte un peu de lumière.

3 commentaires »

  1. Au pays de Lali
    Comme dans tous les pays
    On s’amuse on pleure on rit
    Il y a des méchants et des gentils

    Mais, aussi …

    ”Dans le Livre en 3D”

    Aux hauteurs perspectives sont les grands champs de neige
    aux hauteurs perspectives dans le Livre en 3D.

    Je lis, vous lisez, nous lisons, il lit dans la campagne de ces arbres à épingle
    où l’on met à sécher toutes les lettres alphabètes étendues sur un fil.

    Nous dépassons les flocons des elfes, suspendus, si légers,
    avec deux écharpes de mots qui s’échappent d’un côté :

    Ah, comme l’alpha ou l’oméga de l’enfant sait jauger l’horizon !

    Nous dépassons les flocons des elfes, suspendus, si légers,
    et avec deux écharpes de mots tombés qui se lézardent d’un côté :

    Ah, comme le A à Z de l’enfant sait réduire l’horizon !

    Aux dires des grands géants ignares
    sous le ciel blanc des lignes délavées du Livre.

    Et puis quoi ? N’y a-t-il donc plus aucune consonne
    ni aucune voyelle impossible

    pour s’évader d’un Livre lu relu ?

    Comment by Cavalier — 1 janvier 2023 @ 13:23

  2. Pedro était ce qu’on appelait un gars étrange. Voire bizarre. Du genre taiseux. Solitaire. On pouvait le croire timide, mais son ineffaçable sourire d’imbécile heureux, comme un rictus au coin de la lèvre, semblait dire le contraire. Il avait un peu de tout un peu, sauf de timidité. En tout cas, c’est ce que nous, ses collègues d’orphelinat, avions décidé.

    Une partie de nous penchait du côté du garçon bizarre, adepte de mutisme, qui n’aimait la compagnie de personne. Pire, Pedro semblait ne pas avoir besoin de la compagnie de qui et quoi que ce soit. Sauf de ses livres.

    Un bon tiers lui avait diagnostiqué un penchant solitaire taiseux. Sans plus. Ce qui était son droit. Puisqu’on s’accordait sur son air heureux, trahi par son sourire d’idiot chronique, un peu rêveur. Rien de bien grave au fond. Puisqu’on était tous d’accord qu’il n’était pas nuisible.

    Ni même à ses bouquins qu’il ne quittait pas des yeux et qui semblaient être ses seuls amis au monde. En tous cas, les seuls qui avaient grâce à ses yeux.

    Un après-midi de décembre, quelques jours avant Noël, rares étaient ceux parmi nous qui étaient retenus à l’orphelinat par manque de liens familiaux. Il y avait bien une poignée de vrais orphelins. Les autres étaient des enfants qu’on disait abandonnés et d’autres avec des parents incapables d’assumer leur rôle. La maladie pour les uns, l’alcool pour une bonne partie. La vie, quoi.

    Une après-midi de décembre donc, nous avions installé la crèche. Tâche qui n’avait pas éveillé le moindre intérêt chez Pedro.

    Alors, j’ai décidé d’aller le voir pour lui parler. Histoire de le ramener, ne fut-ce que quelques heures, dans le droit chemin.

    Je fus encouragé par son sourire accueillant. Rare chez lui. Maladroitement, je lui ai lancé : Alors Pedro, tu ne voudrais pas te joindre à nous un peu, au lieu d’être tout le temps, tout seul, plongé dans tes lectures?…
    Et, c’est alors, que d’une voix douce, presque confidentielle, Pedro m’a répondu :  

    Je ne lis pas, je voyage
    Je m’envole vers d’autres pays
    Au fil des mots, au gré des pages
    Je me fais de nouveaux amis 

    Je découvre d’autres lieux
    Sans ciel gris et sans nuages
    Où tous les enfants sont heureux
    Je ne lis jamais… Je voyage.

    Comment by Armando — 4 janvier 2023 @ 3:51

  3. Où est passée la tradition des cartes de vœux? On en recevait de toutes sortes, il n’y a pas encore si longtemps. Désuètes ou modernes, faites main ou achetées pour des œuvres, parfois en relief (« pop up » comme on dit maintenant). Parfois assorties d’un long texte donnant des nouvelles, et/ou remerciant pour une belle amitié et pour une attention fidèles au fil des ans. Parfois accompagnées d’un texte bref, plus conventionnel. Quelquefois mêmes mystérieuses, sans adresse au dos de l’enveloppe et dont la signature se révélait peu lisible.

    On en écrivait aussi. Beaucoup. Avec enthousiasme, et le moins souvent possible par devoir. Il arrivait qu’on ait oublié quelqu’un, qui se rappelait à nous par sa missive, et on lui réciproquait ses vœux. Il y a eu des années où on était très occupé, ou fatigué, où on attendait les souhaits pour y répondre. Il y a aussi les cartes qu’on remettait en mains aux personnes qu’on rencontrait pendant les fêtes. Les cartes qu’on envoyait déjà pour Noël, et celles qui pouvaient attendre la nouvelle année. Celles qu’on écrivait ou recevait in extremis autour du 31 janvier. Celles qu’on recevait ou envoyait en s’excusant (ou pas) pour le Nouvel an chinois. Celles qu’on ne recevait pas. Qu’on espérait. Qu’on avait cessé d’attendre. Celles de ceux et celles qui avaient arrêté d’écrire. Pour différents motifs. Parce qu’ils avaient arrêté de vivre. Ou ne savaient plus bien écrire, mains paralysées, yeux défaillants, esprits brouillés battant la campagne. Ou bien les timbres devenaient trop chers. Ou l’amitié s’effilochait, mais oui ça arrive.

    Bien sûr on reçoit à la place (pas toujours) des vœux par mail, parfois une carte virtuelle. Des souhaits par textos, et sur facebook. En pagaille même. Mais les cartes sur le buffet deviennent plus rares.

    Heureusement il y en a encore. Il ne faut pas que mettre au passé tout le texte qui précède. Robin a même reçu une carte pop up en forme de livre! Il ne se lasse pas d’admirer les animaux, les arbres, la petite maison en relief au centre du livre-carte qui ressuscite les prodiges de l’ambiance des fêtes et de l’hiver. Il l’a reçue de sa marraine, qui lui a écrit aussi dessus de jolis mots à la main, de sa belle écriture. Il se rend compte de sa chance. Ses amis n’ont reçu des voeux que sur écran.

    Moi je continue à écrire des cartes. Certains et certaines ne les attendent pas pour m’envoyer les leurs. D’autres continuent à me répondre. J’aime cette tradition. De même que les cartes postales de vacances, qui sont hélas une corvée pour certains. Ou celles qui célèbrent le jour de naissance.

    Comme Robin dont les yeux brillent, je vous souhaite de conserver votre cœur d’enfant qui s’émerveille devant les cartes de vœux qu’on reçoit, et devant celles qu’on choisit d’offrir. Ce sont des cadeaux que nous dédions aux autres et que nous nous adressons à nous-mêmes. Préservons la magie de la boîte aux lettres. Et pour les boîtes de certaines personnes qui habitent non loin, elles peuvent même accueillir parfois un petit présent. Elles ne sont pas là que pour nous apporter des factures, mais bien aussi des messages chaleureux d’amitié et d’amour. Je vous souhaite d’en recevoir, et de (re)trouver le plaisir d’exprimer par ce moyen votre tendresse à ceux et celles que vous aimez. Ce sont de simples gestes qui peuvent faire tellement plaisir!

    Comment by anémone — 4 janvier 2023 @ 7:36

Flux RSS des commentaires de cet article. TrackBack URI

Laisser un commentaire