Ce que mots vous inspirent 2091
La délicatesse donne à tous les procédés un charme inexprimable. (Félicité de Genlis)
*toile de Marilyn Boddewyn
La délicatesse donne à tous les procédés un charme inexprimable. (Félicité de Genlis)
*toile de Marilyn Boddewyn
si tu dessines par soustraction
il n’y aura rien à compter
reste debout et logique
reste derrière tes mains
l’air te traverse
tu n’es qu’un espace comme les autres
Jean-Simon DesRochers, Les espaces
*choix de la lectrice de John Wragg
Mais qu’est-elle donc en train de noter dans son carnet? C’est ce que nous saurons dans une semaine, et pas avant, car aucun commentaire déposé sur la toile de Lizzie Riches ne sera validé avant.
Un court poème, une nouvelle, un paragraphe, choisissez ce qui convient le mieux pour faire vivre la scène livresque de la semaine, et n’hésitez pas à visiter http://lalitoutsimplement.com/category/en-vos-mots/ pour lire ce que les envosmotistes habituels ou ponctuels ont écrit. Peut-être cela vous donnera-t-il envie d’écrire à votre tour? C’est ce que nous découvrirons dans sept jours.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!
même si le mot ne livre pas la pensée du mot
je garderai mon calme (je veux rester lisible)
voilà :
les pages forment les écrans le rêve
traversés de corps images
corps écoles et corps de rien
quand tu reprendras ton souffle
raconte-moi le temps si près d’hier
Jean-Simon DesRochers, Les espaces
*choix de la lectrice de Bradley Owen
le mot contenant tous les mots
n’habite pas la saison d’une tête
je ne peux rien sinon couvrir l’espace
remuer les eaux avec mes vents paraboliques
faire tomber le jour et ses lendemains
cacher une école dans les replis d’un drap noir
Jean-Simon DesRochers, Les espaces
*choix de la lectrice de Wada Eisaku
L’homme qui sait reconnaître les bornes de son intelligence est le plus près de la perfection. (Johann Wolfgang von Goethe)
*toile d’Arnold Böcklin
on te l’a dit
la terre dépasse ton idée du monde
la terre : une rivière sans berges
tu le découvres un matin de pluie
créature aux lumières lâches
égarée entre ses jeux et leurs espaces
Jean-Simon DesRochers, Les espaces
*choix de la lectrice d’Al Razza
La mission de l’art n’est pas de copier la nature, mais de l’exprimer. (Honoré de Balzac)
*toile d’Elizabeth Barnett
Donne-moi tes mains pour l’inquiétude
Donne-moi tes mains dont j’ai tant rêvé
Dont j’ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon propre piège
De paume et de peur de hâte et d’émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fuit de partout dans mes mains à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Qui me bouleverse et qui m’envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j’ai trahi quand j’ai tressailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d’aimer qui n’a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D’une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d’inconnu
Donne-moi tes mains que mon cœur s’y forme
S’y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
Louis Aragon, Les yeux d’Elsa
*choix de la lectrice de José Van Gool