Lali

5 décembre 2010

Un dimanche en mots 18

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 17:01

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ada udang di balik batu (indonésien)

Si un Indonésien vous dit ada udang di balik batu, vous risquez d’être surpris de découvrir qu’il vous explique qu’« il y a une crevette sous chaque rocher «. En fait, cette expression signifie que votre interlocuteur semble avoir des intentions cachées. En français, nous dirions qu’« il y a anguille sous roche »… ce qui n’est pas si éloigné.

Christopher Moore, Les plus jolis mots du monde, p.112

*toile de Fedir Pavlovych Bezverkhnyev

Un dimanche en mots 17

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 16:01

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saudade (portugais)

Une sorte de profonde mélancolie que seuls les Portugais sont censés comprendre. Selon Katherine Vaz… il s’agit d’« une soif des personnes, des époques ou des lieux qui nous manquent, si puissante que c’est justement l’absence qui devient la plus grande présence de notre existence. Plutôt un état qu’un simple sentiment. Dans son ouvrage de 1912 consacré au Portugal, le spécialiste littéraire et traducteur A. F. G. Bell explique quant à lui que « la célèbre saudade portugaise est un désir vague et perpétuel de quelque chose qui n’existe pas et n’existera probablement jamais, de quelque chose d’autre que le présent, un regard tourné à la fois vers le passé et l’avenir. Il ne s’agit de mécontentement actif ni de tristesse poignante, mais plutôt de mélancolie indolente et rêveuse.

Christopher Moore, Les plus jolis mots du monde, p. 40

*toile de Gerd Renshof

Un dimanche en mots 16

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 15:01

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kas nakharad posht-e man joz nakon-e angosht-e man (perse)

La traduction mot pour mot de ce mot est : « Nul autre que mon doigt ne me grattera le dos ». En d’autres termes : on peut tout faire dans la vie… à condition de ne compter que sur soi-même.

Christopher Moore, Les plus jolis mots du monde, p. 87

*toile signée Harriet Salt

Un dimanche en mots 15

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 14:01

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logom (suédois)

La culture suédoise pourrait se résumer en un mot : logom. Il désigne un état indéfini situé à mi-chemin entre deux extrêmes, « ni trop ni trop peu », « juste ce qu’il faut ». Il peut aussi bien s’appliquer à la température d’un bain qu’à la taille d’une veste. Mais ces traductions ne rendent pas tout à fait le véritable sens de ce mot. Le docteur Bengt Gustavsson, spécialiste de la langue suédoise, estime que c’est précisément cet esprit de logom qui permet à cette dernière d’être aussi stable tout en restant ouverte aux influences extérieures. Le mot fait également allusion au souci inconscient, et profondément ancré dans la mentalité nationale, d’éviter aussi bien les réussites ostentatoires que les échecs humiliants. Les Suédois tendent à fuir ce qui est trop voyant, à accepter les récompenses modestes et à savoir « jouer collectif ». Bref, à évoluer sans se faire remarquer.

Christopher Moore, Les plus jolis mots du monde, p. 67

*toile de Kay Stanford

Un dimanche en mots 14

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 13:01

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mamihlapinatapei (Terre de Feu)

On sait toujours lorsqu’un mamihlapinatapei vient de se produire. Il s’agit de cet instant où deux personnes, de chaque côté d’une table ou d’une pièce, échangent un regard durant lequel elles partagent quelque chose de privé et tacite. Lorsque chacun sait que l’autre comprend et approuve ce qui vient d’être exprimé. Il peut s’agit d’un moment de complicité amoureuse, mais également d’humour ou de bienveillance. Un terme aussi charmant qu’intraduisible pour décrire un silence très expressif.

Christopher Moore, Les plus jolis mots du monde, p. 142

*toile d’Antonio Capel

Un dimanche en mots 13

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 12:01

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ti pouchon (créole, Haïti)

Ce mot pourrait trouver sa place et être très employé dans les bars occidentaux. Il désigne un très beau jeune homme qui a la chance d’être également fortuné. Il ne suffit donc pas d’avoir belle figure pour être un ti pouchon.

Christopher Moore, Les plus jolis mots du monde, p.146

*toile de Floyd Hatcher

La suggestion du 5 décembre 2010

Filed under: Couleurs et textures,La suggestion du jour — Lali @ 12:00

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Mais que peut bien annoncer le journal que lit l’un des personnages peints par Édouard Vuillard? Serait-ce un article invitant à découvrir un bien joli lieu?

Un dimanche en mots 12

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 11:01

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taraadin (arabe)

En arabe, il n’existe pas de mot pour « compromis » dans le sens de
« parvenir à un arrangement par l’affrontement et le désaccord ». Mais il existe un concept beaucoup plus positif : le taraadin consiste à trouver une solution bénéfique pour tout le monde par consensus. On peut ainsi résoudre un problème sans que personne ne perde la face.

Christopher Moore, Les plus jolis mots du monde, p.81

*toile d’Ewan McClure

Un dimanche en mots 11

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 10:01

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karinthenkacker (allemand)

Un « chieur de raisons secs », c’est-à-dire un individu tellement pris par les petits détails insignifiants de l’existence qu’il passe sa journée à chier des raisins secs. Il se repère à des kilomètres — le journaleux poussif et agaçant ou le maniaque du classement qui remet constamment de l’ordre das le placard à dossiers, c’est lui. En somme, c’est un peu l’équivalent germanique du coupeur de cheveux en quatre français, sans parler de ces tristes sires qui maltraitent scandaleusement les mouches.

Christopher Moore, Les plus jolis mots du monde, p.19

*toile de Rosa Fedele

Un dimanche en mots 10

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 9:01

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nie dia wszystkich skrzypce grają (polonais)

Ce proverbe se traduit littéralement par : « Le violon ne joue pas pour tout le monde ». En polonais, « violon » se dit skrzypce et vient du verbe skrzyp qui signifie « grincer » ou « gémir ». Bien qu’il n’existe pas de traduction ou d’équivalent en français, nous connaissons tous l’épouvantable et douloureux crissement que peut produire un violon abandonné aux mains d’un débutant. La prochaine fois que vous verrez quelqu’un essayer de faire quelque chose dont il est incapable, vous pourrez toujours lui lancer que « le violon ne joue pas pour tout le monde ».

Christopher Moore, Les plus jolis mots du monde, p.49

*toile de Frederick Randolph Spencer

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