Celui qui a lu tant de poèmes
Il a lu tant de poèmes. Tant de poèmes que les siens lui semblent maladroits. Tant de poèmes avec les mots qu’il aurait voulu trouver et qui ne sont jamais venus à lui de si belle façon que ce soir seuls les vers de Natália Correia lui semblent justes pour lui dire ce qui lui brûle les lèvres :
Laisse courir
dans les couloirs secrets de ton corps
les chevaux vertigineux de tes désirs.
Eux seuls connaissent la destinée
que l’esprit voilé par des brumes honteuses
n’ose pas découvrir
Mes mains se cherchent sur ton corps
Pour saisir ta forme la plus complète.
Si tu pars, je garderai la robe
De ta nudité parfaite.
Mais ce que le poète d’Hervé Thibault ne veut pas toujours croire, même si elle le lui répète ad nauseam, même s’il voudrait la croire, c’est que tous les poèmes qu’il lui a dédiés seront toujours pour elles les plus beaux.
Un poème dédié par une personne chère sera toujours le plus beau !
Commentaire by Denise Rossetti — 12 octobre 2007 @ 9:22
Parfois,les écrits et les rêves aident à passer au travers d’un grand désert.Ils camouflent son côté aride et sombre et offrent, à certains, un oasis de tendresse qui leur redonne le goût de vivre.
L’oasis de Lali est une source d’humanité!
Bon samedi à tous!
Flairjoy
Commentaire by Flairjoy — 13 octobre 2007 @ 9:09
Dimanche 14 mai 2006
Il y a très exactement cent ans, je naissais. Que le temps passe vite! Cent ans! Qu’ai-je fais de toutes ces années?… Je suis seule, ici, chez moi, avec pour seul compagnon mon chat. J’ai donné la vie, sept enfants. Désormais tous morts… Ils n’ont pas eu de descendant, et je sais que, dès que je saurais morte, la famille du nom de Atlan disparaîtra à jamais… oublié de tous…
Quand je regarde ces jeunes d’aujourd’hui, je me dis qu’ils ont beaucoup changé. Ces choses que l’on appelle ordinateur il me semble, ils en ont tous un. Ils passent leur journée là-dessus. Enfermés dans leur chambre. Ils ne profitent pas de la vie. Ils ne se rendent pas compte que dans plusieurs années, ils seront sans doute comme moi; condamnés à passer le reste de leur vie dans un fauteuil roulant. Moi je ne peux plus bouger. Mes jambes ne peuvent plus me supporter. Je ne vois presque plus. J’ai atrocement mal, partout. Mes mains tremblent. Ma seule occupation est d’écrire, mais je serai bientôt dans l’incapacité de le faire. Je serai alors seule, assise, à attendre que la mort vienne me chercher. La seule chose ou je peux dire que j’ai eu de la chance, c’est la mémoire. Je me souviens de beaucoup de choses. Par exemple, je me rapelle comme si c’était hier, quand j’étais jeune et insouciante… J’allais avec mes amies, sur la plage. Nous restions des heures, on parlait, on courait sur le bord de l’eau, on riait, on s’aspergeait. On allait nager, on faisait des kilomètres sans sentir la moindre fatigue en nous. C’est durant ces moments de bonheur que j’ai rencontré l’homme que j’ai épousé par la suite, que j’ai aimé et que j’aime toujours, bien qu’il ne soit malheureusement plus là. Il est décédé il y a maintenant 20 ans. C’est horrible d’avoir cent ans, on voit tout notre famille s’éteindre, un à un. On souffre de les voir mourir, on souffre car on vieillit. J’ai connu tellement de choses! La guerre, la paix, le progrès… tellement de choses… Maintenant, je m’en vais à mon tour, je pars pour ne plus jamais revenir, je meurs…
Je voulais quand même te dire, très cher journal intime, merci. Merci d’avoir été là, merci de m’avoir écoutée quand tout allait pour le pire, merci d’avoir supporté mes mauvaises humeurs, mes colères, et enfin merci de m’être resté fidèle et d’avoir été mon seul véritable ami depuis que toutes les personnes que je connaissais ne sont plus là. Voilà le seul mot que peut écrire des centaines de fois mon stylo sans jamais s’en lasser, merci!
Et maintenant je te laisse en paix. Peut-être qu’un jour, quelqu’un te lira.
C’est aujourd’hui que je me sens partir, je sens mon corp s’envoler. Ce 14 mai 2006, je m’en vais, je meurs…
Adieu
Adieu
Commentaire by Morgane — 13 octobre 2007 @ 13:57
« … ce que le poète d’Hervé Thibault ne veut pas toujours croire… c’est que tous les poèmes qu’il lui a dédiés seront toujours pour elles les plus beaux. »
Mais malgré ses doutes, il continue de lui écrire. On ne faire pas taire les Muses, surtout la sienne !
Commentaire by Reine — 13 octobre 2007 @ 15:54
Bonjour à tous et à toutes,
Je suis tombée sur par hasard sur ce site et je trouve que les textes qui y sont écris sont magnifiques. J’ai 14 ans et j’aime beaucoup lire et écrire des poèmes et des textes. Et je vois que les messages, jusqu’à maintenant, parlent de solitude et de vieillesse, j’ai juste voulu mettre ce texte que j’avais écris car ce sujet me tiens particulièrement à coeur. Je ne voudrais pas être « hors sujet » sur ce site ou un peu « décalé », mais étant donné que je vois que vous écrivez bien, pourriez-vous me donner un avis sincère s’il vous plaît? Et dites moi tout de suite si ce n’est pas vraiment le but du site car je viens de le décourvir hier.
A bientôt…
Morgane
Commentaire by Morgane — 14 octobre 2007 @ 8:47
Bienvenue au pays de Lali, Morgane!
Ravie de trouver une jeune écrivaine parmi nous… et avec l’espoir que tu écriras encore et souvent et que tu participeras à En vos mots.
Je te laisse gambader au pays de Lali, t’y faire ta place.
Écris, écris, écris!
Commentaire by Lali — 14 octobre 2007 @ 9:18
Bienvenue Morgane,
Je me réjouis de lire tes mots, tes poèmes au pays de Lali.
A bientôt
Commentaire by Denise Rossetti — 14 octobre 2007 @ 11:52
Morgane
viens aussi souvent que tu as envie nous délecter de tes mots. Sais-tu qu’il y a une rubrique « En vos mots » où tu pourras écrire un texte chaque semaine?
Bisous
Commentaire by Armando — 14 octobre 2007 @ 12:34
Bonjour Morgane,
Ecris ! Pour ton plaisir, pour le nôtre, pour le mien !
Commentaire by Reine — 14 octobre 2007 @ 16:50
Merci beaucoup pour cette accueil chaleureux! J’écrirai et je vous lirai aussi souvent que je le pourrai.
A bientôt!
Commentaire by Morgane — 15 octobre 2007 @ 12:48