Un certain Paul Darrigrand

Je n’en avais pas fini avec Philippe Besson. Il a fallu que je me plonge dans le deuxième tome de ses trois romans autobiographiques sans tarder. Et je n’ai pas été déçue. En fait, je suis chaque fois séduite par la plume de cet écrivain, par sa façon bien à lui de nous livrer les émotions de ses personnages. Et c’est particulièrement bouleversant quand il parle de lui et de ce qui l’a uni à un certain Paul au début de la vingtaine, un homme marié. Une liaison qui lui fera se demander : « Est-ce que je compte ou est-ce que je suis accessoire? Est-ce qu’il y a un peu d’amour, est-ce qu’il pourrait y en avoir un jour ou tout n’est-il pour lui qu’un dérivatif, un divertissement? Pourrait-il être ébranlé dans ses certitudes, ses habitudes? » Une question qui est en tout point semblable à l’une de celles que je me suis posées plus d’une fois dans ma vie. Et à laquelle je n’ai quasi jamais été en mesure de répondre tant je demeurais dans ma marge et dans le flou en ce qui concerne ce que je vivais. Peut-être parce que : « si peu aura été dit en mots dans cette relation, tant aura été dit en gestes ».
Un certain Paul Darrigand est un roman émouvant, d’autant plus touchant qu’il ne concerne pas seulement la vie amoureuse de l’auteur, mais aussi la maladie et la peur d’en mourir. Je ne tarderai sûrement pas à lire le troisième volet. Donc, à suivre.