Les vers de Benoît 3
Sieste
J’entends la vie qui s’éloigne
par la fenêtre un scooter joue sa partition d’insecte
des pneus chuchotent une pluie éteinte
la voisine siffle un air nerveux, parfait, inventé
les oiseaux de la discrétion dans la présence habituelle
les avions qui ronflent dans la moiteur
et des voix des voix
j’entends la vie qui s’approche
ce sont tes pas qui se mêlent à mon sommeil tout proche
je rêve de la vie avec toi
celle-ci
nul besoin
de là-bas
je rêve
toute crainte endormie
de l’autre côté de la fenêtre
la ville repose
Benoît Chaput, Les jours sans tain
*choix de la lectrice de Vasile Ion