Lali

29 août 2012

Voix tchèques 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Je vais le soir

Je vais j’avance le soir dans une ville étrangère
les paumes largement dépliées
j’aspire l’haleine des acacias
m’incline devant les portails des maisons étrangères
le crépuscule m’accompagne dans la ville étrangère
en prenant une teinte verte
les yeux s’assombrissent le cœur bientôt s’arrête
au comptoir d’un snack
je vais j’avance le soir dans une ville étrangère
m’assieds dans un bureau de change sentimental
devant la glace en or du snack
un petit bossu rajuste son chapeau et sa cravate
tandis qu’un soldat déjà enlace la taille
d’une jeune fille large
je vais j’avance le soir dans une ville étrangère
des fleurs de soie sur les boulevards
des rêves à jamais sans terme
renforcent l’étrangeté des portes fermées

Jan Hanč, Anthologie de la poésie tchèque contemporaine 1945-2000

*choix de la lectrice de Charles Baugniet

La dame des livres

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 20:15

Tout le monde semble s’accorder à dire que La dame des livres est un très bel hommage aux bibliothécaires itinérants. Et à ça je ne peux m’opposer, puisque Cal, le héros de cet album destiné aux jeunes, finit par prendre goût à la lecture, alors qu’au départ cela ne l’intéresse pas, pas plus que les études, tout ça grâce à l’arrivée de la dame des livres dans sa vie.

Ce qui m’a par contre agacée est la langue utilisée, calquée sur un anglais parlé, laquelle ne ressemble à rien et encore moins à une langue française qui s’entend, ce qui donne au livre quelque chose qui sonne si faux que nul enfant ne pourra se reconnaître dans cette façon de dire les choses. Du moins, nul enfant de chez nous.

Fallait-il vraiment pour rendre ce livre accessible le traduire d’une langue qui ressemble à du slang à cause de certaines contractions de mots en une langue aussi caricaturale? Je ne le crois pas. Je ne peux donc pas, en toute logique, vous encourager à lire La dame des livres. Vous risquez d’être victime d’un agacement semblable au mien.

Lire à l’abri

Filed under: Mon Montréal,Scènes livresques,Signé Lali — Lali @ 16:51

Quelle belle invention que l’abribus!

Place Jacques-Cartier, avant la foule

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 10:41

La place Jacques-Cartier, c’est d’abord et avant tout un lieu animé où on mange sur les terrasses, alors qu’amuseurs publics attirent visiteurs de tous âges, mais pas à cette-heure-ci…

À 7 heures du matin, la place appartient à des oiseaux dont je ne connais pas le nom…

Ce que mots vous inspirent 742

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

La difficulté ou l’obscurité d’un sujet n’est pas une raison suffisante pour le négliger. (Alexis Carrel)

*toile d’Irwin Crowe

28 août 2012

Voix tchèques 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Concerto de Bach

Le matin, je n’ai jamais dormi longtemps;
les tramways me réveillaient
et aussi mes propres vers.
Me tirant du lit par les cheveux,
ils me traînaient jusqu’à la chaise
et m’obligeaient à écrire
dès que j’avais fini de me frotter les yeux.

Relié par une douce salive
aux lèvres du singulier instant,
je ne pensais point
au salut de mon âme misérable;
plutôt qu’un bien-être éternel,
je désirais un bref moment
d’éphémère plaisir.

En vain les cloches me soulevaient du sol;
j’y adhérais de mes dents, de mes ongles.
Il était plein de parfums
et de provocants secrets.
Quand, la nuit, je regardais le ciel,
ce n’est pas le ciel que je cherchais.
Je m,effrayais plutôt de trous noirs
béant quelque part au fond du cosmos
et plus effrayant encore
que l’enfer lui-même.

Mais j’ai pu entendre des sons de clavecin.
C’était un concerto
de Johann Sebastian Bach
pour hautbois, clavecin et instruments à cordes
D’où venait-il? Je l’ignore.
Mais ce n’était pas du sol.
Même si je n’avais pas, alors, bu de vin,
je titubais légèrement
et dus me cramponner
à ma propre ombre.

Jaroslav Seifert, Anthologie de la poésie tchèque contemporaine 1945-2000

*choix de la lectrice de Delphin Enjolras

Des haïkus superbement illustrés

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:49

Il est des livres qui sont tellement beaux qu’on ne se lasse pas d’en tourner les pages au hasard pour le simple plaisir de laisser le sort décider de ce que nous allons lire. Tel est le cas des Haïkus mis en images par Catherine-Jeanne Mercier, qui enseigne le dessin dans les écoles d’art et qui a contribué en tant qu’illustratrice à quelques albums destinés aux enfants.

Un cœur formé de cailloux pour illustrer ces mots de Kyoshi :
Vent d’automne
Dans mon cœur
Combien de montagnes et de rivières

Des carrés, des couleurs, des taches, des paysages pour en illustrer d’autres. Ou alors des textures pour un haïku de Soseki :
Jardin au crépuscule
Sans allumer la lampe ni tirer le volet
Je reste à contempler les fleurs

Ce ne sont là que quelques exemples des poèmes choisis par Catherine-Jeanne Mercier, tous évocateurs à plus d’un titre et auxquels elle a su donner un deuxième envol en quelques coups de crayon ou de façon plus développée.

Le résultat est un bel objet et un bel hommage à l’art du haïku. Un livre à offrir ou à garder pour soi, ou les deux.

Un pont, des bateaux, une plage

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 16:16

Un pont : le pont Jacques-Cartier.
Des bateaux : ceux du port de plaisance de Montréal.
Une plage : la toute nouvelle plage de l’Horloge.
Ne me reste plus qu’à aller m’y asseoir…

Les fleurs du Jardin Nelson

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 10:23

C’est encore au cœur du Vieux-Montréal, place Jacques-Cartier, que je vous emmène aujourd’hui, avant que tout ne s’anime, alors que les pavés viennent tout juste d’être aspergés, afin de vous faire découvrir les fleurs du Jardin Nelson, abritée par une maison qui a 200 ans cette année et dont je vous invite à découvrir l’histoire et l’intérieur ici.

Ce que mots vous inspirent 741

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d’être heureux. (Marc-Aurèle)

*toile de Pol Magis

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