Au bout de la rue, l’été 1976
Petite marche pour la pause de 15 h que je ne prends pratiquement jamais. Pas bien loin: je ne suis pas du genre à étirer une pause si jamais je la prends. Quelques pas jusqu’au bout de la rue ou jusqu’à l’hôpital. Dans le second cas, avec un but précis: un grand café vanille française du Tim Hortons.
Sur la route du retour, avant d’arriver au bureau, se dressent fièrement les pyramides olympiques, celles qui ont logé les athlètes il y a 30 ans avant de devenir des logements. Chaque fois je souris. Nadia et moi avions le même âge à l’été 1976. Et comme bien d’autres, venus de partout, c’est là qu’elle habitait. Ne me demandez pas pourquoi je salue encore ce lieu où habitait la petite fée des jeux. Je le fais. Et je ne me demande pas pourquoi. Les pyramides sont là, au bout de la rue, paysage quotidien et immobile. Preuve irréfutable de mon adolescence dans ce Montréal qui ne cesse de changer.