Lali

18 juillet 2006

Même à 88 ans, je serai folle des livres

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:14

leslie_naveh

Et si je n’avais pas aimé les livres, aurais-je autant aimé chercher? Aurais-je eu cette curiosité maladive? Aurais-je aimé voyager autant en vrai que dans ma tête ou par les cartes postales?

Et si je n’avais pas aimé les livres, que serais-je devenue? C’est bien une des choses que je suis incapable d’imaginer, moi qui possède pourtant une imagination débordante et qui invente des vies aux gens croisés aux terrasses ou dans les autobus.

Une vie où je n’aimerais pas les livres? J’ai beau chercher, rien à faire, je n’arrive pas à voir la scène. Il faudrait d’abord retirer les sept bibliothèques du salon. C’est dire qu’il ne resterait que peu de choses. Et si ensuite on vide aussi les quatre du bureau, qu’on enlève la pile à côté du lit et celle à même les draps, il ne restera presque plus rien à part des CD, des cassettes et des 33 tours ici. Où que je regarde, il y a des livres.

Je n’ai aucune idée de ce que c’est que de pas vivre sans livre. Par contre, je sais ce que c’est d’être dans un lieu où livres, magazines, journaux ou même catalogues sont absents. Ça m’est arrivé il y a quelques années chez une amie de ma sœur. Un bel appartement où tout est bien rangé et ou rien ne dépasse, et surtout pas un livre. C’est là que j’ai connu ma première crise d’angoisse: impossible de respirer. J’ai compris quelques heures plus tard qu’appartements aseptisés et absence de livres ne m’allaient pas du tout.

Je préférerai toujours les piles de livres. Et je veux bien devenir une vieille dame à chapeau rouge, les lunettes au bout du nez — comme c’est déjà le cas— si c’est pour pouvoir continuer à lire. La guillerette lectrice de Leslie Naveh m’ouvre les portes d’une vieillesse heureuse… parce que livresque. Je ne la vois pas autrement qu’ainsi.