Voix d’Argentine 3
Déjà vu
Une femme se déshabille dans ma mémoire
cependant que dehors la ville resplendit
ou qu’il pleut et qu’il fait froid
Une femme lave ses cheveux noirs à l’eau de mon enfance
il se crée peu à peu une distance
Sa peau est douce et fraîche comme la caresse du matin
sa voix se fait lointaine
Une femme me rejoint
le premier sein découvert
le premier sein caressé
Cependant que dehors resplendit la mémoire
Rodolfo Alonso
(extrait de Poésie argentine du XXe siècle d’Horacio Salas)
*choix de la lectrice de Chelin Sanjuan