Elle souhaitait ce soir terminer le roman entamé il y a quelques jours. Mais la musique l’appelait. Et plus particulièrement cet album qu’elle écoutait inlassablement quand elle était adolescente.
Tout est moche dehors. Il y a du café et des scones sortis du four qui n’attendent que moi. J’aurai peut-être même le temps de lire un peu avant de commencer ma journée de télétravail.
Ce n’est peut-être pas LE bonheur, mais il en a le goût.
Il y a quelque temps que j’ai lu La dame du Ritz, mais j’ai, semble-t-il, oublié de vous parler de ce roman que j’ai tout simplement dévoré.
La
dame du Ritz, c’est Blanche Auzello, l’épouse du directeur du Ritz, à
Paris, un des personnages secondaires et énigmatiques du roman de
Philippe Collin, Le barman du Ritz, que j’ai lu tout récemment.
Blanche, de nom de jeune fille Rubinstein, est née à New York dans une famille juive. Actrice à l’époque du cinéma muet, elle traverse l’océan et s’installe à Paris. C’est là qu’elle fait la connaissance d’un prince égyptien, avec laquelle elle entretiendra des liens intimes une grande partie de sa vie, même après son mariage avec Claude Auzello, lequel est loin d’être un mari fidèle. Mais tous deux semblent très bien vivre cette situation particulière, et là n’est pas le sujet du roman.
C’est son rôle au sein de la Résistance qui est au cœur de ce roman inspiré de faits véridiques. Mais pas que cela. En effet, la vie quotidienne au Ritz occupé par les Allemands a une place tout aussi importante, de même que tout ce qui se rapporte aux faits et gestes de Claude Auzello. La femme du Ritz prend quelques libertés avec l’Histoire, on s’en doute. Mais il le faut si on souhaite écrire un roman d’atmosphère et non un roman uniquement axé sur les faits.
Il est rare que je lise rapidement en ce moment. Or, j’ai lu quasi d’une traite La dame du Ritz. Comme on lit un roman policier. Parce qu’on veut savoir comment tout cela va se terminer. Blanche sera-t-elle arrêtée? Comment réussira-t-elle à s’en sortir? Et son amie Lily?
Qui s’intéresse à cette époque et plus particulièrement à l’Occupation de Paris devrait tout comme moi ne sera pas être en mesure de déposer le roman très longtemps. À chaque fin de chapitre, on a hâte au suivant!
Quand je serai installée dans la maison familiale, donc quand j’aurai fini le tri de ce que je tiens à conserver de celle-ci et de mon appartement, ce qui va prendre des mois, aurai-je envie d’avoir des cactus comme dans mon premier appartement? Ceux de mon bureau n’ont pas survécu à mon absence pendant la pandémie… Mais je n’éloigne pas cette idée de mon esprit!
C’est fou tout ce que je retrouve ces jours-ci en raison du tri qui occupe quelques heures par semaine en vue de mon déménagement/aménagementuel dans la maison où j’ai grandi. Livres, CD, citations, bouts de phrases notés en vue de les réutiliser dans des nouvelles ou des poèmes, illustrations livresques et quelques textes plus longs.
Probablement qu’un peu de tout cela se retrouvera au pays de Lali. Pas tout, forcément, car il y a des phrases sans intérêt dans le lot et des idées qui me semblaient intéressantes sur le coup, mais qui ont perdu de leur attrait.
C’est signe que je vais mieux, comme me l’a dit mon amie Marie-Francine il y a quelques jours. Elle sait à quel point j’aime les livres, l’écriture, la musique, les images. Elle sait combien le pays de Lali m’est cher et même vital. Mon père le savait aussi, lui qui veille sur moi, comme il l’a toujours fait, même si autrement depuis trois mois aujourd’hui.
L’être et l’œuvre d’art se rencontrent silencieusement, presque en catimini, à l’instar d’un premier rendez-vous, sans clameur ni sunlight. (Marco Iodoli)
Il m’arrive de regarder des tableaux pendant un long moment, cherchant comment je pourrais bien y entrer et ne plus en bouger. Comme si c’était possible. Comme si certains rêves pouvaient prendre corps. Ce fut le cas quand j’ai vu cette scène inspirante peinte par l’artiste canadienne Fatima Karashaeva.
Lire pendant des heures serait bien plus agréable que travailler ou ranger.