Lali

19 avril 2007

Le lecteur prêt à distraire une lectrice

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:24

pendergrast

Le laisserais-je ainsi lire des heures durant sans aller le déranger alors qu’il s’offre, nu, à mon regard ? Si un tel lecteur se trouvait dans mon champ de vision, allongé dans mon lit, je ne suis pas du tout certaine que je resterais là, loin de lui, avec un livre. Une heure, oui, je pourrais. Plus ?

Le lecteur de Kerry Pendergrast est bien plus qu’un lecteur. C’est un lecteur qui cherche à distraire une lectrice de son livre.

2 Comments »

  1. Un jour, il y a dix ans peut-être, j’ai lu un beau texte de Marcel Moreau, un poète belge de l’amour bourru, de l’indélicatesse et l’urgence des sentiments. Cela s’appelait “Insensément, ton corps”. Un petit livre qui se lit en deux heures à peine. Deux heures de trop pour moi. Pour toujours, deux heures de trop.
    J’ai participé, je crois, à la précipitation de son épuisement en stock, chez Cadex, une petite maison d’édition. Il est introuvable aujourd’hui. Je l’ai offert quelques fois, à des amies… (on n’offre pas Moreau à des amis…)
    Et, un jour d’été (je me souviens, c’était aux abords de l’Abbaye de Rochefort, là où se brasse la meilleure bière trappiste de mon pays), je me suis mis à le lire tout haut pour une proche trop lasse pour envisager de le lire secrètement de son côté
    C’est ainsi que j’ai découvert le pouvoir de la lecture à haute voix.
    Ne vous méprenez pas… ce pouvoir agissait sur moi et pas sur elle… :-))

    Depuis, j’éprouve une joie rare à lire à haute voix. Pour mes petits enfants d’abord, pour qui j’ajoute le frisson et le froid, l’aventure et l’insouciance… mes petits qui me rappellent à l’ordre lorsque je m’écarte du texte pour transformer l’histoire.
    Depuis, j’ai lu pour quelques unes de longs textes ou de belles envolées. J ‘ai lu les mémoires d’Hadrien, Belle du Seigneur, Auster ou Roth… Cent petits récits goûteux… D’autres choses curieuses ou rares. J’ai connu de mes auditrices l’agacement énervé ou l’abandon complice. Le partage des émotions silencieuses ou le rejet des envies sauvages.
    Je vous dis ceci sur le plaisir de la lecture parce que, je pense, vous pouvez en comprendre le bonheur.

    Commentaire by Porte-paroles — 20 avril 2007 @ 7:07

  2. Tiens, on dirait que le temps se réchauffe du côté de Montréal…
    hi hi hi!
    J’aime bien ces couleurs « Gauguines » mais moi, je ne sais pas pourquoi… je préfère les toiles de « lectrice prête à distraire un lecteur » !
    un jour peut-être …

    Commentaire by Vesuvio — 21 avril 2007 @ 5:10

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