Le charme des voix enfantines
Elle a sorti la chaise berçante sur le balcon pour lire, mais en fait elle saute une ligne sur deux. La lectrice de Diana Lee se laisse distraire par les voix des enfants plus bas, par leurs jeux, leurs rires.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle avait hâte, si hâte, tellement hâte au printemps. Les voix des enfants jouant au ballon lui manquaient, d’autant plus que celles-ci avaient été décisives dans le choix de l’appartement il y a des années de cela. Elle voulait vivre dans un endroit où les gens étaient heureux. Et ce qui l’avaient frappée et ravie à cette époque, au moment de la visite de l’appartement vide, avait été d’entendre ces voix enjouées, rieuses. Exactement ce dont elle avait besoin. Et tant pis si la cuisine était petite. Et tant pis si le balcon était minuscule. Les voix montaient jusqu’à elle et elle allait s’en délecter.
Avril signifiera toujours pour elle non pas le retour des hirondelles mais celui de ces voix enfantines qui donne à l’endroit où elle vit un air de fête au quotidien.