Happy (radio) days
Et c’est le sourire quand on met la main sur un CD qu’on savait posséder mais dont on avait oublié l’existence même s’il nous avait enchanté des heures durant au moment de sa sortie, en 1999. Et quel joli titre que Happy radio days pour rassembler ces mélodies d’un autre temps qui font rêver.
Des classiques comme « The typewriter », « Smoke gets in your eyes », « Begin the beguine » ou « Cherry pink and apple blossom white » qui avaient dû enchanter mes parents bien avant moi ont des airs de fête dans ces arrangements de Michel Legrand dirigeant le London Studio Orchestra. Et dire que je me souvenais plus de ce CD !
Y aurait-il trop de livres, trop de CD, trop de cassettes et de 33 tours dans cet appartement dont je pourrais ne jamais sortir si jamais je devenais ermite parce que j’ai tout ce qu’il me faut ? Même une méthode pour apprendre l’italien que je vais ressortir ces prochains jours. Et du café, bien entendu.
Qu’on me reproche d’être dans ma bulle, je n’en ai cure. Qu’on me demande d’expliquer pourquoi je m’échappe de la vie des gens qui minent mon moral sous prétexte que je les laisse tomber, alors qu’ils ont besoin de moi, je ne fais pas fi de ces reproches. Mais je m’échappe quand même. Je ne veux plus dans ma vie de ces ruineurs de levers de soleil ni de ceux qui, là où il y a une mince couche de gris clair, rajoute trois couches de noir. Oui, je m’échappe. Je disparais au détour de la rue des aventures qui sont miennes. À 45 ans, j’ai connu suffisamment de trahisons, de ruptures, de mensonges, de manipulations, pour reconnaître les signes précurseurs et filer à toute vitesse loin de tout ce qui fera que je pourrais me rendre coupable de quelque chose dont je ne suis pas responsable.
Je me connais suffisamment pour savoir qu’à une « amie » qui éteindra ma joie ou tentera par tous les moyens de le faire – et c’est arrivé -, je préférerai un livre ou un CD, un bain plein de mousse ou un café liégeois, le soleil qui se pose sur ma peau ou la première neige de l’hiver. Les années de tristesse m’ont appris à ne plus – ou le moins possible si je peux y faire quelque chose – laisser entrer dans ma vie ce qui pourrait faire à nouveau de moi la consolatrice de tous les cœurs blessés, la super Lali de service pour résoudre à peu près tout ou – et surtout – celle qui prendra tout sur ses épaules pour que l’autre aille mieux et qui elle, ira mal après.
Voilà que je ferme la parenthèse sur ce sujet que j’ai mis maintes fois sur le tapis. Je ne vous expliquerai pas les raisons. Juste qu’on a encore voulu me tirer en arrière et que l’élastique a brisé. Et que celui-ci m’a projetée sur la piste de danse qu’est le plancher de bois du salon pour danser sur les arrangements de Michel Legrand. Happy (radio) days.