Lali

2 novembre 2025

En vos mots 967

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Alors que je viens de valider les textes déposés sur les deux précédents En vos mots, qui ont été publiés avec un certain retard en raison des problèmes du blogue en cours de résolution, je vous propose cette semaine de donner vie à cette toile du peintre victorien William Gale, que j’ai finalement choisi pour vous après bien des hésitations. Puisse-t-il donc vous inspirer!

Comme le veut l’habitude, aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain. Vous avez donc plus que le temps d’écrire quelques lignes après avoir lu les textes qui me sont parvenus pour animer les précédentes scènes livresques. C’est avec plaisir que nous vous lirons.

D’ici là, bon début de mois et bon dimanche à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent.

2 Comments »

  1. Je viens ici chaque jour, comme attirée par un aimant. Cela me fait mal, très mal, mais c’est plus fort que moi, mes pas m’amènent ici quotidiennement. Je laisse alors mon regard se perdre dans le lointain de l’océan. Et j’ai peine à t’imaginer loin, toi que je sens à chaque instant si proche de moi, toi qui me parles dans le silence et dans le bruissement du vent.
    Pourquoi ce besoin de revenir sur ce rivage, puisque je ressens ta présence autant que tu es absent?
    C’est ici, sur cette plage, que nous jouions à nous poursuivre, enfants, à ramasser des coquillages, à nous baigner en toute innocence. Puis un jour, c’est ici que sans même le savoir, suspendant nos rires, nos bouches d’eau salée se sont jointes tout simplement.
    C’est ici que tu m’as fait serment que tu m’aimerais toujours, et que tu m’épouserais à ton retour. De mon côté j’ai promis de t’attendre. Et je t’attends toujours.
    C’est d’ici que tu t’es embarqué, comme tant de fois, dans ton costume de matelot dans lequel je te trouvais si beau, même s’il t’arrachait à moi.
    J’ai patienté, comme lors de tant d’autres voyages précédents. Un jour il est apparu que tu ne reviendrais plus, pas plus qu’aucun membre de ton équipage. Je n’ai pu y croire. Et c’est probablement pour cela que je reviens sans relâche sur cette grève. Elle contient nos souvenirs, et aussi notre avenir. Celui auquel je ne peux renoncer.
    C’est pourquoi aussi peut-être, au bout d’un certain temps, je me détourne des flots, ne pouvant plus leur faire face. C’est sur terre que nous devions vivre nos meilleurs moments. Et que désormais je poursuis l’aventure seule. Bien jeune pourtant pour ne subsister que de rêve. Je caresse le collier de corail que tu m’as ramené de l’un de tes voyages. Si notre existence tient maintenant du songe, sa présence à mon cou, elle, est bien palpable. Tu avais dit alors, rieur, tout en me l’attachant avec soin pour ne pas accrocher mes cheveux : «C’est en attendant la bague!».

    Commentaire by anémone — 4 novembre 2025 @ 13:36

  2. Je me suis demandé si la fille aux mille livres en avait fini avec les démons de ses nuits blanches. Avec toutes ses larmes versées, sans les montrer à son miroir, de crainte qu’il lui renvoie un visage inconnu.

    Je l’ai maintes fois imaginée perdue dans un poème de Nerval, dans les mots de Noémie Alazard, ou dans une chanson de Brel, ou Sting. Tous ces The long and winding road qu’on entend la nuit, en solitaire, à dessiner des étoiles, les yeux fermés. Comme savent si bien le faire les enfants seuls, qui s’endorment épuisés, dans leurs banlieues sans âme.

    Je connais la morsure de ses mots. Lorsqu’elle répond à l’amour qu’on lui porte et à la bienveillance par des « tu me fais chier ».
    Ces mots qu’on dit, et qui taisent notre tendresse. Les blessures nous apprennent la prudence. Et à retenir ces gestes tendres qu’on aimait tant faire, et qui nous manqueront tant désormais. Même si…

    Même si on se remet à tout vouloir effacer et tout reprendre comme si de rien n’était. Sans mémoire. Juste pour se dire qu’aimer est toujours plus fort. Que ceux qui aiment reviennent de tout. Et que le jour où notre cœur ne battra plus, il continuera de battre encore, un peu, dans le cœur de ceux qui nous aiment.

    C’est sans doute pour tout cela, que lorsque que la perspective de les revoir s’approche, on compte les jours, et il y a comme une ancienne chanson qui s’envole dans la tête : « Il y aura du soleil, des abeilles et du miel… ».

    Et on y croit.

    Commentaire by Armando — 5 novembre 2025 @ 22:09

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