Lali

10 mars 2024

En vos mots 881

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Alors que nous venons de passer à l’heure d’été en Amérique du Nord, je vous propose cette semaine de nous raconter en vos mots ce que cette scène livresque signée Katarina Branisova évoque pour vous.

Comme le veut l’habitude, aucun texte ne sera validé avant dimanche prochain. Vous avez donc plus que le temps d’écrire quelques lignes d’ici là, en vers ou en prose, car il n’y a pas de règles au pays de Lali, et même de lire les textes déposés sur l’illustration de dimanche dernier.

Sur ce, bon dimanche et bonne semaine à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent.

2 commentaires »

  1. Lisbonne, 17 mars 2024

    Ma chère B.,

    Depuis quelques jours se promène dans ma tête la voix d’Eva (Killutat) qui murmure « Où s’en vont mourir les rêves, tous ceux que l’on enchaine… » La voix grave et profonde d’Eva, née à Berlin, qui a chanté principalement en français, s’est endormie à Montréal, en 2020, à l’âge de 76 ans. Nos vies sont de drôles de voyages. On sait où elles commencent, jamais où elles s’en vont.

    Il va falloir que je te dise qu’avec les années j’ai appris à vivre éloigné de la frénésie du monde. Là où les gens s’acharnent à imposer la certitude de leurs opinions. Il n’y a rien de pire que la certitude des opinions. Qui sont autant de basses pulsions humaines qui ne doivent rien à l’intelligence. Par manque d’énergie j’ai fui tous ceux qui trouvent que les points sur mes i sont trop ronds, trop effacés, trop de travers ou trop de quelque chose d’autre qui ne leur plait pas. Et ils tiennent à le dire. D’un doigt inquisiteur têtu et bien tendu. Triomphants heureux de leurs opinions. Plus acerbes que le savoir.

    Je voudrais te dire que je me suis, ainsi, tissé un monde rempli de musiques et de quelques mots que poètes et autres rêveurs ont couché dans des bouquins pour qu’ils vivent, un jour, dans le cœur et les rêves de ceux qui les lisent.

    J’ai pris l’habitude de me lever avant l’arrivée du soleil. Puis je vais dans mon jardin cueillir une fleur que je dépose, chaque matin, à la fenêtre du monde, pour que quelqu’un puisse, à son réveil, esquisser un sourire. Puis je survole les nouvelles du monde. Je pense aux gens que j’aime, à ceux qui me manquent, à d’autres que j’ai perdus. Et je me dis qu’ils font probablement pareil à leurs réveils. Je m’attarde sur la magie d’une voix. Parfois j’ose la grande musique. Et les yeux fermés je vole, comme Jonathan Livingstone le goéland, seul dans l’univers. Mon univers.

    Je vole du regard quelques mots d’un livre qui traîne. Je perds mon regard dans la nuit qui, doucement, se laisse enlacer par la lumière jusqu’à que Monsieur Soleil pointe son nez. Et je me dis que le tout premier matin du monde a dû ressembler à celui-là. Puisque, il me semble, que chaque matin est le premier.

    Je t’embrasse.

    A.

    Comment by Armando — 16 mars 2024 @ 7:41

  2. Les vacances sont là,
    Même si c’est l’automne.
    Loin du temps des lilas,
    Mais nullement monotone.

    Quelques jours de congé,
    Elle peut lire enfin.
    Pleinement se reposer
    Loin du bruit quotidien.

    Le vent laisse entendre
    Un tout léger friselis
    Et on voit, couleur cendre,
    Gémir quelques courlis.

    L’eau mire le paysage
    Dans une belle symétrie,
    Raccord avec l’ouvrage
    Qu’en silence elle lit.

    Comment by anémone — 16 mars 2024 @ 8:50

Flux RSS des commentaires de cet article. TrackBack URI

Laisser un commentaire