Lali

18 septembre 2016

En vos mots 493

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

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Il lit toute la journée. Il ne peut pas en être autrement, cela fait partie de son travail. Mais il arrive des moments où il ne fait pas lire les noms et les adresses des destinataires de lettres, de colis, de magazines et de cartes postales. C’est ce que laisse supposer l’illustration de Shana Greger que je vous propose de faire vivre. En vos mots. Comme vous le faites dimanche après dimanche.

Serez-vous nombreux à relever le défi? C’est ce que nous saurons dans une semaine et pas avant, au moment de la validation des textes.

D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!

3 commentaires »

  1. Il ne lisait pas tout,
    Dans les journaux.
    Seulement les titres.
    Les titres accrocheurs.
    Les titres au semblant révélateur.
    Les titres comiques.
    Les titres trompeurs.
    Les titres en majuscules,
    Les titres en gras, ou en couleurs.
    Les articles complets,
    Il ne les lisait pas.
    Ou entre les lignes.
    Pas le temps,
    Ou mieux à faire.
    La tournée à avancer.
    Et si quelqu’un le surprenait?
    Les photos, il les regardait,
    Avec la légende en dessous,
    Qui donnait envie parfois
    De lire la suite de l’article.
    Mais il s’en tenait à la une.
    Le journal devait rester plié,
    Vierge de toute trace
    De lecteur indélicat,
    Peu méticuleux de surcroît.
    L’actualité d’ailleurs
    Ne l’intéressait pas.
    Ou très peu.
    A la télé, oui, ou à la radio,
    Mais pas quand il fallait faire l’effort
    De déchiffrer le texte.
    Cependant il arrivait
    Que soit piquée sa curiosité.
    Il lisait alors avidement,
    Et se trouvait tout en émoi,
    Attentif ensuite toutefois
    A bien recoller l’enveloppe.
    La tâche était plus facile,
    Quoique le plaisir plus court
    Et bien dénué d’audace,
    Avec les cartes postales.

    Comment by Anémone — 18 septembre 2016 @ 12:22

  2. « Ah ! Enfin quelqu’un !
    Bonjour !
    Oui c’est à toi qui viens d’ouvrir ce journal que je m’adresse et à qui je souhaite le bonjour !
    Je ne prends pas ombrage des premières lignes que tu viens de lire sur le journal de la Mémé d’en face, mais bien au contraire je t’assure que j’en suis ravie !
    Tu as l’air étonné, mais je suis tellement heureuse que quelqu’un s’intéresse un peu à moi.
    Tu viens simplement de me sortir de cette indifférence générale que l’on m’adresse !
    Oui je ne suis qu’une simple Pub sur un canard tu vas me dire, mais crois moi cela est désolant de voir tout ces lecteurs qui lisent un tas de choses stupides qu’ils appellent les nouvelles du jour.
    Mais nous pauvre Pub, même pas un coup d’œil, on ne daigne même pas parcourir une ligne.
    Alors merci de m’avoir consultée même épluchée enfin je me sens considérée.
    Ah bon tu m’abandonne ?
    Comme ça, balancée dans cette affreuse boite aux lettres et demain ce sont les boueux qui vont me donner l’extrême onction.
    Adieu Facteur !
    Pourtant tu avais l’air shimpa !»

    Pierre

    Comment by 10Douze27 — 18 septembre 2016 @ 16:26

  3. Depuis plus d’une dizaine d’années que je connaissais M. O’Connor. Un homme toujours pressé. Avenant et affable, mais pressé. Il est vrai qu’il avait une quantité considérable de courrier à distribuer chaque jour et depuis qu’à la Poste ils ont installé leur foutu système de rentabilité sous couvert de la modernisation, le temps de M. O’Connor et de ses collègues était compté au minute près.

    C’est pour cette raison que ce matin-là, surpris par le temps qu’il accordé à la lecture de son journal, je n’ai pas pu m’empêcher de l’épier par la fenêtre. Mais donc que diable retenait son attention?…

    Probablement qu’une nouvelle restructuration à la Poste, ou un décès de quelqu’un d’important ou un attentat quelque part. Je me suis dit que cela ne pouvait être que quelque chose d’important, pour l’obliger à s’attarder de la sorte, comme si le temps n’avait plus d’importance.

    Je me suis empressé de prendre mon journal et promener mon regard par les gros titres de la première page. Aucune nouvelle ne m’a paru importante. En tout cas au point de m’arrêter plus de trois minutes sur cette foutue première page. Puis, en regardant mieux au bas d’un long plaidoyer sur ces gens qui transportent par tous les temps les bonnes et les mauvaises nouvelles, et que si souvent on ne voit pas, j’ai lu Sarah O’Connor, stagiaire.

    Le premier article de la fille de M. O’Connor venait d’écrire son premier article. Et il était là, avec les honneurs de la première page. De quoi lui remlplir le coeur de milliers de souvenirs et lui faire oublier tout le reste…

    Comment by Armando — 20 septembre 2016 @ 7:33

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