Lali

31 mars 2013

En vos mots 312

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Pour l’En vos mots de ce dernier dimanche de mars, le premier de l’heure d’été pour le continent européen, j’ai eu envie de vous offrir une scène livresque différente de toutes celles auxquelles vous avez eu droit jusqu’ici.

C’est ainsi que j’ai pensé à l’artiste tchèque Barbara Issa Wagnerova, à l’imagination débordante, que je vous invite d’ailleurs à visiter.

Puisse sa toile vous inspirer quelques lignes. En vers ou pas. Il n’y a pas de règles au pays de Lali. Et comme le veut l’habitude, les textes déposés seront validés dans une semaine et pas avant.

D’ici là, bon dimanche et joyeuses Pâques!

3 commentaires »

  1. Benjamin m’a dit
    Que pour déguiser son ennui
    Il s’inventait des nuits d’été
    Des berceuses pour les fées
    Et que quelquefois il racontait aux nuages
    Ses plus beaux rêves, jolis voyages

    Benjamin m’a dit
    Que pour mieux vivre sa vie
    Il écrivait des histoires secrètes
    À l’encre bleue des poètes
    N’ayant pour seule fortune
    que les reflets d’argent de la lune

    Benjamin m’a dit
    Qu’il n’avait pas d’autres amis
    Que la tristesse solitaire des anges
    Et des livres accrochés comme du linge
    Qui rêvaient d’être un jour caressés
    Par des petits enfants émerveillés

    Benjamin m’a dit
    Que la vie est comme un fruit
    Qu’on déguste chaque jour
    Et que puisqu’il n’y aura pas de retour
    Nous avons le tort de grandir
    De ne pas nous voir vieillir

    Benjamin m’a dit
    Que vivre n’est qu’un cri…

    Comment by Armando — 4 avril 2013 @ 10:50

  2. SUR LE TOIT DU LIVRE

    Aux hauteurs perspectives sont les grands étendages, aux hauteurs perspectives du livre du matin.

    Je lis, vous lisez, dans la ville des grandes maisons à épingle, où l’on met à sécher les lettres sur un fil.

    Nous dépassons la bure du Monarque, suspendue, toute brunie, avec deux écharpes de mots qui s’échappent, du côté :

    Ah, comme le geste de la femme sait jauger l’horizon !

    Nous dépassons la bure de la Reine, suspendue, toute brunie, avec deux échardes de mots qui lézardent, à côté :

    Ah, comme l’évasion de l’homme sait réduire l’horizon !

    Et peut-être que la proportion ne range-t-elle pour la femme que la hauteur de l’homme, et qu’elle ne soit perdue. Qu’elle ne soit jetée aux vents.

    Aux pleurs des grands géants ignares sur le ciel bleu des lignes délavées du livre.

    Et puis quoi ? N’y a-t-il donc plus aucun toit pour s’évader de la maison délaissée ?

    Comment by Cavalier — 6 avril 2013 @ 5:00

  3. LUSTUCRU C’EST LA CRUE

    Cauchemardesque! Ah quelle nuit!
    La grande rivière sort de son lit.
    Son eau envahit le village.
    Elle grimpe jusqu’au premier étage.
    Tous nos beaux livres sont détrempés.
    On monte les meubles jusqu’au grenier.
    Le printemps nous prend en otage
    Pour commencer son grand ménage.
    La crue nous fait un pied de nez
    Puis s’en retourne se coucher.

    Comment by Puff — 6 avril 2013 @ 7:07

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