En vos mots 31
On n’a pas envie de la déranger tant la lectrice de Charles H. Phillips semble dans sa bulle. Nous ne le ferons pas. Nous la laisserons se raconter. En vos mots. Pour votre plaisir, pour le nôtre.
Vos mots. Pour ce que vous percevez d’elle. Pour ce qu’elle ne dit pas. Pour ce que vous ressentez. Pour les souvenirs qu’elle évoque.
Vos mots. Une fois de plus. Parce que chaque dimanche, l’aventure continue. Parce que l’aventure est invitante. Qu’il en soit toujours ainsi.
À dimanche prochain, pour la lecture de vos histoires.

Et pourtant, c’est vrai, on a pas envie de déranger la lectrice,… mais attirer son attention, la distraire, lui plaire…
Commentaire by Phil le Québelgeois — 12 novembre 2007 @ 3:47
JALOUSIE
Un grand corps de jeune fille qui prend toute la place
Et qui écarte un bras tout en pointant le livre,
Laissant libre un sein rond qui me saute en pleine face.
C’est une poupée gonflable que ce peintre nous livre!
Flairjoy (une sexagénaire dégonflée);-)
Commentaire by Flairjoy — 12 novembre 2007 @ 8:23
Il est passé, comme d’habitude, entre deux avions. Toujours pressé, à croire que le monde allait finir dans 5, maximum 10 minutes si aucune tempête ne se déclarait avant. Sans prévenir.
Elle s’est habituée à avoir un compagnon en transit. Ils passent plus de temps au téléphone et à se parler par le net qu’ensemble, proprement dit. Mais elle l’aime. À croire qu’au fond d’elle-même elle n’aimerait pas qu’il change. Pour rien au monde.
Et puis, il l’aime. Avec gourmandise. Avec une tendresse infinie. Les moments qu’ils passent ensemble sont d’une intensité rare. Elle se souvient de moins en moins de toutes ses aventures d’avant lui. Et elle préférerait être ainsi toute sa vie que de retourner à la vie qu’elle avait avant.
Lui, c’est autre chose. C’est le coup de fil à quatre heures du matin pour lui dire un mot d’amour. Pour lui lire son dernier poème. Pour lui parler des couleurs du lever du jour a l’autre bout du monde. Pour lui dire qu’elle lui manque. Pour lui dire…
Lui, c’est la bienveillance, c’est la tendresse. La gravité et l’humour mélangés. Et elle aime cette façon qu’il a de passer des choses graves à une légèreté inattendue. Cette insouciance avec laquelle il prend ce qu’il ne peut pas apprivoiser, en se disant : « On n’est pas encore là », ou bien « Personne ne sait la couleur de demain ». Cette façon qu’il a de laisser chaque chose à sa place sans intervenir ni occuper la place des autres choses…
Il vient de partir. Vers Londres. Peut-être Rome ou Paris. Elle n’a pas vraiment écouté. Aucune importance pour elle. Tout ce qui l’intéresse est qu’il était là. Qu’ils ont passé toute la journée ensemble. Que ses doigts ont parcouru son corps. Que leurs lèvres se sont dit des secrets. Qu’il lui a offert des colliers de tendresse et des perles de bisous à ne plus savoir quoi en faire.
Comme d’habitude, il l’a comblée de tendresse et de bonheur. Puis ils ont bouquiné toute l’après-midi. Doucement. En prenant leur temps.
Il vient de partir. En courant. Comme à son habitude.
Elle a besoin de rester là. Seule. À lire un peu. À caresser les pages qu’ils ont lues ensemble. Avant que son parfum ne s’égare.
Commentaire by Armando — 16 novembre 2007 @ 23:07