Lali

6 mai 2012

En vos mots 265

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Qui sont-elles? Quel est donc cet article qui semble avoir suscité cette discussion? Se mettront-elles d’accord ou pas? À vous de faire vivre cette toile de l’artiste Christine Reilly. À vous d’imaginer en vers ou en prose ce qui se trame ici. À vous de nous dire en vos mots ce que cette scène a évoqué. Tout de suite ou plus tard. Selon l’inspiration. Les commentaires seront validés dans sept jours exactement, au moment de l’accrochage d’une nouvelle toile.

D’ici là, bonne semaine et bon dimanche à tous, et en espérant que les idées et les mots seront au rendez-vous!

6 commentaires »

  1. Chaque semaine elles se jettent de concert sur le magazine tout frais acheté au kiosque.
    Elles sont d’accord sur tout, ou presque.
    D’abord saliver et s’extasier un tantinet en soupirant sur les recettes de cuisine.
    Puis soupirer derechef en déflorant les tentantes feuilles de mode.
    Car il faudra choisir: confectionner la poularde à la crème et les gâteaux, ou bien entrer dans la robe.
    Se défouler ensuite sur les pages « Pipole ». S’approprier les joies: amours, mariages, naissances, châteaux, vacances, fêtes. Mais se réjouir également que les vedettes aussi connaissent des échecs, des peines.
    Pleurer tout de même parfois car on s’associe aux ruptures, aux maladies, à la mort de ceux qu’on aime.
    Après, on ira boire un chocolat, une coupe de mousseux. Ou un Vittel.
    Tout dépendra des nouvelles. Tout dépendra des choix.
    Si la petite robe paraissait assez belle, ce sera le Vittel. Ou la Badoit. Et si pas (ou si Johnny quitte Vanessa), ce sera vive le chocolat!

    Comment by Anémone — 6 mai 2012 @ 17:24

  2. LA CRITIQUE

    -Sa critique n’est pas trop mauvaise dis donc!
    -Pour une fois qu’il ne nous met pas en boîte!
    -Pourtant le titre de la pièce était : « Trois sardines et un maquereau » haha!
    -Bah, il adore les œuvres conservatrices alors…
    -C’est un critique de droite tu crois?
    -En tous cas c’est un critique adroit.
    -Il a peut-être peur qu’on se venge comme dans la pièce?
    -Non mais… tout de même, nous n’aurions pas été aussi cruelles!
    -Quoique… Tu te rappelles au dernier lancement de livre de Caro, tu l’as bien roulé dans la farine
    -Il était presque cuit le pauvre
    -S’il avait fallu qu’il te croie et qu’il écrive cela dans son journal!
    -Oh lala!
    -C’aurait fait tout un scandale!
    -J’aurais dû le laisser faire…
    -Mais tu sais bien qu’il va toujours se chercher d’autres éléments de preuves avant de dénoncer quelque chose de si grave
    -Il est souvent féroce mais il est professionnel !
    -Jamais il n’aurait écrit que…
    -Salut les filles! Vous avez lu? Vous avez lu! Il a écrit que le maquereau de la pièce soutenait les trois grâces avec brio…
    -Alors tout baigne dans l’huile!
    -Une vraie pluie d’éloges!
    -Crois-tu qu’il est gai?
    -Tu crois vraiment qu’il aurait encensé notre Jean-Lou parce qu’il…
    -Hé les sardines,ça sent… la feuille de chou!

    Comment by Armèle Labelle — 10 mai 2012 @ 7:45

  3. Le supplément du Journal du dimanche, dans la section des portraits de gens sans destin, parlait de Pedro, le fou du Tage.

    Un homme dans la cinquantaine dont personne ne connaissait vraiment l’origine. On savait qu’un jour on l’avait vu déambuler sur les rives du Tage, seul, et qu’il était resté là, seul, sans domicile et sans famille, depuis si longtemps qu’on aurait juré qu’il était là depuis toujours.

    Les jeunes garçons se moquaient de lui lorsque dans les nuits de pleine lune, encouragé par quelques verres de vin, il racontait, pour la millième fois, cette nuit, où il avait plongé dans l’eau froide du Tage lorsqu’un qu’un riche voilier avait chaviré. Il avait sauvé trois fées. Comme il disait, étranger aux moqueries.

    Il vivait de la charité des uns et des autres et, selon le journaliste, il faisait partie de ces anonymes sans lesquels certains quartiers n’auraient plus la même saveur.

    Depuis plus de 25 ans, Sara, Marta et Émilie vivaient dans la lourdeur épaisse d’un souvenir d’enfance. Depuis 25 ans que, comme un pacte, aucune d’entre elles n’avait trouvé utile de parler de cette nuit tragique où leurs parents avaient tous deux disparu dans le naufrage du bateau, à quelques centaines de mètres de la côte de la capitale portugaise. Un fait divers parmi tant d’autres.

    Marta, l’ainée se souvenait de la voix rassurante d’un jeune homme et de son regard plein d’affection, tendre et chaleureux. C’était lui qui, au péril de sa vie, les avait secourues cette nuit-là. C’était lui qui les avait arrachées à une mort certaine dans les eaux froides du Tage et qui les avait ramenées une par une vers un lieu sûr. Qui avait apaisé leurs larmes apeurées. Et c’était lui qui leur avait tenu compagnie jusqu’à l’arrivée des secours.

    Puis, Marta a encore au plus profond de sa mémoire ce signe de la main qui s’éloignait de plus en plus, lorsque les pompiers les ont amenées vers une seconde vie.

    Une vie qui, 25 ans plus tard, allait les conduire là où Pedro était resté seul à attendre leur retour.

    Comment by Armando — 10 mai 2012 @ 13:06

  4. Elles sont bien nonchalantes ces jeunes femmes bien habillées
    si jolies sous leurs grands parapluies foncés,
    tranquillement assises sur un banc mouillé!
    Journal ouvert à la page « Spectacles et variétés »
    elles devisent ensemble: une journée de liberté,
    pas question de la gaspiller … mais où aller?
    Jour de pluie mais pas jour d’ennui: allons donc au musée!
    Super, quelle bonne idée! Allons, c’est juste à côté.

    Comment by Michelle Nadeau — 12 mai 2012 @ 9:55

  5. Depuis la veille, chacun ne parlait que de cela et la consternation était générale. Comme c’était un dimanche, il avait fallu se contenter de ce qu’on avait annoncé à la radio. Alors en ce lundi matin, Simone avait acheté un journal dans l’espoir d’avoir tous les détails. Et peut-être aussi quelques photos. Avec Jeanne et Marie, ses chères collègues et amies, elles s’étaient assises sur un banc pour le lire toutes ensemble, sans s’occuper de la pluie, sans s’inquiéter de mouiller leur manteau.
    C’est que l’heure était grave.
    Le journal titrait: Samedi 17 février 1934: mort du roi Albert à Marche-les-Dames ».

    Comment by Adrienne — 12 mai 2012 @ 11:16

  6. Participation pour « en vos mots » 265
    Sur le banc
    Trois jeunes filles sur un banc, en train de lire un magazine, image banale.

    Elles décortiquent depuis un bon moment la page « spectacle », commentant les Oscars que viennent d’obtenir Bette Davis et Spencer Tracy, s’extasiant sur le couple so glamour que forment Ginger et Fred dans leur dernière comédie musicale « Amanda ». Quand ils dansent… ils sont tout simplement éblouissants ! Elles roucoulent, d’un air entendu, devant le portrait de Gary Grant… mmh, sa fossette, si craquante…

    Sur la page précédente, elles se sont attardées sur la photographie de l’équipe américaine de tennis qui a remporté, cette année, la Coupe Davis contre l’Australie. Auparavant, elles s’étaient également intéressées, en page deux, à l’invention récente de l’air conditionné, dont le journaliste, dithyrambique, vantait les bienfaits et qu’on venait d’installer dans les plus prestigieux des hôtels de Washington.

    Par contre, elles n’ont accordé aucun intérêt – à vrai dire, pas même un regard – au reportage de fond du magazine faisant état d’une manifestation de violence antisémite en Allemagne.
    L’article relate que, quelques semaines auparavant, dans la nuit du neuf au dix Novembre 1938 de nombreuses synagogues ont été saccagées et incendiées, ainsi que des commerces et des entreprises exploités par des juifs. Il y a eu plus d’une centaine de personnes assassinées, d’autres déportées, on ne sait où.
    Le journal fait état des témoignages des juifs émigrés, chaque jour plus nombreux, arrivant aux Etats Unis, complètement démunis et traumatisés par ce qu’ils ont vécus cette nuit-là qu’ils nomment « nuit de Cristal ».

    Mais pour ces jeunes américaines, l’Europe semble si reculée et ce qui s’y prépare si loin de leur préoccupation. Comment pourraient-elles se sentir concernées ?

    Comment by Mamido — 16 mai 2012 @ 10:10

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