En vos mots 25
Et pour ce nouvel En vos mots, pourquoi pas une librairie ou une bibliothèque, lieu de curiosité et de plaisirs, là où débutent des aventures livresques ou autres?
À vous de voir quel chemin emprunter.
À vous de voir si les lecteurs de Fermin Rocker se connaissent ou pas. À vous de décider quels livres ils tiendront dans leurs mains. À vous de voir s’ils échangeront quelques mots. À moi de me taire pour vous laisser raconter.
La toile sera comme toujours à vous pendant sept jours.
Pour vos mots. Pour ce qu’elle inspirera.
Bon dimanche à tous!
LE COEUR DANS LES LIVRES
Drogués de mots écrits,
Blessés par des mots dits,
Ils sont là tous les samedis
Après-midi.
Les yeux dans les livres,
Leur coeur triste s’enivre
D’histoires qui les délivrent
De vivre.
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 2 octobre 2007 @ 6:58
LE JEU DANS LE JEU
Un auteur, une œuvre, un nom de ville !
LUI — Qui a lancé ce Concours ?
ELLE — Le « Lalimag » ! Clôture : un jour d’octobre, le cachet du Net faisant foi ! Redis-moi le premier indice ?
LUI — « Ecrivain du 20ème siècle encore vivant »
ELLE — Nous sommes donc devant le bon rayon ! Deuxième indice ?
LUI — « Ce livre est sorti dans les années 80 »
ELLE — Cela ne m’étonne pas, tu ne te souviens pas du titre ? Nous l’avons lu l’été 85… quand nous étions en vacances à Sion, je crois. Il venait de paraître. Troisième indice ?
LUI — « Ce nom évoque une ville qu’il a bien connue dans sa jeunesse puisqu’il est né dans cette région. »
ELLE — J’ai déjà lu cette page mais impossible de me souvenir du nom de l’auteur…
LUI — Ecoute le quatrième indice : « Sa formation et sa profession d’universitaire donnent à ses descriptions une précision parfois technique qui s’allie à l’expression poétique pour créer ce que certains ont appelé l’œuvre d’un « styliste »
ELLE — Il n’a donc jamais abandonné son métier pour s’adonner uniquement à l’écriture.
LUI — « Il a refusé ce prix ! » cinquième indice.
ELLE — Un cas dans notre monde littéraire !!
LUI — « Son patronyme porte ses fruits, son pseudonyme a une résonnance stendhalienne et historique »
ELLE — Je me demande si ce n’est pas…Ah ! Ça y est ! J’ai trouvé ! Page 201 !! :
« …le nom de la ville lui-même… Nom plutôt dense que sonore, doté de grande capacité par l’a qui l’ouvre tout grand en son milieu, et que gonfle de substance l’expansion de la syllabe nasale sur laquelle il s’articule. Nom beaucoup plus féminisé par sa désinence que je ne le percevrais d’abord, de contours un peu flous, un peu flottants, mais que le pluriel vient nuancer d’une opulence étouffée, aussi substantielle que peu soucieuse de s’afficher. Nom que l’eau aussi féminise et vient imbiber de toutes parts, par la forte connotation nautique de sa sonorité, dès longtemps renforcée pour moi par l’emblème de la ville que je lisais sur la paroi de ses tramways jaune-crème (…) Nom plus fortement marié à l’élément liquide que la ville ne l’est elle-même, nom qui vient, sans vraie justification, enluminer plus fréquemment qu’un autre les chansons de l’ancien folklore maritime. Ville difficile à cerner, emmitouflée dans son nom capitonné comme dans une défense élastique. Ni tout à fait terrienne, ni tout à fait maritime : ni chair, ni poisson — juste ce qu’il faut pour faire une sirène. »
Donc tu peux noter : c’est de …, extrait de … et c’est la ville de …
LUI — Au fait tu ne m’as pas dit ce que l’on gagnait ?
ELLE — Une croisière sur le « Lalinaute » au Pèïdémo !
Postez votre réponse : l’auteur°, l’œuvre, le nom de la ville !
° Dans mon Panthéon !! A lire, à relire tout ce qu’il a écrit !
Comment by Reine — 6 octobre 2007 @ 0:24
Ils se sont promenés toute la journée au pays de la littérature. Ils ont tout parcouru d’Homère à Nelligan, comme une journée pleine de rencontres avec Homère, Voltaire, Pasternak, Nelligan, Colette et Alfred DesRochers et puis tant d’autres.
Ils ont passé la journée à se caresser des yeux et à se lire des bouts de phrases, comme perdus dans une conversation poétique, que seul les secrets de leur corps pouvaient comprendre.
Par moment, il la prenait par la taille pour faire quelques pas dans la rue, où un baiser audacieux venait taire un début de phrase.
Toute la journée, ils s’étaient échangé des tendresses, dans leurs regards, leurs lectures et leurs silences tellement complices qu’on croyait écouter le même silence.
Voilà qu’ils se sont retrouvés quasi seuls devant les rayons poussiéreux de cette rangée de livres qui semblait les attendre depuis toujours.
Il s’attarde sur La brûlure de la neige (Françoise Rey) et lui dit d’une voix douce quelle aime tant. Veux-tu écouter ceci ? : « A travers la confession d’un amant à sa maîtresse, ces pages d’un érotisme parfois cru narrent une étrange rencontre. Celle de la timidité et de l’impudeur. Celle d’un homme pour qui le sexe n’avait jamais été que l’expression d’un éphémère désir, et d’une femme désarmante d’indécence. Surprenante aventure, tardive libération qui va révéler l’amant à lui-même, le mettre littéralement à nu, l’émerveiller par ce déferlement de plaisir qui l’envahit jusqu’à le submerger… Avec une audacieuse élégance, Françoise Rey dépeint la passion de ces deux êtres ivres de volupté. Elle aborde, non sans sensibilité, la troublante relation du corps et de l’âme et nous rappelle surtout combien le sexe est libérateur, magique et joyeux. »
Elle lui sourit et fait semblant de retourner à ses lectures…
Comment by armando — 6 octobre 2007 @ 13:45
Pour Reine :
Julien Gracq
La forme d’une ville
Nantes
{au hasard on va dire}
Comment by armando — 7 octobre 2007 @ 9:14
« Son patronyme porte ses fruits… »
Julien Gracq est né Louis Poirier.
http://www.jose-corti.fr/titresfrancais/forme-d-une-ville.html
(pour le résumé du livre)
http://www.jose-corti.fr/auteursfrancais/gracq.html
(pour la biographie de Julien Gracq)
Comment by Lali — 7 octobre 2007 @ 13:03
Oui, le voilà ! Quand les mots créent des images !!
« La plage entièrement déserte de l’heure du dîner, au moment où le crépuscule s’assombrit. Très grande, élancée, très bien faite, les cheveux dénoués, les bras nus, la taille serrée dans une de ces longues jupes de gitane aux bandes biaises qui sont à la mode cette année et qui traînent fastueusement sur le sable, une femme toute seule faisant jouer avec ostentation ses hanches l’une après l’autre et renversant parfois le visage d’un geste voluptueux du cou, s’avance vers la mer à pas très lents, avec la démarche théâtralissime d’une cantatrice qui marche vers la rampe pour l’aria du troisième acte. Il y avait dans ce jeu du seul mimé devant l’étendue vide une impudeur tellement déployée qu’elle en devenait envoûtante ; aucun miroir au monde, on le sentait, aucun amant n’eût pu suffire à une telle gloutonnerie narcissique : elle marchait pour la mer. »
Julien Gracq Lettrines 2 p.190 Corti 1983
Petit cadeau pour le pays de Lali et ses habitants !
Comment by Reine — 7 octobre 2007 @ 13:47
Armando a raison. Reine vient de me le confirmer par courriel…
Donc, félicitations, Armando!
Et surtout, merci pour l’énigme, Reine!!
Comment by Lali — 7 octobre 2007 @ 12:51
Armando, je prends le temps de te féliciter !!
« favet Neptunus eunti » devise de la ville de Nantes, que j’avais mise entre « … », nous convient : « Neptune favorise ceux qui partent », donc bon vent pour notre croisière !
Comment by Reine — 7 octobre 2007 @ 14:14