En vers et en prose 24
« Comme c’est difficile de choisir », m,a glissé à l’oreille la lectrice de Christian Gullager. Elle a tant aimé Mondes fragiles choses frêles d’Hélène Dorion. Elle a tout de même trouvé un texte qui lui parlait. Beaucoup. Le voici :
Les heures, comme des ombres
tracent le contour de mes pas.
La plus petite aiguille flotte
dans le jour. Je me penche
sur l’horloge, sans toucher
au temps qui martèle
inlassablement la vie.
Soudain le soir, sur le roc effrité
se pose, et je demeure
dans l’infinie précision du silence
à chaque battement
de l’aiguille la plus grande;
lente vibration du monde, unique certitude
sur le fil de la nuit.