Lali

12 septembre 2007

Celui que je vois par la fenêtre

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 14:35

mcbride

Il me semble tous les jours le voir par la fenêtre. Il me semble, dis-je. Car je ne suis pas certaine que ce soit toujours le même. J’ai parfois un doute. Surtout quand je le vois marcher lentement jusqu’au banc, le journal au bout de la main, presque résigné, comme si le poids de l’humanité tout entière pesait sur ses épaules. Surtout quand je le vois tourner les pages sans les lire, parce que son esprit est visiblement ailleurs, tourmenté. Du moins ai-je cette impression.

Et ces jours-là, je crois que j’aurais envie de sortir, d’aller lui prendre la main et de lui dire de regarder le ciel, qu’il doit bien y avoir là-haut quelque rayon de soleil pour lui ou un nuage absolument et délicieusement rigolo, qui attend son regard.

Heureusement, il ne me semble pas triste très souvent. Juste occasionnellement, quoique ces temps-ci plus souvent qu’il y a quelques semaines.

La plupart du temps, il me semble que le lecteur d’Abigail McBride a le cœur léger. Qu’il y a même un oiseau sur une branche qui l’attend comme s’il attendait une jolie femelle, en chantant et en tournant autour de lui.

Je me demande si l’oiseau, dans toute cette agitation de plumes, ne cherche pas à séduire son ami afin qu’il le suive sous un autre ciel, lui qui suivra bientôt les siens qui migreront vers le sud pour l’hiver.

Je me demande si la tristesse de l’homme ne vient tout simplement pas du fait qu’il ne peut pas suivre son ami. Il n’a pas d’ailes.

5 commentaires »

  1. Probablement que l’homme a des ailles mais qu’après si longtemps enfermé dans une cage dorée, il ne sait plus voler …
    Il doit réapprendre. Il tombera quelquefois. Il sera découragé. Il fera des maladresses. Il y aura des jours où il sera là. Sans forces. Épuisé. En larmes. Découragé.
    Et seule une voix intérieure, au plus profond de lui, l’incitera à recommencer… Jusqu’à ce qu’il atteigne les bras tendus les branches où il voudrait faire son nid.
    Et il recommencera autant des fois qu’il faudra pour voler vers ce destin.
    Même s’il sait qu’entre le rêve et le réel, il n’y a que le cordon invisible de la tendresse.

    Comment by Armando — 12 septembre 2007 @ 15:15

  2. Si l’homme avait des ailes, je pense qu’il aurait déjà volé vers son ami l’oiseau avant la migration mais voilà, l’homme s’est dit qu’une fois sur la branche, comment en redescendre alors, il valait mieux pour lui de regarder son ami sur la branche depuis son banc et lui souhaiter un bon voyage dans le sud en espérant le revoir sur cette même branche l’an prochain. Le coeur de cet homme est plein d’espoir…

    Comment by Denise Rossetti — 12 septembre 2007 @ 16:00

  3. Il a bien ses deux pieds sur terre, il tourne le dos à la mer. Il laisse partir les oiseaux, peut-être ne lit-il pas. Il sait que le vrai voyage est le voyage intérieur.

    Comment by Reine — 12 septembre 2007 @ 16:29

  4. Je crois que l’oiseau sera heureux des branches… Les oiseaux ont ce don de trouver des branches accueillantes même quand les arbres nous semblent fragiles… Je lui fais confiance.

    Comment by C. — 13 septembre 2007 @ 6:05

  5. L’oiseau fatigué restera sur sa vieille branche même s’il a envie du nid de ses rêves…

    Comment by Armando — 13 septembre 2007 @ 7:09

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